lundi 29 avril 2024.

Lecture pour la Fête de Tous les Saints

Sursum corda !

L’Église a institué la Fête que nous célébrons en ce jour, pour offrir à Dieu de solennelles actions de grâces, en reconnaissance des bienfaits dont Il a comblé tous les Saints, et de la gloire immortelle dont Il les a couronnés.

L’Église n’ignore pas d’ailleurs que la Cité de Dieu renferme des millions de Saints qu’Elle n’a pas distingués sur la terre, qui ont su pour ainsi dire se dérober à son culte et échapper à ses hommages ; et après les avoir donnés au ciel sans les connaître, cette tendre mère a voulu instituer une fête solennelle pour honorer la mémoire et de ceux dont les noms, écrits dans ses fastes, sont invoqués chaque jour de l’année dans l’assemblée du peuple fidèle, et de ceux aussi dont les noms, inscrits seulement au Livre de la Vie, ne sont célébrés que dans l’Assemblée des Saints.

Mais, l’Église a eu aussi pour but, dans l’institution de la Fête de Tous les Saints, d’exciter notre espérance par la vue de leur gloire et de leur félicité, et avec notre espérance, notre émulation et notre courage.

Car, pourquoi ne pourrions-nous pas faire ce que les Saints ont fait ?

Nous avons les mêmes moyens de sanctification qu’eux, et ils eurent les mêmes passions à combattre que nous. Il ne faut pas croire, en effet, que les Saints furent sans passions : ils furent saints, non pas pour en avoir ignoré les attaques, mais pour en avoir triomphé. Bien plus, s’ils avaient été sans passions, peut-être n’auraient-ils jamais été saints.

Expliquons-nous :

Qu’entendent les maîtres de la morale par les passions ?
Ils entendent ces mouvements impétueux de l’âme qui les poussent à la haine ou à l’amour.

Qui est-ce donc qu’une âme sans passions ?
C’est le plus souvent une âme lâche, molle, languissante, incapable, il est vrai, de descendre aux derniers excès du vice, mais impuissante aussi pour s’élever aux œuvres héroïques de la vertu.

À quoi a-t-on comparé les passions ?
À des coursiers fougueux qui emportent l’âme dans le bien ou dans le mal extrême, selon qu’une main ferme ou lâche se sera emparée des rênes.

Mais, que font les Saints ?
Les Saints ont dompté leurs passions ; et, les tenant en bride, ils les dominaient : ils s’en servaient en maîtres, pour donner à leur âme un généreux essor et s’élever aux actes de la plus forte vertu.

Non, il n’y a :

• pas d’excuses qui nous dispensent de marcher sur les traces des Saints dans la carrière ;
• pas de prétextes dont nous puissions couvrir notre lâcheté. Les Saints furent hommes comme nous, voilà pourquoi nous pouvons être Saints comme eux.

Les Saints eurent nos passions et nos faiblesses, voilà pourquoi nous pouvons aspirer à leurs vertus et à leur gloire.

Armons-nous donc en ce jour d’un courage invincible et élevons nos âmes :

Sursum corda ! Marchons à la gloire immortelle sur les pas de ces héros chrétiens qui nous ont si courageusement précédés dans la noble carrière de l’Évangile. Du haut des cieux où ils triomphent éternellement, leurs regards sont fixés sur nous. Levons les yeux et voyons cette nuée imposante de Saints, glorieux témoins, qui applaudissent à nos généreux efforts, et cherchent a enflammer nos âmes, en nous montrant de loin le trône qui nous attend dans les magnifiques royaumes de la gloire. Du haut des cieux ils nous tendent les bras, ils nous appellent à l’honneur :

« Ô nos Frères, nous disent-ils, refuseriez-vous de marcher sur nos traces pour conquérir les cieux ? Il ne s’agit que de ne pas vous laisser abattre pendant ce moment si court des tribulations de la terre, et voilà qu’un poids immense de gloire sera révélé en vous. Eh ! ne pouvez-vous pas tout ce que nous avons pu ? Le Ciel n’est pas la patrie des lâches ; il n’y a que les courageux qui l’emportent. Ces couronnes qui ceignent nos fronts, nous les avons méritées par des victoires ; ces palmes qui brillent dans nos mains, nous les avons cueillies dans les combats ! Le monde, l’enfer et nos passions nous ont attaqués, nous les avons vaincus ; mais le combat n’a duré qu’un jour, et le triomphe est éternel !.. Combattez, combattez comme nous, et comme nous vous triompherez dans la gloire ! »


Lectures pour nourrir vos méditations


Notes & Références

Semaine Religieuse de Bayeux, 1865, p. 424-425.

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