lundi 29 avril 2024.
 

L’Evangile de l’espérance : les Béatitudes

Pour que vous éleviez nos âmes aux désirs du ciel, nous vous en prions, écoutez-nous !1

Tout le but de l’homme est d’être heureux

Jésus, voyant les foules, gravit la montagne ; et quand il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Et, ouvrant la bouche, il les enseignait :

Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux…2

Jésus commence son grand discours inaugural par les béatitudes. Elles donnent la note, s’il est permis de se servir de cette comparaison, qui met le cœur et l’esprit à l’unisson de l’Evangile.

Tout le but de l’homme,

dit Bossuet,

est d’être heureux. Jésus-Christ n’est venu que pour nous en donner le moyen.

Il est vrai que ce moyen est paradoxal3. Mais il est divin. L’homme, sur le bonheur, ne juge pas comme l’enfant. Dieu ne juge pas comme l’homme. Il faut faire crédit à Celui qui descend du ciel, à Celui qui sait ce qu’est le bonheur et qui peut le donner.

Seigneur Jésus, je crois que vous êtes la Vérité infaillible. Seigneur Jésus, je crois que vous avez les paroles de la vie éternelle. Seigneur Jésus, je crois que vous voulez mon bonheur plus que moi-même.

Sous une forme ou l’autre, c’est le royaume des cieux qui est promis à chacune des béatitudes.

C’est aussi la même vertu qui est proposée sous différents aspects : les pauvres, les affligés, les doux, les affamés, les miséricordieux, les purs, les pacifiques, les persécutés, ce sont, d’un seul mot, les chrétiens fidèles à l’esprit de l’Evangile4.

Cet esprit évangélique repose comme en son fondement sur la foi, béatifiée, elle aussi, par Notre-Seigneur après sa résurrection :

Bienheureux ceux qui auront cru sans avoir vu »5.

Les béatitudes sont vraiment l’Evangile de l’espérance. Aussi, la liturgie a-t-elle choisi ce texte pour la messe de la Toussaint. Pensons à nos parents et à nos amis qui possèdent le Royaume, après l’avoir espéré.

C’est par la patience, la pureté, les privations et les larmes qu’ils ont gagné le ciel. Ils se sont engagés dans la voie étroite, la seule qui aboutisse. Ils ont pris la vie chrétienne au sérieux. À présent, toutes les misères d’ici-bas leur paraissent un songe.

Faites, ô Jésus, qu’à travers les vicissitudes de cette vie, nos cœurs restent toujours fixés là où sont les joies véritables.

Les béatitudes du Sacré-Cœur

Jésus lui aussi a ses « béatitudes ». Il y a des gestes de l’homme qui réjouissent son Cœur.

  • La première joie du Cœur de Jésus, c’est de nous voir éviter les fautes volontaires, même les plus petites.
  • La seconde, c’est de constater que nous nous appliquons, par amour pour lui, à nos devoirs d’état.
  • La troisième, c’est de voir que nous gardons la paix avec Dieu, avec le prochain, avec nous-mêmes.
  • La quatrième, c’est de trouver en nous cette foi entière qu’il eut tant de mal à trouver jadis, parmi les juifs de son temps, et qu’il admira chez le centurion.
  • La cinquième, c’est de nous voir contents de tout, abandonnés entre les bras du Père céleste comme l’enfant dans les bras de sa mère.
  • La sixième, c’est de voir que, dans les tempêtes de la vie, nous gardons en son Cœur toute notre confiance.
  • La septième, c’est de voir que nous nous efforçons de vivre en Lui et par Lui en prenant peu à peu ses sentiments pour le Père céleste, pour Joseph, pour Marie et les âmes ; c’est de faire passer dans notre cœur sa propre prière.
  • La huitième, c’est de recueillir souvent sur nos lèvres l’expression de notre reconnaissance :

Merci, ô bon Maitre ! Cœur Sacré de Jésus, je vous rends grâces ; je m’unis à vous pour rendre grâce au Père. »

Telles sont les joies du Cœur de Jésus. C’est à nous qu’il appartient de les Lui donner6.


Lectures pour nourrir vos méditations


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome III,  « Temps après la Pentecôte » — Vie Publique de Jésus — Enseignements et Miracles, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1940, p. 79-82.

  1. Litanies
  2. Matt 5, 3
  3. « Ces paroles paraissaient alors aussi inouïes qu’elles paraissaient aujourd’hui. Ce n’est que lorsqu’on croit que Jésus-Christ est le Fils de Dieu qu’on est convaincu de leur vérité.
    « Au reste, ces béatitudes sont un modèles d’éloquence populaire telle que les Orientaux l’aiment. La pensée fondamentale : « Dieu seul suffit, mais Dieu suffit toujours et dans toute circonstance. » est rendue sensible en neuf phrases qui présentent chacune une nouvelle image. » (William, La Vie de Jésus, p. 195)
  4. Lebreton, I, p. 172
  5. Jean 20, 29
  6. D’après le P. Adolphe Petit, S.J.

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