dimanche 28 avril 2024.

La vertu d’enfance spirituelle et d’espérance

C’est en vous, Seigneur, que j’ai placé mon espérance, je n’aurai pas à en rougir…

En vos mains, je remets mon âme ; vous m’avez racheté, Iahvé, Dieu de vérité1.

Le fondement de l’espérance

La Vierge Marie devait faire preuve, à Nazareth et à Jérusalem, à Cana et au Calvaire, de l’espérance la plus héroïque. Mais, c’est de loin que l’Esprit-Saint prépara celle qu’il devait un jour couvrir de son ombre. Il orna très vite la jeune Vierge des vertus d’humilité et de confiance, vertus qui sont à la base de l’enfance spirituelle et suppriment les deux grands obstacles à la perfection : l’orgueil et le découragement.

Recourons à Marie, elle nous aidera à acquérir ces vertus qui furent chez elle le résultat de sa connaissance de Dieu, mais qui, chez nous, s’appuieront également sur la conscience de notre misère.

Croyons à la Providence, croyons de toutes nos forces à la bonté et à la fidélité de Dieu, et nous donnerons, nous aussi, à notre vertu d’espérance un fondement inébranlable. Les pages suivantes nous y aideront.

L’espérance suppose qu’on connaît : d’abord sa misère et sa petitesse, ensuite et surtout la Miséricordieuse et infinie bonté de Dieu.

« Pour accomplir ta lourde et noble tâche ici-bas, qui est d’aimer le Seigneur Ton Dieu de toute ton âme, pour obtenir la grâce indispensable dans ce but, commence par espérer en moi, en ma bonté, en mon amour pour toi.
« Considère bien comment ma Providence organise ta vie, ta sanctification, ta perfection, ton bonheur.
« Ton âme est là, bien bas, bien petite, tout indigente, parfois même, en raison de tes fautes, d’une indigence qui la met au-dessous du néant. Je te l’ai dit : reconnais ta petitesse, et, loin de t’en troubler, goûte-la, savoure-la. Essaie de t’y complaire, de t’y épanouir. Plonge-toi en toute paix, avec joie, dans l’insondable abîme de ta pauvreté.
« En même temps, en face de ton néant, mets, et regarde, ma bonté, mon amour, mes promesses, ma fidélité.
« Ma grâce toute prévenante vient alors, comme une douce lumière, pour t’éclairer, pour te donner le sens de mon cœur. Elle te dit : compte sur moi, compte sur mon amour ; abandonne-toi à ma Bonté infinie, attends d’elle, espère fermement d’elle la grâce des grâces, la grâce d’aimer ton Seigneur et ton Sauveur
« Tu peux et dois espérer en (Dieu), d’une espérance qui se mesure à sa bonté sans limites.
« Ton espérance sera donc sûre du cœur de Dieu. Elle sera une assurance.
« Ton espérance attendra tout de Lui. Plus on espère, plus on obtient.
« Sur terre, entre les hommes, mes créatures, on retrouve quelque chose du cœur de Dieu. Quand l’homme est bon, il se sent touché que l’on fasse appel à sa bonté, que l’on croie en elle, que l’on s’appuie sur elle. Les grands cœurs ne résistent pas à l’appel qui leur est ainsi adressé. Ils sont l’image de Dieu, dont la bonté se répand sur ceux qui comptent fermement sur elle, qui s’en remettent à elle.
« Pour avoir en moi une espérance véritable, comprends bien, mon fils, que tu dois lui donner pour unique fondement, pour unique point d’appui, ma Bonté infinie et mes infaillibles promesses.
« Ta foi en ma parole, en ma véracité, te donne la certitude la plus ferme.
« Ton espérance, appuyée sur l’infinie plénitude de ma bonté et de ma fidélité, sera, elle aussi, ferme au suprême degré.
« Ecarte donc de ton espérance toute hésitation, toute incertitude, tout flottement. L’espérance vraie est une assurance absolue. L’âme qui espère en moi est sûre de moi.
« Par l’espérance, l’homme met la main sur le cœur de Dieu, qui se tient toujours à sa portée, et il en dispose à son gré.
« Beaucoup vacillent dans leur espérance parce qu’ils ne s’appuient pas uniquement sur ma bonté, mais aussi sur eux-mêmes. Ils espèrent dans la mesure où ils se croient bons, généreux, parfaits. Ils réduisent ou perdent leur espérance dès qu’ils se sentent faibles, tièdes, imparfaits. Ils se trompent, mon enfant, en fondant leur espérance sur leur propre valeur et non sur ma toute bonté ; aussi leur espérance flotte-t-elle au gré de leurs mobiles dispositions.
« L’espérance véritable ne considère pas le mérite, que l’âme peut avoir ou perdre du fait de sa vertu ou de ses faiblesses. Elle ne tient compte que de l’indéfectible amour de Dieu pour l’homme, pour tout homme, et à chaque instant. Et, elle ne cesse d’y puiser une inébranlable fermeté… »

L’espérance n’est pas une vertu facultative. — On obtient de Dieu ce qu’on espère de Lui.

« L’espérance à sa place à part dans ta vie ; elle ne dépend que d’elle-même ; elle se suffit à elle-même ; elle s’impose pour elle-même. Toute âme, quelle qu’elle soit simple, tiède ou pécheresse, peut et doit espérer.
« Elle doit espérer, dis-je : c’est pour elle un devoir aussi impérieux que la foi ; l’espérance est nécessaire, elle aussi, au salut. Loin de toi donc la pensée de considérer l’espérance comme une vertu de surplus, une vertu facultative, facilitant à l’âme l’accès au cœur de Dieu, mais qu’elle peut utiliser ou non à son gré. Non, mon enfant. J’ai fait de l’espérance une loi fondamentale s’imposant à toute vie humaine ; je connais le cœur de l’homme, je sais que son indigence, sa faiblesse, le tiennent, s’il n’y prend garde, à distance de son Dieu, qu’il prend peur à la vue de ses fautes, et fuirait, s’il le pouvait, le regard du Seigneur. Je veux l’empêcher de céder à cette appréhension, je lui fais donc un commandement exprès, absolu, de se rapprocher de moi, d’avoir confiance en moi, de compter sur moi. Et, cela, quoi qu’il lui arrive. L’homme a beau interposer entre Moi et lui, comme une infranchissable muraille, l’obstacle de ses défaillances ou de ses iniquités. Vain obstacle ! Je lui impose, sans répit, le contact avec ma bonté miséricordieuse qui l’enveloppe, et je lui prescris de toujours s’en remettre à elle, inlassablement, et sans réserve2… »

« Seigneur, ma faiblesse vous est connue… Mais, je veux fonder sur Vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire3 ».

Mon Dieu, « bien que je sois encore si imparfait après tant d’années passées en religion, je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir un saint. Je ne compte pas sur mes mérites, n’en ayant aucun ; mais j’espère en Celui qui est la vertu, la sainteté même. C’est Lui seul qui, se contentant de mes faibles efforts, m’élèvera jusqu’à Lui, me couvrira de ses mérites et me fera saint4 ».

« Dieu de l’espérance (remplissez-moi) de joie et de paix dans la foi, afin que, par la vertu de l’Esprit-Saint, (j’abonde) en espérance5 ».


Pour nourrir vos méditations


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, “De l’Avent au Carême” Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 61-65.

  1. Ps. XXXI, 2-6.
  2. G. Desbuquois, s.j., Dans le mystère… l’Espérance, Space, 1934, pp. 47-53. On devinerait, si on ne le savait déjà, que ces belles pages ont été vécues avant d’être écrites.
  3. Sainte Thérèse de Lisieux.
  4. D’après Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
  5. (Rom. XV, 13)

Textes à Méditer

Lectures Chrétiennes

Suivez-nous !

Choix de la Rédaction

Catégories

Étiquettes