vendredi 26 avril 2024.
 

Fleur à Marie 8/31 : La gloire de la Sainte Vierge dans le mystère de l’Incarnation.

Elle devient reine de l’univers ;

Considérez que les abaissements du Verbe incarné dans le sein de Marie l’élèvent d’une manière si admirable, que de sujette qu’elle était, comme les autres hommes, elle devient reine du ciel et de la terre, parce que le fils qu’elle conçoit dans son chaste sein est le roi des rois, le souverain maître de l’univers, qui s’assujettit à elle et lui obéit, comme les autres enfants se soumettent et obéissent à leurs mères.

Réjouissons-nous de voir notre mère élevée aujourd’hui sur le trône, non pas pour commander seulement aux anges et aux hommes, mais pour commander au roi du ciel. Admirons, adorons le Verbe divin, prenant plaisir à obéir à Marie avec la soumission la plus parfaite. Remercions-le d’avoir élevé si haut cette auguste mère par ses abaissements : unissons-nous à tous les anges et à tous les bienheureux pour le louer sans cesse de l’honneur qu’il lui a fait en ce jour.

Elle est enrichie de tous les dons de la grâce ;

Marie, dans l’incarnation de son Fils, est élevée à la possession de toutes les richesses. Ce n’est pas qu’elle devint alors plus riche des biens de la terre, mais elle fut comblée de tous les biens du ciel.

Quoiqu’elle fût ornée de toutes les grâces avant l’incarnation, elle ne les possédait, en quelque sorte, que comme un bien étranger et d’une manière dépendante et précaire. Mais, en devenant Mère de Dieu, elle les reçoit comme un bien, pour ainsi dire, qui lui appartient en propre et dont elle peut disposer à son gré, puisqu’elle reçut alors dans son sein l’auteur de toutes les grâces, qui, en devenant son fils, la fit dépositaire de tous les trésors pour les distribuer aux hommes.

Adressons-nous donc avec confiance à cette divine mère ; demandons-lui avec ferveur de faire couler sur nous les grâces précieuses de salut dont nous avons besoin.

Elle est élevée à la dignité de mère de Dieu.

Marie, par les abaissements de Jésus dans l’incarnation, passe de la qualité de servante à la dignité de mère de Dieu ; qualité la plus grande que l’on puisse imaginer, qualité qui l’élève bien au-dessus des anges et des saints, qualité qui lui donne des droits incontestables à notre vénération, à notre respect et à notre amour.

O grandeur ineffable de Marie ! Qui osera élever les yeux jusqu’à vous, puisqu’il n’y a que Dieu seul qui puisse connaître ce que vous êtes, et que quand tous les esprits bienheureux ne parleraient dans toute l’éternité que de votre dignité de Mère de Dieu, ils ne pourraient jamais assez la louer ! mais puisque vous êtes si grande, quels hommages respectueux ne devons-nous pas vous rendre tous les jours ! Puisque vous avez donné la vie à un Dieu, que ne devons-nous pas attendre du secours de votre toute-puissante protection !

Prière.

Soyez éternellement bénie entre toutes les femmes, ô divine Marie ! puisque vous ne possédez pas seulement toutes les grâces, mais l’auteur même de tous les biens.

Je vous félicite avec tous les anges et tous les saints des trésors infinis que votre fils vous a communiqués. Mais, puisque vous êtes si riche ;

À Vierge sainte ! et que tous les trésors du ciel sont entre vos mains, que ne dois-je pas espérer de vous !

Quelque misérable que je sois, je n’ai plus rien à craindre si je m’adresse à vous ; vous avez tout ce qui m’est nécessaire, et vous avez le pouvoir et la volonté de me donner tout ce que je vous demanderai.

Je vous recommande donc, Ô ma très aimable mère ! mon âme et mon corps, toutes mes espérances et mes consolations, mon indigence et mes misères, ma vie et la fin de ma vie : enfin je vous abandonne tout ce que j’ai, tout ce que je suis ; et, dans tous mes besoins, je recourrai avec une parfaite confiance à votre bonté de mère. Oui, Vierge sainte, après Jésus, je mets toute ma confiance en vous.

Exemple.

Le Concile d’Éphèse.

Nestorius, patriarche de Constantinople, était un homme vain, qui, sous un masque de modestie et de piété ; cachait l’âme la plus maligne et la plus noire. Entraîné par l’esprit d’orgueil, et abusant du pouvoir que lui donnaient son caractère et sa dignité, il voulut ravir à la Sainte-Vierge le plus beau de ses titres, et osa prêcher publiquement que Marie ne devait pas être appelée Mère de Dieu.

Tous les auditeurs frémirent en entendant un pareil blasphème.

La doctrine de Nestorius répandit la consternation et l’alarme dans toute la ville de Constantinople. L’on vit pour lors sortir de leurs retraites de vénérables vieillards qui avaient blanchi dans la solitude, mais qui ne craignirent pas de paraitre au milieu des troupes nombreuses de cette grande ville, pour soutenir l’honneur de la mère de Dieu.

Cependant l’Église, qui voyait que refuser à Marie cette auguste qualité, c’était détruire tout le mystère de l’Incarnation, prit la défense de ce point essentiel avec toute la force et l’ardeur de son zèle. Elle assembla le célèbre concile d’Ephèse, qui est le troisième général, et auquel saint Cyrille, patriarche d’Alexandrie, présida, au nom du pape saint Célestin. L’hérésiarque Nestorius, qui ne voulut jamais se rétracter, y fut condamné, et toutes ses erreurs anathématisées.

On ne saurait s’imaginer avec quelle allégresse, avec quels applaudissements ce jugement de l’Église universelle, si glorieux à la Très Sainte Vierge, fut reçu par tous les habitants de cette grande ville. Le jour où l’on devait prononcer sur la maternité de Marie étant arrivé, tout le peuple se réunit en foule autour de l’église où les pères étaient assemblés et attendit depuis le matin jusqu’au soir la décision du concile. Ce bon peuple, oubliant ses propres nécessités, ne pensait qu’aux intérêts de la Sainte-Vierge.

Enfin, les portes de l’église étant ouvertes, le grand Cyrille parut à la tête de deux cents évêques, et fit lire la sentence de condamnation contre l’impie Nestorius. Alors, toute la ville retentit d’acclamations et de chants d’allégresse. On criait de toutes parts :

L’ennemi de la Vierge est terrassé. Vive la grande, l’auguste, la glorieuse mère de Dieu !

Les pères, en sortant de l’église, furent comblés de bénédictions, et conduits chez eux en triomphe à la lueur des flambeaux. On brulait des parfums dans les rues par où ils devaient passer ; l’air était éclairé de mille feux : rien ne manqua à la pompe de cette pieuse réjouissance, ni à l’éclat de la victoire de la mère de Dieu sur ses ennemis.

Il semblait qu’une nouvelle vie eût été rendue à ce religieux peuple tant il avait été affligé de l’injure que l’hérésiarque avait faite à Marie. On croit que ce fut dans ce saint concile que fut composée cette prière que l’église a ajoutée à la salutation angélique :

Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Pratique.

Offrez tous les jours votre cœur à celui de Jésus par les mains de sa divine mère.

Oraison Jaculatoire.

Ora pro nobis, sancta Dei genitrix, ut digni efficiamur promissionibus Christi.
Prier pour nous, Très Sainte Mère de Dieu, afin que nous devenions dignes de recevoir les promesses de Jésus-Christ.


Articles connexes


Messe du Jour

De la férie. Messe comme au dimanche précédent.

Apparition de saint Michel, archange.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

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