lundi 29 avril 2024.

Lecture pour la Fête de Notre-Dame des Sept Douleurs.

Stabat Mater…

La sainte Église nous montre aujourd’hui Marie comme le type de la femme forte, de la douleur calme, inébranlable, divinisée par une puissance supérieure. Elle était debout près de la Croix, au témoignage des Saintes Lettres ; les hommes avaient pris la fuite, dit saint Ambroise, mais Marie se tenait debout avec une noble intrépidité. Tous les glaives de la douleur la plus amère semblent s’être réunis pour transpercer son cœur, et accomplir la prophétie du saint vieillard Siméon. Mais, une force divine la soutenait, et je ne sais quelle sereine fermeté avait élevé son âme au-dessus des faiblesses ordinaires à son sexe : « Je lis qu’Elle était debout, continue le même Docteur, mais je ne lis pas qu’Elle ait pleuré. »

Une des plus belles conceptions du Christianisme est d’avoir multiplié partout et sous toutes les formes cette pieuse mais ferme image de la douleur, d’avoir fait appel au ciseau des artistes, au génie des peintres, ou bien, en l’absence du talent, à l’expression simple et naïve d’une foi populaire, et d’avoir présenté à la piété des fidèles ; dans les villes et dans les campagnes, dans les paroisses et les pèlerinages, la statue de Notre-Dame de Pitié, le tableau de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Cette vie est un douloureux ; il est bon, il est utile, il est nécessaire, il est souverainement doux de contempler souvent l’auguste figure de la Reine des Cieux, afin de trouver près d’Elle la force, le courage et en même temps la consolation que sait toujours procurer le cœur d’une mère.

Telle est aussi la pensée qui a porté la sainte Église à instituer la Fête de ce jour. En mettant sous nos yeux Marie, Mère de douleurs, Mater dolorosa, Elle veut nous expliquer le sens de la douleur, et nous en révéler les mystérieuses grandeurs et les nombreux bienfaits. Elle veut nous apprendre que la vie d’ici-bas est un combat, comme dit l’Ecriture, et que les jours de l’homme sont ceux d’un mercenaire ; qu’elle est une épreuve, un travail secret, mystérieux, dans la fournaise divine, la préparation d’un chef-d’œuvre, l’heure où la statue divine est entre les mains de l’artiste et subit l’action du ciseau qui coupe, qui retranche et polit ; que la vraie vie est au ciel, cette vie pleine, complète, infinie, qui, seule, pourra répondre à toutes nos aspirations.

Comment, en effet, s’étonner que la vie soit ainsi faite pour nous, quand le cœur immaculé de Marie a été lui-même transpercé par le glaive de la douleur ? Elle a souffert, et son cœur, si pur, si délicat, si divinement sensible, a été transpercé par les épines les plus acérées de la douleur ; Elle a connu ce qu’il y a de plus amer dans l’angoisse, Elle est montée au sommet du Calvaire, parce qu’Elle devait être le modèle de toutes les générations chrétiennes. Elle nous a donné l’exemple, et tous, nous nous ferons gloire de marcher sur ses traces ; car pour tous la vie doit avoir son Calvaire ; à tous des croix, à tous un glaive particulièrement douloureux, à tous un glaive qui semble couper la vie, qui atteint le cœur dans ses retraites les plus profondes, dans ses mystères les plus intimes.

Ô Vierge de douleurs, nous Vous contemplerons souvent debout aux pieds de la Croix et nous ressouvenant de cette parole de saint Ambroise : « J’ai lu que la Vierge Marie était debout près de la Croix, mais je n’ai point lu qu’Elle ait pleuré », qu’elle ait pleuré de ces larmes efféminées que l’égoïsme inspire plus souvent qu’une vraie affection ; ou bien, nous Vous contemplerons quand, aux pieds de la Croix, assise dans la tranquille immobilité de votre force, Vous soutenez les membres défaillants de votre divin Fils ; car dans cette attitude pleine de calme et d’énergie, Vous nous donnez un exemple bien utile. Ce que nous avons le plus besoin de comprendre, c’est l’enseignement de la douleur, c’est la manière de porter l’affliction qui, a dit un Père de l’Église, est une fleur dont les biens de l’éternité sont le fruit.

Ô Vierge sainte, ô Femme courageuse et forte par excellence, apprenez-nous a demeurer en votre compagnie, à rester debout aux pieds de la Croix, à regarder le Ciel avec le calme de l’amour, à nous enivrer du bonheur de la souffrance : Fac me cruce inebriari ; et quand viendra l’heure de secouer la poussière du monde, ô Christ, faites que nos pieds, déjà à moitié soulevés, se dégagent facilement, et que nous soyons accueillis dans les bras de votre divine Mère, pour recevoir la palme de la victoire : Christe, cim sil hine exire, da per Matrem me venire ad palmam victoriæ !


Lectures pour nourrir vos méditations


Notes & Références

Semaine Religieuse de Bayeux, 1865.

Dévotion au Cœur Immaculée de Marie

Mois de Marie

Fleurs à Marie

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