lundi 29 avril 2024.

Lecture pour le 16è dimanche après la Pentecôte.

Est-il permis de guérir le jour du Sabbat ?…
Celui qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’humilie sera élevé1.

Nous voyons, par l’Evangile de ce jour, comment nous devons accomplir les Commandements de Dieu : nous devons les accomplir en esprit et en vérité, et non pas seulement pour la forme et selon la lettre qui tue. Sans doute, c’est un grand commandement que celui d’observer le jour du Seigneur, et la Loi nouvelle n’y attache pas moins d’importance que l’ancienne. Un des plus grands malheurs parmi nous et la cause la plus efficace de l’incrédulité et du désordre de notre temps est la violation du Dimanche. L’âme détournée de Dieu et de son Église se trouve privée des moyens d’instruction, d’élévation et de salut dont Elle est la seule dépositaire. Aussi la sainte Église recommande-t-elle instamment à ses enfants d’assister à la messe et, de préférence, à la messe paroissiale les Dimanches et Fêtes, et de sanctifier ces jours par des œuvres de religion. Toutefois, bien que la célébration du jour du Seigneur soit de précepte rigoureux, il y a des circonstances où nous en sommes dispensés, pour des œuvres de charité urgentes ou pour empêcher un mal, notable, que pourrait amener l’accomplissement de la loi. C’est ce que Jésus-Christ veut faire comprendre aux Pharisiens en guérissant devant eux un malade le jour du Sabbat ; ce dont ils semblent scandalisés. Mais, Lui, dans sa bonté, veut les éclairer et non les confondre, et Il leur explique pourquoi Il le fait, et pourquoi ils devaient le faire eux-mêmes :

« Qui de vous, leur dit-Il, si son âne ou son bœuf tombe en un puits, ne l’en retirera pas aussitôt le jour du Sabbat ? »

Peuvent-ils refuser à l’un de leurs semblables, au jour du Sabbat, le service qu’ils rendraient sans scrupules à leurs animaux ?

Apprenons aussi par cette conduite du Sauveur à ménager les préjugés, l’ignorance même de ceux avec lesquels nous vivons, justifiant à leurs yeux celles de nos actions qui, bien qu’innocentes, les scandalisent, afin de ne pas offenser leur conscience faible ou peu éclairée. Ainsi faisait saint Paul qui s’abstenait de manger certaines viandes devant ceux qui y voyaient du mal.

Dans la seconde partie de l’Evangile de ce jour, le Divin Maître nous donne une leçon d’humilité par un fait tire de la vie du monde. Dans le monde, on mesure exactement ses démarches, on calcule tous ses pas pour ne point s’attirer d’humiliation ; on se dissimule, on s’efface à propos pour paraître ensuite avec plus d’avantages et s’élever après s’être abaissé. Ce que les mondains font par prudence, par amour-propre, le Divin Maitre veut que nous le fassions vis-à-vis de Dieu par un sentiment vrai d’humilité, qui nous convainque de notre misère en face de son infinie perfection et qui nous porte à croire les autres meilleurs que nous d’une manière ou de l’autre, parce que nous connaissons nos faiblesses et que nous ignorons les leurs, ne pouvant les juger avec vérité, comme nous nous jugeons nous-mêmes dans notre conscience.

L’humilité que nous recommande le Sauveur n’est donc point l’humilité des paroles et des démonstrations extérieures, par lesquelles nous avons l’air de nous rabaisser, même quand nous sommes le plus rempli de nous-mêmes ; ce qui souvent n’est qu’un moyen subtil de satisfaire notre orgueil par les dénégations que nous espérons. Elle consiste dans l’abaissement sérieux de l’esprit propre, ou dans l’opinion peu avantageuse qu’on a de soi : ce qui empêche de juger les autres avec témérité, avec rigueur, et surtout de leur imposer nos jugements : elle consiste surtout dans l’abnégation de la volonté qui, loin de prétendre commander aux autres, est prête à obéir à tous au nom de Dieu et pour échapper à la responsabilité. Le chrétien qui pratique ainsi l’humilité entendra un jour ces paroles :

Mon ami, montez plus haut,

et il sera comblé d’honneur devant tous ceux qui ont été invités avec lui au banquet céleste, mais surtout, il jouira éternellement de ce lieu de délices où l’humilité seule peut assurer une place.


Lectures pour nourrir vos méditations


Notes & Références

Semaine Religieuse de Bayeux, 1865.

  1. Saint Luc, XIV

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