lundi 29 avril 2024.

Lecture pour le 11è dimanche après la Pentecôte.

Notre-Seigneur traversait le pays de Décapolis, et le peuple, profitant de son passage, lui amena un homme sourd et muet, et le pria de lui imposer les mains ; Jésus n’eut garde de les refuser.

Ah ! profitons de même du passage de Jésus, et de même nous serons exaucés.

Il vient tous les jours parmi nous, il est sur l’autel aussi véritablement présent que lorsqu’il traversait la Judée.

Montrons-lui les maladies de notre âme, il les guérira ; il est aussi grand, aussi puissant qu’autrefois,

— c’est nous qui ne sommes pas si attentifs à profiter de sa présence.

Jésus tira le muet de la foule pour nous apprendre qu’il faut se séparer de la foule, qu’il faut réfléchir devant Dieu avant d’entreprendre aucune action.

Ce n’est jamais dans le tumulte du monde que Dieu parle à l’âme chrétienne, c’est dans la retraite, dans la solitude de sa maison quand ses devoirs l’y retiennent, dans celle de l’Église quand il est libre d’y aller.

Le Sauveur, ayant donc pris à part le sourd-muet1,

— lui toucha les oreilles et la Langue avec sa salive, ensuite ayant levé les yeux au Ciel, il soupira et dit :

Ephpheta, c’est-à-dire, ouvrez-vous.

Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia et il parlait distinctement.

Comme ce sourd-muet de l’Évangile, nous vînmes au monde, ayant les oreilles et la langue de notre esprit et de notre intelligence, liées par le péché, assujetties au démon, fermées à la connaissance de Dieu et de la vérité.

Ce fut dans ce malheureux état qu’on nous porta à l’Église.

Le prêtre, à l’exemple de Jésus-Christ, prit de la salive, en mit dans nos oreilles et dit en même temps les propres paroles de Jésus, ce mot hébraïque Ephpheta, employé depuis tant de siècles dans les cérémonies du baptême. Alors aussitôt les oreilles de notre intelligence s’ouvrirent pour les choses de Dieu, notre langue devint propre à annoncer les merveilles de celui qui nous a créés.

Le sourd-muet entendit et parla parfaitement.

À son exemple, que nos oreilles n’écoutent jamais avec plaisir que des choses bonnes et utiles. Qu’elles soient toujours prêtes à entendre la parole de Dieu et tout ce qui concerne la religion, et fermées aux mauvais propos et aux conversations inutiles et dangereuses.

Il nous est aussi bien important de faire un bon usage de notre langue.

Dieu nous déclare que nous rendrons compte des paroles inutiles, nous nous garderons donc de nous les permettre. Ainsi ne nous permettons :

• jamais de paroles injurieuses contre personne,

• encore moins des paroles de murmure contre Dieu, quoiqu’il puisse nous arriver ;

• ne parlons jamais avec humeur, impatience, dépit.

• Ne disons rien qui ne soit conforme à la vérité.

Que notre langue au contraire, ne prononce jamais que des paroles de charité, de douceur, de complaisance.

À l’Église, aimons à chanter avec les fidèles.

Dans nos maisons, aimons aussi à répéter les cantiques saints et les chants propres à faire aimer la vertu ; et surtout ne souffrons jamais que notre langue ne chante des paroles qui ne conviennent ni à notre condition, ni à notre dignité de chrétien.

Ô mon Dieu, je veux, à l’exemple de ce peuple qui ne peut contenir son administration, m’écrier que vous avez bien fait toutes choses. Je veux aussi vous consacrer les dons précieux que je tiens de vous. Je veux que mes oreilles soient toujours ouvertes pour entendre parler de vous ; que ma langue publie et chante vos louanges. Que je ne parle jamais pour des choses mauvaises et inutiles, et que je ne prononce que des paroles saintes, vraies, sages et utiles. Ainsi soit-il.


Messe du Jour

11ᵉ dimanche après la Pentecôte


Notes & Références

Semaine Religieuse de Bayeux, 1865.

  1. Mc 7, 31-37.

Textes à Méditer

Lectures Chrétiennes

Suivez-nous !

Choix de la Rédaction

Catégories

Étiquettes