lundi 29 avril 2024.

Conseils pratiques pour l’Oraison — 6. Formes et méthodes de l’oraison

Oraison mentale et oraison vocale

L’oraison est dite mentale, lorsqu’elle se fait sans mouvement des lèvres, ou vocale dans le cas contraire.

Mais, remarquons bien que l’oraison qui ne serait « que » vocale n’en serait plus une, puisque la prière vocale, pour demeurer une prière, suppose un minimum d’attention1 soit aux paroles que la bouche prononce, soit au sens des paroles, soit à la Majesté divine.

« De ces trois attentions, dit saint Bernardin de Sienne, la première est bonne, la seconde est meilleure, la troisième est l’attention par excellence ».

Pourquoi ?

Sainte Thérèse va nous le dire : parce qu’elle élève davantage à Dieu, parce qu’elle est une ébauche d’oraison mentale.

« Sachez-le, mes filles, écrivait la sainte, pour que l’oraison soit mentale ou vocale, la question n’est pas d’avoir la bouche ouverte ou fermée. Si, en proférant des paroles, je suis toute pénétrée de cette pensée… que je parle à Dieu, si j’y donne plus d’attention qu’à l’articulation des paroles, je joins l’oraison mentale à l’oraison vocale : à moins qu’on ne vous dise que vous parlez à Dieu quand, récitant le Pater Noster, vous pensez au monde, car alors, je n’ai plus qu’à me taire2 ».

La prière vocale est des plus utiles :

  1. pour joindre à l’hommage de l’esprit celui du corps, de ce « verbe » que Dieu nous a donné pour exprimer notre pensée ;
  2. pour édifier notre prochain ;
  3. pour fixer notre esprit et stimuler notre dévotion par le son même de notre voix ;

l’expérience psychologique prouve qu’un des effets du geste est de renforcer le sentiment intérieur3.

« Toute la vie d’un bon chrétien, disait saint Augustin, doit être une longue prière, parce qu’elle doit être un désir ininterrompu de la vie éternelle. Mais, comme nos occupations temporelles tendent à étouffer ce désir, il faut recourir à l’oraison à certaines heures déterminées, il faut nous rappeler à nous-mêmes, au moyen de prières vocales, le but que nous voulons atteindre, de peur que nos désirs surnaturels, qui commençaient à s’attiédir, ne se refroidissent entièrement4. »

Lorsque nous méditons seuls, dans notre chambre, il servira parfois, pour fixer l’attention, d’articuler avec les lèvres une oraison jaculatoire, de fléchir le genou ou de baiser la terre, afin de manifester extérieurement nos sentiments d’humilité et de respect. Tenir quelques instants les bras en croix peut aider de même à vaincre la somnolence.

Il en est qui se servent avec profit de « la composition de lieu », décrite par saint Ignace au début de sa méditation sur le triple péché ; elle consiste « à se figurer, au moyen de l’imagination, le lieu matériel où se trouve l’objet qu’on veut contempler », par exemple, la grotte de Bethléem, ou le Temple de Jérusalem, ou le Cénacle.

Aucun moyen n’est petit dès qu’il sert à joindre Dieu. Ne craignons donc pas d’utiliser les gravures, les tableaux qui satisfont notre dévotion :

« Ayez soin, disait sainte Thérèse, d’avoir avec vous une image ou un portrait de Notre-Seigneur qui soit à votre convenance, mais (que ce soit) pour vous entretenir fréquemment avec lui, non pour le porter sur vous sans jamais le regarder5 ».

C’est du cœur que doit venir toute prière.

Dieu, dont la bonté désire exaucer nos vœux et dont l’omniscience les connaît bien avant qu’ils soient formés, veut cependant que nous les lui présentions dans la prière, car il tient à nous voir confesser notre indigence et traiter familièrement avec lui. Mais, ce qu’il ne veut pas, c’est que nous mettions l’essentiel de la prière là où il n’est pas, que nous pensions avoir beaucoup prié quand nous avons dit et redit des formules, sans avoir au cœur un grand désir de faire agréer nos demandes et un réel souci de nous unir à Dieu en devenant meilleurs.

« La prière, écrivait le P. de Foucauld, c’est l’entretien avec Dieu… il faut donc que ce soit quelque chose d’absolument naturel, d’absolument vrai, l’expression du plus profond de notre cœur ». Et, il ajoutait : « La meilleure prière est celle où il y a plus d’amour6 ».

Epanchez vos cœurs devant le Seigneur7, nous dit le psalmiste. Habituons-nous donc à ouvrir notre âme en présence de Dieu, à lui exprimer nos sentiments, nos craintes, nos désirs, nos tristesses, à tout dire comme si rien de tout cela ne lui était connu. Les saints ont suivi ce conseil et ont vu là un des éléments essentiels de la prière. On est heureux de retrouver la même invitation, faite dans les mêmes termes, sur les lèvres de la Très Sainte Vierge. Ecoutons la bienheureuse Catherine Labouré nous raconter l’apparition dont elle fut favorisée dans la chapelle de la rue du Bac :

« Là, il s’est passé un moment le plus doux de ma vie ; il me serait impossible de dire tout ce que j’ai éprouvé. Elle me dit… la manière de me conduire dans mes peines à venir, et (elle) me montrait de la main gauche le pied de l’autel, et là (elle me disait de) répandre mon cœur ; là, je recevrais toutes les consolations dont j’aurais besoin. »

Quant à sainte Bernadette, lorsqu’elle arriva à la grotte, de Massabielle, le 25 mars, et qu’elle comprit de loin, à la lueur, que la Dame était déjà là qui l’attendait, elle commença par demander pardon d’arriver ainsi en retard.

« Toujours bonne pour moi, elle me fit signe de la tête que je n’avais pas besoin de m’excuser. Alors, je lui exprimai, comme je pus, toutes mes affections, tous mes respects, et le bonheur que j’avais de la retrouver. Après l’avoir entretenue de tout ce qui me vint au cœur, je pris mon chapelet8 ».

Nous avons là un modèle de colloque :

Bernadette commence par s’excuser, bien qu’il n’y ait eu aucune faute de sa part, car l’humilité est chose naturelle aux âmes qui aiment et comprennent leur Mère du ciel ; ensuite, elle épanche son cœur ; enfin, quand elle n’a plus rien à dire, elle recourt aux méthodes simples et classiques, à la prière vocale : elle prend son chapelet.

Mais tout ce que nous venons de dire s’accorde-t-il avec l’enseignement du Christ sur la montagne ?

« Vous, quand vous priez, disait Jésus à ses disciples, ne vous souciez pas de parler beaucoup, à la manière des païens, qui s’imaginent être exaucés à force de paroles. Ne les imitez pas, car votre Père connaît vos besoins avant même que vous lui ayez rien demandé. »

Notre-Seigneur ne condamne nullement, par ces paroles, les longues oraisons, surtout lorsqu’elles sont le fruit d’un sentiment profond et durable ; bien au contraire lui-même en donna l’exemple, passant des nuits entières à prier. Mais, il veut nous bien faire saisir que c’est l’âme d’abord qu’il faut mettre en prière9.

Prier, c’est élever son cœur vers Dieu.

Telle personne « dira des prières » à longueur de journée et priera fort peu ; d’autres prieront beaucoup en quelques instants. Beaucoup prier, ce n’est donc point parler beaucoup, mais beaucoup désirer et faire entendre de Dieu son désir, à l’exemple d’Anne, mère de Samuel, priant dans le Temple, ou de la femme pécheresse aux pieds de Jésus.

Le désir :

Le désir est le moteur de la prière : il la fait monter, l’anime, la soutient.

« Le désir et la préparation du cœur à la prière, c’est tout un », disait saint Robert Bellarmin10.

Saint Bonaventure n’est pas moins affirmatif : « Il n’y a pas d’accès aux divines contemplations, écrit-il, à moins d’être, comme Daniel, homme de désirs11 ».

Dans un cœur affligé qui se confie habituellement en Dieu et qui reste humble, dans une « petite âme », comme disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le désir est déjà à lui seul une prière :

Tu entends le désir des humbles, ô lahvé,

chantait David dans le psaume neuvième ; oui, en vérité, reprend le catéchisme du Concile de Trente, Dieu répond aux désirs intimes et secrets de ceux qui ont besoin, avant même qu’ils ne Lui aient exposé leur détresse12.

« Le désir, dit saint Thomas, porte à prier ; la demande, en quelque sorte, n’est que l’interprète du désir ».

Et, ailleurs, le grand Docteur déclare qu’on peut prier sans cesse, parce qu’on peut désirer sans cesse la charité, et que ce désir est l’aiguillon de la prière.

« La foi, l’espérance et la charité, écrivait de même saint Augustin, impliquent un désir, et par là même une prière ininterrompue. »

« Quant à la prière formelle, explicite, ajoute saint Thomas, elle ne peut pas être continuelle, à cause de nos autres occupations, mais elle doit se prolonger autant de temps qu’il sera utile pour exciter la ferveur du désir intérieur ».

Comment faire agréer nos désirs ?

Il y a plus d’une manière d’y parvenir.

La première, et la plus efficace, est celle des saints : elle consiste à être tout à Dieu, à ne lui rien refuser, à pratiquer parfaitement le précepte de la charité fraternelle, tant recommandé par Notre-Seigneur13. Ainsi sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus obtenait14 et obtient maintenant, dans le ciel, tout ce qu’elle désire, parce que jamais sur terre, elle ne se déroba au moindre sacrifice.

Voici, je suppose, quelqu’un avec qui je suis lié par l’amitié la plus intime, et qui m’a donné les preuves d’un dévouement absolu. De mon côté, ne vais-je pas faire l’impossible pour réaliser ses désirs, et cela, dès que je les devinerai, avant même qu’il les exprime ?

Ainsi, en va-t-il de Dieu. Un seul soupir, un cri d’une âme fervente et généreuse exerce sur lui une puissance extraordinaire ; il ne faut qu’un instant à cette âme pour beaucoup prier, parce qu’elle est pleinement donnée. « Seigneur, celui que vous aimez est malade » ; il a suffi de cette parole à Marthe et à Marie pour faire venir Jésus au milieu de ceux qui cherchaient à le perdre et pour obtenir la résurrection de Lazare. Mais, de quels soins, de quelle admiration, de quelle respectueuse tendresse ne l’entouraient-elles pas à Bethanie !

Cependant, il y a d’autres moyens de toucher le cœur de Dieu, et à moins de frais, serait-on tenté d’ajouter si on oubliait que le don de soi profite surtout au donateur.

Une foi vive, comme la foi du centurion ; une confiance que rien ne déconcerte, semblable à celle de la Cananéenne ; l’humilité du publicain, la simple constance à renouveler sa demande sans se lasser jamais — constance qui suppose un vif désir et une foi ardente — peuvent beaucoup auprès de Dieu. Les Épîtres et les Evangiles que nous lisons aux messes du Carême nous en offrent des exemples aussi touchants que variés15.

Parfois, pour développer notre dévotion au Cœur de Jésus, à la très Sainte Vierge ou à un saint, la Providence décide que c’est par eux et non autrement que telle faveur nous sera accordée16.

Manière de prier

Il est parfois utile de varier sa méthode d’oraison pour prévenir le dégoût. Aussi saint Ignace, dans son petit livre des Exercices, a-t-il indiqué plusieurs manières de prier, entre autres les trois suivantes.

• La Première manière consiste à prendre pour sujet de méditation et d’oraison les Commandements de Dieu, les sept vices capitaux, les trois puissances de l’âme, les cinq sens du corps, recherchant en quoi on a manqué, s’en accusant devant Dieu et implorant la grâce pour s’amender à l’avenir : moyen efficace de bien se préparer aux sacrements de Pénitence et d’Eucharistie, et d’obtenir une grande pureté de cœur.

• La Seconde manière consiste à peser attentivement la signification de chaque parole d’une prière, ou de chaque groupe de paroles qui offre un sens complet. Il sera utile de méditer de cette façon sur le Pater, l’Ave, le Magnificat, sur les psaumes, antiennes et oraisons qui reviennent plus souvent dans nos prières vocales.

Cette méthode permettra de tirer tout le suc spirituel des textes de la sainte Ecriture, qui sont esprit et vie, et de ceux de la Liturgie sacrée, dont on peut dire la même chose, proportions gardées. Mais, pour cela, il faudra s’arrêter sur chaque parole autant de temps que l’on trouvera des significations, des rapprochements, du goût et de la consolation intérieure. Il ne faut pas craindre de céder aux mouvements de la grâce et de rester sur un texte, sur une invocation, aussi longtemps qu’on y sentira de l’attrait.

Cette méthode nous réussira d’autant mieux que nous choisirons un texte ou une prière plus en rapport avec notre état d’âme actuel et nos désirs surnaturels.

• La Troisième manière de prier consiste à prononcer chaque parole — ou groupe de paroles offrant un sens suffisant — sur le rythme de la respiration, en prenant l’intervalle :

  • soit pour se rappeler et en goûter rapidement le sens en y adhérant du fond du cœur,
  • soit pour considérer brièvement la grandeur, les sentiments à notre égard de la personne à qui la prière s’adresse,
  • soit pour s’unir à Dieu, qui nous regarde et nous écoute, par de pieuses aspirations, par de courts actes de foi, de confiance ou d’amour.

Telle était la méthode préférée du Vénérable et célèbre théologien Léonard Lessius, dont la continuelle union à Dieu faisait l’admiration de ses contemporains :

« Mieux vaut probablement, a-t-il écrit, réciter de cette façon un seul Notre Père que d’en réciter une centaine à la hâte et avec peu d’attention. Le confesseur vous a-t-il imposé de dire trois fois le Pater, il vous sera plus utile de répéter trois fois la première demande : « Notre Père, qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié », puis trois fois la seconde : « que votre règne arrive », et ainsi de suite, en réfléchissant au sens des mots, que de réciter l’un après l’autre vos trois Notre Père17 ».

Examen de l’oraison.

L’oraison terminée, il convient d’examiner quel en a été le succès ;

• s’il a été heureux, d’en rendre grâces au Père céleste, de qui vient tout don parfait ;

• s’il a été mauvais, d’en rechercher la cause, de se repentir, le cas échéant, de sa négligence, et de former le propos de mieux faire à l’avenir.

Je me demanderai notamment si j’ai apporté assez de soin aux débuts de l’oraison, toujours si importants, si j’ai réveillé ma foi, si je me suis mis sérieusement en présence de Dieu.

• Ce sera le moment d’examiner les résolutions prises dans l’oraison, de voir quand et comment je puis les mettre à exécution ;

• de rechercher quel fruit je retire en général de mes méditations. Si vraiment, après une période assez longue, aucun amendement, aucun changement, aucune amélioration, surtout dans l’accomplissement des devoirs d’état, n’est intervenue, il sera bon d’en conférer avec le supérieur ou le directeur de conscience : peut-être y a-t-il progrès sans que je le constate ; peut-être aussi y a-t-il lieu, en matière d’oraison, de faire mieux ou autrement.

Il est parfois utile de consigner brièvement par écrit les lumières reçues, les pensées qui ont frappé davantage, du moins les plus notables. Cela aide beaucoup, aux jours de retraite, à discerner l’action du Saint-Esprit, à saisir ce qu’il demande de nous.

On terminera par une ardente invocation au Saint-Esprit, afin qu’il développe en nous l’esprit de prière, car « tous les autres biens viennent avec celui-là ».

Leçons d’un saint.

Saint Vincent de Paul tenait beaucoup à ce qu’on fit chez les siens, et en public, la répétition de l’oraison. Un jour, ayant désigné à cet effet un prêtre qui était depuis plus de dix ans dans la Compagnie, celui-ci s’en excusa. Le saint le reprit alors sans ménagement, disant :

« qu’il était bien étrange de se vouloir exempter de faire une chose qui était tant à édification et dont un chacun tirait tant de fruit… Nos pauvres frères coadjuteurs, ajouta-t-il, vous voyez qu’ils (la) font tous, peu exceptés, rapportant tout bonnement ce que Dieu leur a donné, qui plus, qui moins… Les écoliers (la) font, les séminaristes aussi… »

Une autre fois, il demanda qu’on exposât bien clairement les points de la méditation, en disant :

« Mes frères, la méditation tend à cela… ; au premier point, nous méditerons cela… ; au deuxième, cela… ; et au troisième, cela… Et, c’est, mes frères, afin que vous puissiez avoir, par ce moyen, une entrée plus facile au sujet de l’oraison qui sera à méditer.
« Par exemple, voilà (qu’) aujourd’hui (il fallait faire oraison) sur le choix que Notre-Seigneur fit de ses apôtres. Eh bien ! il y avait tant et tant de belles choses à méditer sur ce sujet ! Douze pauvres laboureurs, pauvres pécheurs, qu’il choisit pour convertir et renverser tout le monde, pour ruiner l’idolâtrie, etc…
Il n’en choisit que douze, et non plus. L’on pouvait considérer en cette méditation le grand besoin qu’à l’Église de bons prêtres, de bons ouvriers. Il y en a beaucoup, il est vrai ; mais parmi ce nombre, il y en a bien qui ne sont pas bons, ni tels qu’ils devraient être pour travailler utilement à la vigne de Notre-Seigneur ; il y en a bien de vicieux. Demandez donc à Dieu, mes frères, qu’il ait pour agréable d’envoyer de bons ouvriers, de bons prêtres à son Église, de bons missionnaires en la Compagnie ; mais qu’ils soient bons et bien choisis. Voilà ce que nous devions faire dans cette méditation, qui était toute propre à cela18 ».

La Contemplation.

« Ce qui précède suffit pour expliquer les manières ordinaires de faire l’oraison mentale. Elles sont à la portée de tous ceux qui désirent traiter avec Dieu, encore que tous n’emploient pas la même méthode. Les uns accordent une part plus large au raisonnement, et une moindre aux affections ; d’autres font le contraire.
Certains enfin n’ont besoin que d’une simple vue de la vérité pour se sentir portés à tous les actes de dévotion dont nous avons parlé. Ceux-là, déclare le P. du Pont, possèdent le don précieux de la contemplation…19 On n’y arrive d’ordinaire qu’après s’être beaucoup exercé à méditer et à raisonner. »

Chez les contemplatifs, l’oraison affective, déjà plus simple que la méditation ordinaire, s’est encore simplifiée.

« Aux actes de la volonté multipliés et diversifiés sous forme d’affections, de résolutions, ont succédé quelques affections très simples qui, se prolongeant doucement et s’appuyant sur des pensées, elles aussi, très simples, tiennent l’âme unie à Dieu dans un acte continu de connaissance aimante, d’adhésion intime et fervente de la volonté20 : c’est l’oraison de simplicité ou de simple regard, en un mot la contemplation21 ».
« L’oraison de recueillement actif, ou d’attention amoureuse à Dieu, consiste en trois choses : dans un regard sur Dieu, dans un souvenir de Dieu, dans une tendance vers Dieu ; en sorte que notre esprit, notre mémoire, notre volonté concourent ensemble pour produire cette attention amoureuse qui est tout à la fois regard, souvenir et tendance.
« L’esprit, par le moyen de la foi, voit Dieu présent, c’est-à-dire qu’il le croit présent, et, dans cette croyance, le considère d’une simple vue, sans réflexion, sans raisonnement, sans autre acte de l’entendement. La mémoire rappelle souvent le souvenir de Dieu présent, et, avec le temps, rend ce souvenir habituel. La volonté tend amoureusement vers Dieu, et vivifie cette vue et ce souvenir qui ne sauraient rester froids et indifférents22 ».

Une comparaison, que nous empruntons au P. du Pont, éclairera la nature de ce mode plus intuitif de connaissance qu’est l’oraison de simple regard. Une jeune fille, avant de conclure un mariage de raison, emploie un temps considérable à se renseigner ; elle étudie le jeune homme, sa santé, son caractère, sa vertu, son jugement ; elle s’informe de sa fortune et de son ascendance, réfléchissant beaucoup et pesant bien le pour et le contre. Peu à peu, elle découvre qu’il est vraiment à son gré, et, lui donnant son cœur, le prend pour époux. Dès lors, c’en est fini des recherches et des réflexions. Pour l’aimer, pour désirer lui plaire, pour souhaiter d’être toujours avec lui, il lui suffit d’un regard sur lui, d’un souvenir de lui, d’entendre son nom.

Ainsi, en va-t-il de l’âme à l’égard de Jésus-Christ. D’ordinaire, elle a d’abord besoin de méditer longuement sur ses vertus, sur ses œuvres, sur ses perfections adorables. Mais, une fois qu’elle a été vraiment conquise par lui, qu’elle s’est résolue à le prendre pour Maître, pour Seigneur, pour Ami et pour Époux, et qu’elle s’est solidement affermie dans cette résolution, alors il ne lui faut plus grand effort de réflexion pour enflammer son amour et exciter les sentiments dont nous avons parlé : un simple regard vers Dieu, un souvenir, une parole suffisent.

Pour certains, il faudra moins encore : au simple nom de Jésus ou à celui du Père céleste, aux mots de ciel, d’enfer, ils découvrent en un instant tout ce qui s’y trouve caché et se sentent pénétrés d’amour et de douleur.

Ces trois dernières lignes, on s’en rend compte, s’appliquent mieux à ceux qui jouissent de la contemplation infuse, dont nous allons parler.

Il est tout naturel que le Saint-Esprit, dont la libéralité ne se laisse jamais vaincre par celle de l’homme, appelle à ce genre d’oraison les âmes généreuses qui, s’étant longuement adonnées à la méditation et sérieusement exercées à la pratique des vertus, ont acquis une grande pureté de cœur, une réelle maîtrise d’elles-mêmes et un besoin habituel de penser à Lui. Dieu cependant, il faut le rappeler sans cesse, reste toujours libre de distribuer ses dons comme il lui plaît, d’en favoriser très vite certains commençants, voire des âmes à peine dégagées du péché, et de refuser ces mêmes dons à d’autres âmes généreuses, ou plus exactement de différer les jouissances et les consolations qui accompagnent ces faveurs tout en accordant équivalemment ce qu’elles contiennent de meilleur.

« Plusieurs bienheureux sont au ciel, écrit saint François de Sales, qui jamais ne furent en extase ou ravissement de contemplation : car combien de martyrs ou grands saints et saintes voyons-nous en l’histoire n’avoir jamais eu, en l’oraison, d’autre privilège que celui de la dévotion et ferveur. Mais, il n’y eut jamais saint qui n’ait eu l’extase et le ravissement de la vie et de l’opération, se surmontant soi-même et ses inclinations naturelles23 ».

Nous citons ici la belle prière par laquelle sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus renonçait aux consolations et douceurs de l’oraison, mais où elle demandait la grâce des grâces : la perfection de l’amour. On sait par ailleurs quels sacrifices elle s’imposa pour se livrer tout entière à l’Amour miséricordieux.

« Ô Face adorable de Jésus, seule beauté qui ravit mon cœur, daigne imprimer en moi ta divine ressemblance… Ô mon Bien-Aimé, pour ton amour, j’accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de ton regard, de ne pas sentir l’inexprimable baiser de ta bouche, mais je te supplie de m’embraser de ton amour… »

L’humble carmélite fut pleinement exaucée. Elle obtint la plénitude de l’amour, mais ne connut guère par expérience les faveurs mystiques. Racontant à sa « petite Mère », trois mois avant de mourir, la grâce extraordinaire dont elle avait été un jour favorisée, elle se hâta d’ajouter :

« J’ai compris alors ce que disent les saints de ces états qu’ils ont expérimentés si souvent. Pour moi, je ne l’ai éprouvé qu’une fois et un seul instant, puis je suis retombée aussitôt dans ma sécheresse habituelle24 ».

Bien plus, elle fut crucifiée à la fin de sa vie par une longue et douloureuse tentation contre la foi. Mais, qu’il est consolant pour nous de voir ce que fut l’oraison d’une telle sainte !

Contemplation acquise et contemplation infuse.

Il y a bien des degrés, tous en conviennent, dans la contemplation, depuis ses formes inférieures, recueillement surnaturel et oraison de simple regard, jusqu’à l’union transformante telle que nous la trouvons décrite chez sainte Thérèse.

Beaucoup d’auteurs admettent l’existence d’une « contemplation acquise »,

« d’un passage de l’oraison mentale discursive et multiple à l’oraison mentale contemplative, simple et reposée, qui soit, au moins en partie, le fruit de nos actes naturels précédents, donc acquis, au moins partiellement, que, par conséquent, nous pouvons légitimement chercher à produire par ces actes, comme nous cherchons à augmenter en nous grâce sanctifiante et vertus par nos actes bons25 ».

Ils opposent cette contemplation acquise à la « contemplation infuse », aux modes d’oraison qui apparaissent à tous comme passifs, supérieurs et auxquels on ne doit pas se porter de soi-même, avant l’appel de Dieu.

Si la contemplation acquise est déjà une faveur, au même titre que les consolations divines, la contemplation infuse constitue une grâce insigne. Les âmes ferventes doivent, sinon l’ambitionner, au moins s’y disposer de la manière qui nous est indiquée par l’auteur de l’Imitation et par le P. du Pont.

Qu’est au juste cette contemplation infuse, et quelles sont ses caractéristiques ?

Peut-être pourrait-on la décrire comme une connaissance simple, prolongée et affectueuse de Dieu et des choses divines, produite sous l’influence des dons du Saint-Esprit, par une action spéciale et directe de la grâce, indépendante de nos efforts et de nos préparations, et s’emparant de l’âme avec douceur et puissance26.

Où commence exactement l’oraison infuse, il est difficile de le préciser. En effet, toute grâce, tout secours du Saint-Esprit offre nécessairement un certain caractère infus et passif, même dans la méditation la plus ordinaire ; par ailleurs les actes de foi et d’amour conservent toujours, jusque dans la contemplation la plus élevée, quelque chose d’actif, juste au moins ce qu’il faut pour que l’acte soit nôtre. On comprendra donc que les avis soient loin d’être unanimes. Aussi bien, ce qui importe pour se disposer aux faveurs les plus hautes, c’est beaucoup moins la science que l’abnégation, l’humilité et l’exercice de la vraie charité.

Pratiquement, quelle que soit la doctrine adoptée, les directeurs prudents conduiront l’âme par la voie sûre qui est celle de l’Imitation de Jésus-Christ, insistant sur le don de soi généreux et total, et regardant la facilité pour une oraison plus simple et plus reposée comme une précieuse indication.

• Si le Seigneur invite leurs dirigés à monter plus haut, ils leur apprendront à correspondre en redoublant de fidélité ;

• s’il se fait attendre, à respecter humblement sa divine volonté ;

• s’il impose une préparation longue et pénible, à ne jamais croire qu’on puisse payer trop cher faveur si précieuse à l’âme et si utile à l’Église.

Ils se rappelleront de même l’avis de sainte Thérèse : « L’avancement de l’âme ne consiste pas à penser beaucoup, mais à aimer beaucoup. Et, comment acquérir cet amour ? En se déterminant à agir et à souffrir, et en le faisant lorsque l’occasion s’en présente27 ». 

Prière du jour

Quelques oraisons liturgiques

Prière de sainte Gertrude

La Dévotion et la Contemplation. (d’après l’Imitation)


Pour aller plus loin…


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome I, Conseils pratiques pour l’oraison — La Très Sainte Trinité — Les perfections divines — La Grâce — Les fins dernières”, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1938, p.42-63.

  1. Saint Thomas., II, II, q. 83, a. 13.
  2. Chemin de la perf., ch. XIII.
  3. Parlant des prières vocales et des dévotions populaires, Auguste Nicolas a comparé ceux qui s’en moquent « à des gens qui, suivant le fil de l’eau et se laissant aller, raillent ceux qui essaient de remonter le courant en s’accrochant aux herbes du rivage… (Les prières vocales et les dévotions) assouplissent le cœur à la piété et courbent l’esprit dans la foi… Quel est celui qui peut s’élever de la distraction et du tumulte à l’oraison mentale, sans passer par la prière vocale ?… Ainsi l’aigle bat des ailes en partant de terre, mais pour planer bientôt. »
  4. MIGNE, P. L., 33, 501 : 35, 2008.
  5. Chemin de la perf., c. 36.
  6. Ecrits Spirituels, p. 160,
  7. Effundite coram illo corda vestra, Ps. LXI, 9.
  8. DUHOURCAU, Sainte Bernadette, p. 120.
  9. « Je n’ai pas le courage, disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, de m’astreindre à chercher dans les livres de belles prières ; ne sachant lesquelles choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire : je dis tout simplement au bon Dieu ce que je veux lui dire, et toujours il me comprend… »
  10. Commentaire du Ps. IX.
  11. Clop, Saint Bonaventure, p. 56.
  12. Si nos anges gardiens, comme faisait jadis pour Tobie l’archange Raphaël, présentent au Seigneur nos prières et nos heures d’oraison, ne doivent-ils pas se redire entre eux, en constatant et en comparant le résultat des demandes de leurs protégés : C’est toujours la même chose; ça n’a pas changé ; Il a rassasié de biens ceux qui avaient faim et Il a remvoué les mains vides (tous) les riches, ceux qui allaient à l’oraison sans avoir besoin de rien, sans rien désirer — Esurientes implevit bonis et divites dimisit inanes. L’humble Vierge Marie connaissait bien le cœur de Dieu…
  13. Telle est la doctrine de l’apôtre saint Jean : si nous aimons nos frères en action et en vérité, si nous secourons ceux qui sont dans la nécessité, alors « nous connaissons que nous sommes dans la vérité et nous port-vons rassurer nos cœurs devant Dieu… Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous pouvons nous adresser à Dieu avec assurance. Quoi que as soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que… nous faisons ce qui est agréabl à ses yeux » (Première Epître, III, 17-22).
  14. Voir Novissima Verba, p. 78-79 ; 72.
  15. Jeudi et vendredi après les Cendres ; jeudi et samedi de la 1° semaine; lundi et mercredi de la 2°; mardi et samedi de la 3º; jeudi de la 4°; jeudi de la Passion. Nous avons inséré plus loin, pages 113-118, plusieurs de ces prières inspirées.
  16. « Une nuit, je représentais (au Père Eternel) ce grand affaire (l’amplification du royaume de Jésus-Christ dans les pauvres âmes)… Je connus que sa divine Majesté ne m’écoutait pas, ni ne se rendait propice à mes instances… comme à l’ordinaire… Je m’abîmais au centre de ma bassesse, à ce qu’il plût à sa divine Bonté de mettre en moi ce qu’il lui plairait davantage.. Lors, j’expérimentai… un rayon divin en mon âme qui fut suivi de ces paroles: « Demande-moi par le Cœur de Jésus, mon très aimable Fils, c’est par lui que ie t’exaucerai et accord rai tes demandes. » Dès ce moment, l’Esprit qui m’agissait m’unit à ce divin et très adorable Cœur de Jésus, en sorte que je ne parlais et respirais que par lui… Il me semblait que je connaissais toutes les âmes rachetées du Sang du Fils de Dieu… et mon amour se portait à celles qui étaient les plus abandonnées dans les pays des Sauvages où je me promenais sans cesse. » Vénérable Marie de l’Incarnation. Ursuline, Ecrits Spirituels, Desclée, 1930, II, p. 315 (Ecrits de Québec).
  17. Van Sull., .S. J., L. Lessius, p. 267. On peut réciter de cette manière les Pater et Ave qu’on joint à l’En ego… (O bon et très doux Jésus…), afin de gagner l’indulgence plénière après la sainte Communion, en disant cing fois de suite : Que votre nom soit sanctifé ; puis cinq fois : Que votre règne arrive, etc… On constatera qu’au moyen de cette pratique, il devient plus facile de penser à ce qu’on dit.
  18. Œuvres, tome XII, p. 70; 64-65 (Gabalda, 1924). Saint Vincent de Paul possédait au plus haut degré une des qualités nécessaires pour bien faire oraison, la simplicité.
  19. Signalons ici, une fois pour toutes, que dans les Exercices Spirituels, « contempler », « contemplation », sont emplovés dans un sens tout différent : la contemplation des Exercices « n’est au fond qu’une méditation où l’on raisonne moins » (P. DE MAUMIGNY). Au contraire, « l’application des sens » spirituels, recommandée par S. Ignace, semble, comme nous le dirons plus loin, constituer le point de soudure des deux modes d’oraison.
    Voici comment le Père de Grandmaison décrit la contemplation telle qu’elle est proposée par S. Ignace dans ses Exercices : « Contempler, ici, c’est imiter en quelque sorte de loin, et dans un ordre où suffisent nos efforts, secondés de la grâce ordinaire et commune, ce qui est proprement la « contemplation », c’est-à-dire ce regard simple, unique, sans fatigue, sur Dieu. même considéré en général, sans distinction d’attribut, ou encore sur un mvstère de la vie de Notre-Seigneur, regard né de l’amour qu’inspirent la Beauté et la Perfection divines, et allant à fortifier cet amour.
    « Nous imitons ici, de ce regard, la paix tranquille, le repos, l’absence de fatigue et de labeur, puis la fixité (en ce sens que nous contemplons peu de tableaux, que nous goûtons peu de paroles, que nous ruminons peu de matière), et enfin le caractère affectueux et amoureux. Faire passer devant l’œil de l’esprit, à l’aide des suggestions de l’Evangile, ou mieux encore de celles du Saint-Esprit, les mystères de la vie de Notre-Seigneur, s’y complaire doucement, paisiblement, sans travail anxieux, sans fatigue, et laisser l’âme se pénétrer des affections qui naissent naturellement de ce spectacle, voilà notre contemplation, image de « la contemplation » spirituelle extraordinaire, où Dieu fixe l’âme par une grâce exceptionnelle et que nulle industrie humaine ne saurait conquérir. Contempler comme il vient d’être dit est une espèce de méditation plus reposante, plus douce, plus di-recte, plus haute que la méditation discursive ordinaire : elle nourrit davantage l’âme et la perfectionne plus, car ce n’est pas « l’abondance de la science qui rassasie, mais de goûter les choses intérieurement. » (LEBRETON, Le P.L. de Grandmaison, p. 124.)
  20. « Je ne sais plus rien demander avec ardeur, disait sainte Thérèse dans son Carmel de Lisieux, excepté l’accomplissement parfait de la volonté de Dieu sur mon âme. »
  21. Ecclesia, article du P. DE GUIBERI, p. 189
  22. Valuy, s.j., Le Gouvernement des communautés religieuses, édition Monier-Vinard, p. 626 (Tralin, 1925). Dieu peut appeler de différentes manières à cette oraison. Lorsqu’on croit y sentir de l’attrait, trois marquent permettent de discerner si l’attrait vient de Dieu, non de la nature ou du mauvais esprit :
    1° — lorsqu’on éprouve une certaine absence de goût pour la méditation ou pour l’oraison affective, et qu’on en retire peu de fruit malgré la bonne volonté d’en profiter ;
    2° — lorsqu’on se sent porté à l’unité de pensée et d’affection, à une sorte de silence intérieur, et éloigné de cette multiplicité d’actes et de réflexions qu’on produisait autrefois ;
    3° — lorsqu’on a une vertu solide et constante , éprouvée, et accompagnée d’une grande pureté d’âme et d’un désir sincère d’être tout à Dieu et de mourir à tout le reste.
    Il est de la plus haute importance de s’en rapporter aux lumière d’un sage directeur, pour ne point tomber dans l’illusion.
  23. Traité de l’amour de Dieu, VII, 7.
  24. Novissima verba, p. 52.
  25. P. DE GUIBORI, S. J., Vie Spirituelle, janvier 1931, p. 51.
  26. Voir la définition de Benoit XIV résumée par Tanquerey (Précis de Théologie Ascétique et Mystique, n°1386), et de Guibert (Ecclesia, p. 189).
    Nous renvoyons ceux qui voudraient étudier la question du point de vue spéculatif aux maître comme saint Jean de La Croix, sainte Thérèse, saint François de Sales, saint Bonaventure, Louis de Blois. Pour les mieux comprendre, on pourra se servir des travaux parus dans la Vie Spirituelle et dans la Revue d’Ascétique et de Mystique, ainsi que d’ouvrages traitant de la contemplation. Dans la bibliographie que donne M. Tanquerey, o.c., t. II, p.866, nous relevons les noms de Monseigneur Saudreau, des PP. Joret, o.p., Garrigou-Lagrange, o.p., Lamballe, Eud., de Maumigny, s.j., Meynard, o.p., Poulain, s.j., etc…
    Nous ajouterons ceux du P. Venant de Roulers, o.m.c., du P. de la Taille, s.j. (articles des Recherches de Sciende Relig. : 1919 et 1928), du P. L. De Grandmaison (La religion personnelle, fin) et du P. Lithard, c. s. Sp., dont le Précis de Théologie pastorale
    (n. 235 sq.) donne un aperçu de la question et indique aux directeurs spirituels la conduite pratique à tenir.
    En effet, l’estime des grâces mystiques et le souci de conduire des âmes vers Dieu au degré d’union qu’il leur destine, ne s’imposent pas moins au directeur que la discrétion et la prudence.
    Du point de vue des Exercices, nous signalons comme particulièrement intéressant l’ouvrage du P. Peeters :
    Vers l’Union divine par les Exercices Spirituels de S. Ignace.
    Enfin, quelle que soit l’opinion adoptée, la piété trouvera toujours son compte dans la lecture des Voies de l’oraison mentale, par Dom Lehodey ; de la Science de la Prière, par le P. Ludovic de Besse, o.m. Cap, et surtout dans celle des Livres VI et VII du Traite de l’Amour de Dieu, de S. François de Sales.
  27. Fondations, ch. V

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