samedi 27 avril 2024.
 

Conseils pratiques pour l’Oraison — 8. Formes et méthodes de l’oraison (suite et fin)

Des modes extraordinaires d’oraison mentale et des nombreuses manières dont Dieu se communique dans l’oraison.

Nous ne pouvions, traitant de l’oraison, omettre cette matière. Au lieu de prendre parti dans la controverse qu’elle a soulevée, nous avons jugé préférable de citer tout simplement un auteur depuis longtemps classique et qui se trouve entre toutes les mains, le Vénérable P. Louis du Pont1.

« L’application des sens » est-elle une oraison extraordinaire ?

On s’étonnera sans doute d’entendre le P. du Pont qualifier d’extraordinaires, soit dans le titre, soit vers la fin, les faveurs énumérées à propos de l’application des sens intérieurs, alors qu’au début, il appelle « ordinaire » cette méthode d’oraison. La difficulté s’atténue si l’on admet avec certains auteurs que l’application des sens est souvent comme le point de soudure des deux modes d’oraison ; tous les états affectifs peuvent s’y rencontrer, depuis la simple consolation du débutant jusqu’à ces faveurs supérieures et extraordinaires2 qui transforment une âme au point qu’elle a peine à se reconnaître.

Toute personne qui s’est exercée assez longtemps dans l’oraison mentale a expérimenté une fois ou l’autre la consolation spirituelle, goûté au moins un peu la paix du Seigneur et la suavité de l’amour divin.

« L’application des sens des Exercices, a écrit le P. de Maumigny, conduit l’âme jusqu’à la frontière infranchissable de l’oraison extraordinaire. Quant à dépasser cette limite, aucune pieuse industrie ne saurait l’obtenir… (Cependant) on peut voir dans ces mots des Exercices : goûter la douceur infinie de la divinité, une invitation de saint Ignace à suivre l’attrait de la grâce, quand l’âme est appelée à la contemplation infuse3 ».

Pour les mêmes raisons, Suarez n’hésite pas à nommer l’application des sens « une sorte de participation à la contemplation, au moins quant à la manière d’agir4 », et le P. Surin la définit : « Comme de petits essais de contemplation sur ces mêmes vérités dont on a raisonné d’abord5 ».

Le P. Maréchal fait remarquer que la théorie des « sens spirituels » prise en rigueur, ne peut être qu’une théorie de l’intuition intellectuelle. L’éveil des véritables sens spirituels ne se produit donc que dans le plan supérieur des dons mystiques6.

Il admet cependant que, sans sortir des limites de l’oraison ordinaire, il est possible d’abréger le discours et de frôler l’intuition. La foi vive, la charité ardente, ces « consolations » intenses dont parle saint Ignace dans les règles de discernement, ne constituent-elles pas des états analogues au goût et au parfum de la divinité7 ?

En pratique que doivent faire ceux qui s’exercent à « appliquer les sens », lorsqu’il n’y a pas éveil des vrais sens intérieurs, quand le feu de l’amour divin couve plutôt qu’il ne flambe ?

Ils doivent se servir alors de l’intelligence discursive, comme saint Ignace y invite, soit au moyen de réflexions simples et pratiques, capables de produire « quelques fruits spirituel », soit par un procédé analogue au mode intuitif des sens.

Des vertus, des actions généreuses émanent, en effet, un certain charme, quelque chose d’attirant, qui flatte une âme noble, comme une belle couleur réjouit l’œil, comme un parfum satisfait l’odorat, et cela, d’autant plus vivement que le contact est plus réel avec le personnage contemplé, le sentiment de sa présence plus accentué. L’âme peut susciter alors des états émotifs analogues à ceux qu’on éprouve en savourant un mets délicieux ou en respirant une odeur exquise.

« Saint Paul, remarque le P. du Pont, ne dit-il pas que les justes sont la bonne odeur du Christ, parce que le charme de leurs exemples nous attire vers eux et nous porte à imiter Jésus-Christ, leur propre modèle ? »

Des grâces extraordinaires.

Quant aux consolations nettement extraordinaires : lumières, goûts, paroles intérieures et autres, que doit-on penser lorsque, malgré un souci constant de correspondre à la grâce, on ne constate rien de semblable dans sa propre expérience ? On ne doit nullement se décourager, ni même se croire moins favorisé du Saint-Esprit, qui a mille manières d’unir à lui les cœurs généreux8. Pour Dieu, en effet, ces dons spéciaux ne constituent qu’un moyen — il y en a d’autres — de porter au degré voulu notre foi, notre espérance et notre charité, vertus qui mesurent la perfection.

Sans doute, remarque fort justement le P. de la Taille, dans l’histoire d’une même âme, ces visites insignes constituent l’indice ou le point de départ, d’une ascension nouvelle. Mais, il est des natures généreuses que Dieu conduit plus haut, sanctifie et unit à lui davantage sans ces grâces que beaucoup de personnes qui en sont favorisées9. Ces visites extraordinaires sont souvent aussi le prélude d’épreuves extraordinaires.

« Là où sont les grandes grâces sont aussi les grandes épreuves », a dit saint Bernard10.

Doit-on essayer de parvenir par soi-même à la contemplation infuse ?

Il est clair qu’on ne doit mettre à priori aucune limite aux libéralités divines, et qu’il faut se disposer, par une correspondance entière et constante, aux dons que le Seigneur voudra bien nous accorder.

« Plus on se montrera généreux envers la souveraine Majesté, déclare saint Ignace — qui pouvait parler d’expérience — plus aussi, on éprouvera les effets de la libéralité divine, et plus on se rendra propre, de jour en jour, à recevoir une plus grande abondance de grâces et de dons spirituels. »

Quels seront ces grâces et ces dons ? C’est le secret de la Providence. À coup sûr, ils dépasseront de beaucoup nos mérites.

Doctrine du Vénérable P. du Pont.

Ecoutons maintenant ce qu’enseigne en cette matière le P. du Pont11 :
« De ce qui a été dit sur l’oraison, il ressort clairement qu’elle est, ainsi que l’affirme saint Augustin, un don du Saint-Esprit, don promis par le Seigneur à son Église lorsqu’il a dit :

Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem l’esprit de grâce et de prière.

Sans cet esprit, nul ne peut prier comme il convient, puisque, selon saint Paul, par nos seules forces, nous ne sommes pas capables de concevoir quelques pensées comme venant de nous, mais notre aptitude vient de Dieu… ; et nous ne savons pas ce que nous devons, selon nos besoins, demander dans nos prières, à moins que l’Esprit de Dieu ne nous l’enseigne et ne nous y porte.

Or cet Esprit, loin d’agir uniformément avec tous, conduit ceux-ci par un chemin, et ceux-là par un autre. Ce serait donc une erreur intolérable de juger que tout le monde doit suivre la voie par laquelle Dieu me mène. L’Esprit de Dieu, en effet, est un et multiple ; un en lui-même et dans le but qu’il assigne, multiple si l’on considère les moyens et les voies par lesquels il s’offre à nous.

Ces voies, dans l’ensemble, sont de deux sortes : les premières sont ordinaires et comprennent les modes d’oraison dont nous venons de parler12. Les secondes sont extraordinaires et renferment d’autres modes d’oraison plus élevés… ; où l’on découvre certaines vérités, soit par l’imagination, soit par la seule lumière de l’intelligence ; où se rencontrent des révélations, des paroles intérieures et mille autres manières dont Dieu se communique à l’âme.

On ne saurait donner de règles certaines à ce sujet, car la seule règle, en cette matière, c’est le gouvernement intérieur du Maître souverain qui enseigne qui il veut et comme il veut ; il n’y en a pas d’autre.

Nous ne devons pas prétendre aux modes d’oraison extraordinaire, ni nous efforcer de les acquérir, sous peine d’orgueil et de présomption, ce qui nous en rendrait indignes. Et, même notre attitude doit être plutôt de les refuser13, en raison du danger que nous pouvons courir d’être trompés par Satan, transformé en ange de lumière. Cependant, lorsque Dieu les communique, il faut les recevoir d’un cœur humble et reconnaissant, et avec grande prudence et circonspection…

Nous détaillerons plus loin (dans la partie qui comprend les mystères glorieux), les signes et les fruits que produit dans une âme la visite de Dieu et la venue du Saint-Esprit ; nous dirons à quelle perfection cette âme est élevée par les sept dons du Saint-Esprit et par ses inspirations célestes ; or à cette perfection, nous devrions tous aspirer et prétendre. »

Afin de jeter quelque lumière sur les moyens merveilleux et extraordinaires dont Dieu se sert pour combler les âmes de faveurs dans l’oraison mentale et s’y communiquer à elles, j’en indiquerai quelques-uns, où se rencontrent d’ailleurs des choses qui arrivent ordinairement à tout le monde, et qu’il est utile de connaître pour comprendre une méthode d’oraison ordinaire, l’application des sens14. »

Je ferai remarquer à ce sujet que, comme le corps possède cinq sens extérieurs pour percevoir et connaître par expérience les choses visibles et délectables de ce monde, l’âme, avec son entendement et sa volonté, est capable de cinq sortes d’actes intérieurs, analogues aux diverses sensations ; c’est ce que nous appelons voir, entendre, sentir, goûter et toucher spirituellement.

C’est par ces actes qu’on perçoit, qu’on connaît par expérience, les réalités invisibles et délectables de l’essence divine. De là procède cette connaissance ou expérience de Dieu qui surpasse immensément tout ce qui provient de nos raisonnements. Ainsi, goûter un peu de miel nous fait autrement connaître sa douceur que tous les discours. C’est par de semblables expériences que l’on s’initie à la théologie mystique, qui est une « sapience », une science savoureuse de Dieu… Je m’inspirerai de la sainte Ecriture, de saint Augustin, de saint Grégoire, de saint Bernard et de saint Bonaventure, qui traitent souvent des sens intérieurs, et je commencerai par faire observer avec saint Bernard qu’en ces matières l’esprit ne saisit que ce qu’atteint l’expérience15

La vue spirituelle

Dieu se communique parfois par une vue spirituelle, par des illuminations qui éclairent l’esprit de façon si élevée que l’âme, devenue alors comme un autre Moïse, contemple et vénère l’invisible comme si elle le voyait16. La vertu de foi demeure, mais tellement lumineuse et parfaite qu’elle paraît tout autre. Cette vue s’accompagne d’une sorte d’allégresse spirituelle qu’on nomme jubilation, et qui cause des élans de joie et de ravissement17

Dieu nous invite à cette sorte de contemplation ou de vue intérieure en nous disant :

Vocale, et videte quoniam ego sum Deus. Arrêtez-vous, et considérez que je suis Dieu18… »

L’ouïe spirituelle

Dieu se communique encore par l’ouïe spirituelle, en faisant entendre à l’âme, par ses inspirations, des paroles intérieures, vives et efficaces, parfois aussi distinctes qui si elles raisonnaient aux oreilles du corps.

Il enseigne ainsi certaines vérités, ou découvre ses volontés de manière efficace, en communiquant aussi le désir de les accomplir. Parfois l’âme en vient à s’attendrir d’amour de Dieu, à s’émouvoir, à se liquéfier19, comme dit l’Épouse, et en un instant une seule de ces paroles intérieures rend joie, confiance, allégresse, docilité à tout mouvement de la grâce, au cœur qui se sentait triste, découragé, froid et insensible aux choses spirituelles…

L’odeur spirituelle

« Dieu se communique intérieurement d’une troisième manière par l’odorat spirituel, en versant dans l’âme une odeur, un parfum des choses spirituelles tellement suave que le cœur se sent fortifié, excité à désirer et à chercher ces choses, courant, selon la parole du Cantique, après l’odeur de ces parfums20. On rapporte21 que le glorieux évangéliste saint Jean, qui connaissait si bien par expérience ces manières spirituelles de communiquer avec Dieu, aimait à répéter :

Votre parfum, Seigneur, a excité en nous le désir des biens éternels.

Ce mot de parfum désigne un sentiment très spirituel des choses éternelles auxquelles nous croyons sans les voir, et que nous espérons obtenir, sentiment d’où procèdent des actes fervents d’espérance, des désirs enflammés de les posséder, la courageuse résolution de tout mettre en œuvre pour les acquérir, enfin cette immense allégresse que saint Paul appelle la joie en espérance.

Tels les chiens de chasse, guidés par le fumet, poursuivent le gibier avec ardeur et rapidité, ne s’arrêtant qu’après l’avoir rejoint, saisi même quand ils le peuvent ; ainsi les âmes qui ont reçu dans l’oraison ce sentiment ou parfum de la divinité du Christ, de sa très sainte humanité, de sa charité, de sa bonté, de ses différentes vertus : ardentes et diligentes, elles s’élancent à la poursuite des biens éternels dont le parfum est venu jusqu’à elles, et ne s’arrêtent qu’après s’en être emparées autant qu’il est possible en cette vie, espérant les posséder pleinement dans l’autre…

Nous voyons se produire quelque chose de cela chez ceux que Dieu appelle à la vie religieuse : il leur donne de sentir, de respirer en quelque sorte la suavité, la sécurité, la sainteté qu’elles y trouveront22, ce qui leur fait surmonter mille obstacles et ne leur donne de repos qu’au jour où leur désir se réalise…

Le goût spirituel

Le goût spirituel est la quatrième manière dont Dieu se communique, faisant trouver à l’âme suavité et ferveur dans les choses saintes, au point que celles de la terre paraissent insipides :

mon cœur et ma chair, comme dit David, ont exulté de joie dans le Dieu vivant23,

et dans tout ce qui le regarde. Par l’expérience de cette suavité et de ses merveilleux effets, l’âme apprend à connaître la grandeur de Dieu, la sublimité de sa loi, des vertus et des récompenses célestes24. C’est ce qui fait dire à David :

Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux25

Puisque la manne, tout en restant la même, présentait la saveur de tous les aliments, à combien plus forte raison Dieu ne possède-t-il pas excellemment en lui-même tous les genres d’agrément propres à réjouir ceux qui s’entretiennent avec lui dans l’oraison ?…

Ces douceurs, Dieu les fait goûter aussi même aux débutants et aux pécheurs, afin de les sevrer du lait des consolations terrestres, mais il les octroie avec autrement d’abondance à ceux qui, par amour pour lui, se sont mortifiés et privés de ces consolations.

Le toucher spirituel

Dieu se communique enfin par le toucher spirituel, atteignant, par ses inspirations pleines d’amour, le plus intime du cœur, s’unissant à l’âme de façon si affectueuse et si caressante qu’on ne peut l’expliquer que par les comparaisons empruntées au Livre du Cantique26. Mais, je les omets : leur délicatesse offusquerait notre grossièreté. D’ailleurs, elles se résument dans la parole de saint Paul :

Celui qui s’unit au Seigneur est un seul esprit avec lui27.

Dieu, en effet, l’étreint intérieurement (pour ainsi dire) dans les bras de sa charité, le favorise de témoignages intimes de sa présence, de son amour, de sa sollicitude envers lui, de gages insignes de paix, d’amitié et de familiarité. L’âme ainsi comblée enserre Dieu à son tour avec les bras de sa charité, et s’écrie avec l’Épouse :

Je le tiens et ne le lâcherai pas28.

Ce sont alors de tendres colloques, des demandes accompagnées de gémissements ineffables, et ces actes spirituels très élevés qu’on appelle analogiques, et dont le Seigneur favorise gratuitement qui il lui plaît.

Nous ne prétendons pas à de telles largesses, mais si Dieu daigne nous les accorder, nous les recevrons de la façon indiquée plus loin.

Telles sont les manières extraordinaires dont Dieu se communique par les sens spirituels… Il y a d’ailleurs une méthode plus facile d’appliquer les sens intérieurs de l’âme aux mystères de notre sainte foi : elle nous disposera à recevoir de Dieu, s’il le juge à propos, la part des faveurs susdites qui nous convient29.

Le Vénérable termine par cette réflexion éminemment pratique :
« De notre côté, nous n’avons qu’une chose à faire : mortifier si bien, avec l’aide de la grâce, nos cinq sens corporels, qu’en récompense Dieu nous ouvre ceux de l’âme. »

Des retraites et des récollections mensuelles.

Il serait superflu, après les prescriptions du Code de Droit canonique et les pressantes invitations de l’Encyclique Mens Nostra, d’insister sur la nécessité de faire de temps à autre une retraite fermée, et d’y consacrer trois, six ou huit jours pleins à l’oraison. Nous nous contenterons seulement de remarquer, avec le Vénérable L. du Pont, qu’il est bon de se donner de temps à autre, ainsi que le pratiquaient les saints, « un rassasiement de Dieu », afin de s’affermir dans son amour, de se perfectionner dans son service, ou de se préparer à quelque action importante30.

C’est à cela que tend la récollection mensuelle :

On ne saurait donc la recommander trop vivement. Elle assure et prolonge, en effet, les fruits de la retraite annuelle. Notre bonne volonté ressemble à ces fils métalliques qui conduisent l’électricité et que leur poids incline vers la terre : elle a besoin, tout comme eux, d’être relevée périodiquement.

Aux personnes très occupées, qui ne peuvent en semaine attribuer à la prière le temps qu’elles souhaiteraient, nous rappellerons que les dimanches et jours de fête ont été précisément établis pour suppléer et nous offrir le moyen de penser à Dieu et à notre âme.

Remarques sur les méditations31

On trouvera parfois ici des méditations presque toutes faites, avec les affections, demandes et colloques. Il importe cependant de suivre le conseil du Vénérable P. du Pont, et de ne pas s’attacher avec excès aux paroles qui les expriment, mais d’employer celles que Dieu dictera, ou que suggéreront les considérations et les sentiments de dévotion.

Les plus belles prières ne sont pas celles des livres, mais les cris qui jaillissent vers Dieu du fond de notre âme.

Si la matière de telle ou telle méditation paraît trop abondante, on n’a qu’à s’en tenir au premier « point » et à laisser les autres pour l’oraison suivante.

Le présent ouvrage, qui contient des méditations, des manières de prier ou de « contempler32 » fort variées,

« ressemble un peu, écrit le P. du Pont33, à des tables de banquet chargées de mets. On ne les sert pas pour obliger chacun à manger de tout, encore qu’on puisse parfaitement les goûter tous ; mais le convive est ainsi plus assuré de trouver ce qui lui convient mieux, laissant le reste à ceux qui ont une santé ou des goûts différents.

« Car ce serait faire preuve d’une grande ignorance en matière d’oraison que de vouloir imposer à tous ses voies et ses goûts. Chacun choisira donc ce qui lui est plus utile, s’aidant pour cela et de ses expériences, et de la direction d’un maître spirituel. Cependant, il n’est pas mauvais d’essayer tous les modes, car qui sait si Dieu ne nous ouvrira pas des chemins que nous pensions devoir nous rester à jamais fermés ? »

Prière du jour

Prières inspirées 1/4 : Prière d’Abraham
Prières inspirées 2/4 : Prière de Moïse
Prières inspirées 3/4 : Prière d’Anne, Mère de Samuel
Prières inspirées 4/4 : Prière de Mardochée et d’Esther


Pour aller plus loin…


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome I, Conseils pratiques pour l’oraison — La Très Sainte Trinité — Les perfections divines — La Grâce — Les fins dernières”, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1938, p.75-86.

  1. Méditations sur les mystères de notre sainte foi, tome I, Introduction, § XI.
  2. On en trouvera un exemple dans la Biographie du P. Balth. Alvares, par le P.L. du Pont, son fils spirituel (Ch. XIII, Relation) ; ou, plus près de nous, dans la notice consacrée au P.H. D’Arras, par le P. André, p.54.
  3. Méthodes d’oraison des Exercices, Beauchesne, 1917, p. 126.
  4. De religione Soc. Jesu, édition Debuchy, p. 106.
  5. Dialogues spirituels, Avignon, II, p. 211.
  6. Collection de la Bibliothèque des Exercices, n°61, p. 59.
  7. « Celui qui garde les commandements (du Christ), a écrit saint Jean, demeure en Dieu et Dieu en lui. Et ceci nous connaissons qu’il demeure en nous, de par l’Esprit qu’il nous a donné. » (I Jean III, 24). Ces mots de l’Apôtre ont porté des théologiens de marque à attribuer à de simples chrétiens un certain sens de l’Esprit de Dieu, une certaine expérience du surnaturel. Cela ne veut pas dire que l’âme perçoive en elle la présence du Saint-Esprit comme tel, ainsi qu’il arrive dans le cas d’une vision intellectuelle ou autre révélation mystique ; mais une âme intérieure, aimante, unie à Dieu, est tellement familiarisée avec les activités de l’Esprit-Saint qu’elle les reconnaît aussitôt et qu’elle discerne sans raisonnement, dans ses effets surnaturels, l’Esprit qui en est la cause. Il y aurait donc là une expérience, assez fréquente chez les âmes intérieures, analogue au parfum et au goût de la divinité (Cf. Verbum Salutis, R.P. Bonsirven, Épîtres de S. Jean, p. 201-205).
  8. « La véritable disposition à cet égard pour nous qui, somme toute, avons offensé le Seigneur Jésus, c’est d’aspirer, non à ces goûts, mais à souffrir et à nous rendre semblables à Lui. » (Sainte Thérèse : Demeures, IV, ch. II, fin).
  9. Recherches des Science religieuses, 1919, p. 288.
  10. Sermons divers, XCI, 6.
  11. Tome I, Introduction, § XI.
  12. Au chapitre précédent, le P. du Pont avait parlé de la contemplation ; nous avons reproduit les idées de ce chapitre dans notre § XVI. Certains en concluront qu’il admet une contemplation acquise.
  13. Ce que nous devons être « plutôt dans la disposition de refuser », ce sont, non pas les dons qui sanctifient par eux-mêmes, comme l’oraison de simplicité, mais les phénomènes extraordinaires qui les accompagnent, et auxquels certains attachent trop d’importance. Il ne faut pas croire trop vite aux paroles intérieures ; S. Jean de la Croix conseille une grande circonspection à ce sujet.
  14. Nous parlerons plus au long de cette méthode et de sa pratique dans (notre tome II, 2è éditions, pp. 187 à 198.) nos articles suivants :
    De l’application des sens.
    Application des sens intérieurs de l’âme aux mystères déjà médités.
  15. Les trois vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, qui nous font atteindre Dieu directement, offrent une certaine analogie avee les sens, surtout quand leur exercice devient savoureux. Aussi, le P. Nadal, après S. Bonaventure, voit dans les sens spirituels une extension des vertus théologales. M. Tanquerey (n° 1358) estime que les sens spirituels ne sont que « des fonctions ou opérations des dons du Saint-Esprit, en partienlier des dons d’intelligence et de sagesse » ; c’est dire qu’ils relè vent de la mystique.
  16. « C’est par la foi qu’il quitta l’Egypte, sans redouter la colère du roi ; car il tint ferme, comme s’il voyait celui qui est invisible. »  (Hébr. XI, 27)
  17. Une seule de ces faveurs extraordinaires suffit à illuminer toute une vie. En voici un exemple, pris dans la biographie de Dom Marmion. Jeune séminariste, celui-ci s’apprêtait, après une absence, à rentrer dans la salle d’étude lorsque, sans qu’aucune circonstance extérieure s’y prêtât, il eut tout à coup « une lumière sur l’infinité de Dieu », lumière qui ne dura qu’un instant, mais vive, « ineffaçable », au point qu’il n’en parlait pas sans émotion ni actions de grâces dans les derniers temps de sa vie. Il attribuait cette faveur à la fidélité avec laquelle il s’étudiait alors au silence (Vie, par Dom Thibaud, Maredsous, 1929, p. 23). Nous en trouvons un autre exemple dans la vie de S. Isaac Jogue, alors qu’il était prisonnier des Iroquois (Martyrs du Canada, par H. Fouqueray, p. 179, Téqui, 1930).
  18. (Ps. XLVI, 11)
  19. « J’ouvre à mon bien-aimé ; mais mon bien-aimé avait disparu, il avait fui. J’étais hors de moi quand il me parlait. Je l’ai cherché, et ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé, il ne m’a pas répondu… Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ?… Que je suis malade d’amour !… » (Cant. V, 6 et ss.)
  20. «… tes parfums ont une odeur suave… » (Cant.1, 3)
  21. De septem itineribus ætern., Itin. VI, dist. 6. — Œuvre de Rod de Birbrack, attribuée jadis à s. Bonaventure.
  22. S. Ignace croyait tellement à cette action directe de Dieu sur l’âme que, dans la grave question de la vocation, il a fait de cette expérience des « consolations » et des « désolations » l’un des principaux signes par où se manifeste le bon plaisir divin. Et c’est seulement quand ce signe ne présente pas assez de clarté (asaz claritad) qu’il conseille de recourir à l’usage du raisonnement et de la réflexion. Cf. Exercitia Spir. Tria tempora ad…clectionem, et Monum. hist. S. J., Exerc., p. 820 : « Licet excellentior sit modus secundi temporis quam tertii, si constat a Deo esse motiones, illustrationes vel consolationes, quia tunc immediatius suam ipse voluntatum per hos gratiæ suæ effectus quam per discursus tertii temporis ostendit… » (Directoire du P. Polanco).🇫🇷
  23. (Ps. LXXXVIII, 3)
  24. « L’amour dont le cœur est embrasé n’est autre qu’une participation créée à l’Eternel Amour. Il est donc comme une brise bénie, émanée du sein de Dieu. » Semblable au voyageur mourant de soif qui marche accablé, dans le désert, et qui, tout à coup, sans rien voir encore, perçoit la fraîcheur toute proche d’une oasis dans la fraîcheur d’une brise venue de l’oasis, ainsi l’âme, dans la suavité délicieuse de cette brise qu’est l’amour divin, sent, goûte, respire la douceur infinie de la divinité (P. R. de Maumigny, Méthodes d’Oraison des Exercices, Beauchesne, 1917, p. 29).
  25. (Ps. XXXVI, 9)
  26. Par exemple : « Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche » (Cant. I, 2).
  27. (I Cor. VI, 17)
  28. (Cant. III, 4).
  29. Le P. du Pont applique cette méthode au § VI de la XXVI méditation de sa II° partie.
  30. Nous trouvons dans les Livres saints un bel exemple de ces « journées de prière » ou récollections. Quand Judas Machabée et ses frères eurent à combattre l’armée de Nicanor et de Gorgias, ils se réunirent à Maspha avec tout le peuple fidèle, « pour prier et implorer pitié et miséricorde ». La victoire fut la récompense de leur foi (I Mach. III, 42-44)
  31. …de cet ouvrage
  32. Au sens des Exercices de S. IGNACE.
  33. Introduction gén., § XIII.

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