Couronnement de la Très Sainte Vierge Marie — Marie, Reine…

Ô ma Souveraine, ô ma Mère, souvenez-vous que je vous appartiens. Gardez-moi, défendez-moi comme votre bien, votre propriété.

Marie, Reine du ciel

C’est parce que Marie est Reine qu’elle est couronnée : Posuisti in capite ejus coronam de lapide pretioso¹.

➙ Voir cette scène toute céleste de Dieu le Père déposant un diadème sur la tête de la Sainte Vierge : Astitit Regina a dextris tuis², la plaçant à côté de son Fils, tandis que tout le Ciel chante : Tu gloria Jerusalem, tu lætitia Israël, tu honorificentia populi nostri³.

➙ Voir Marie trônant à côté de Jésus… pour l’éternité.

➙ Voir l’éclat de ces deux corps ressuscités, brillant comme les deux flambeaux du ciel.

➙ Marie, à la crèche, en Égypte, à Nazareth, au Calvaire, a été la fidèle compagne de son Fils ; l’être encore est sa récompense pour toujours.

➙ Me rappeler « le Règne » : Laborare mecum… particeps glorice sicut fuerit particeps laborum⁴.

➙ Me rappeler mon titre de compagnon de Jésus.

➙ Entendre les félicitations des chœurs des Anges, de tous les Saints, Regina cœli, lætare…

➙ Entendre la voix de Marie dominant toutes les autres par son Magnificat.

➙ Goûter cette communion de béatitude, de grandeur, de puissance entre la Mère et le Fils.

➙ Faire le calme en moi, me recueillir, contempler cette scène du ciel : elle est de tous les instants, elle est actuelle, elle se passe maintenant.

Ave ! Je vous salue, ô ma Mère, ô ma douce Reine, en union avec les anges et avec les saints ; en union surtout avec Gabriel, qui vous salua au jour du grand message avec une dévotion si profonde.

Ave ! Je vous salue en union avec la Trinité sainte, dont l’archange n’était que l’ambassadeur. Ave, en union avec le Père, qui fit de vous le chef-d’œuvre de sa création. Ave, en union avec le Fils, qui vous choisit pour sa Mère et fit resplendir en vous la merveilleuse efficacité de son sang rédempteur. Ave, en union avec le Saint-Esprit, heureux de faire voir au monde ce que peut, dans une créature, sa loi d’amour. Ave, en union avec la Trinité sainte, qui vous couronne dans le ciel comme la reine de l’univers.

Enfin Ave en union avec Jésus, qui s’est fait votre enfant pour m’apprendre à vous aimer. Ave, en union avec les saluts qu’il vous adressait matin et soir, et bien souvent dans la journée. Ave, en union avec ses baisers, ses attentions délicates, ses prévenances si filiales. Ave, en union avec son respect, son amour, sa docilité et son obéissance.

Ô ma Mère, je veux faire de ma vie un incessant hommage à vos grandeurs et à votre bonté, en attendant de les chanter à travers l’éternité, tandis que je vous à Massabielle. Ave, Marie, Mater Dei et Mater mea !

Ave, Regina.

Marie, Reine de la terre.

La royauté de Marie continue toujours, parce qu’elle a toujours sa raison d’être. La Rédemption, en effet, n’est pas achevée ; elle se poursuit à travers le temps, par la messe, par les Sacrements, en un mot par la distribution de la grâce.

Or, par rapport à la grâce, la Sainte Vierge conserve son rôle d’intermédiaire, sinon elle serait séparée de Jésus, elle serait une Reine qui ne régnerait plus.

Et, de ce fait, Marie est bien :

1. Reine de l’Église : quel culte on a pour elle ! que de pèlerinages ! que de prières montent de tous les points de la terre !
2. Reine de « la Compagnie de Jésus » : me rappeler brièvement ce que la Compagnie a fait pour elle, ce qu’elle a fait pour la Compagnie (culte de l’Immaculée-Conception, Congrégations, œuvres écrites).
3. Reine du noviciat : ne pas oublier les contrats⁵.
4. Reine de mon cœur : en ce sens qu’elle a tout domaine sur moi, sur tout mon être, sur mon avenir.
   Lui faire une protestation nouvelle de mon amour et de ma confiance en ce dernier jour de mai : lui adresser équivalemment, comme à ma vraie Reine, la réponse « du Règne ».
   

Colloque : avec Marie ; lui demander pardon de n’avoir pas fait plus pendant ce mois et la remercier des grâces reçues et ; lui offrir tous les actes d’amour.

Je vous salue, ô Marie, ma très douce Mère et mon aimable souveraine. Je vous salue, ma joie, mon appui, mon cœur et mon âme !

Vous êtes toute à moi par miséricorde et je veux être tout à vous par reconnaissance. C’est de plein gré que je renouvelle aujourd’hui la consécration du jour de mon baptême et que je vous prie de me recevoir pour votre enfant : je vous consacre mon corps et mes sens, tous mes biens temporels et spirituels, afin que vous les gardiez pour Jésus et m’appreniez à en user pour lui.

Daignez vous rendre, ô ma Reine, la Maîtresse absolue de mon pouvoir ; je vous supplie d’y détruire, déraciner et anéantir tout ce qui déplaît à Dieu, et d’y planter, élever et opérer tout ce qu’il vous plaira. Que la lumière de votre foi dissipe les ténèbres de mon orgueil ; que votre contemplation sublime arrêté les distractions de mon imagination vagabonde ; que votre vue continuelle de Dieu remplisse ma mémoire de sa présence ; que l’incendie de la charité de votre cœur dilate et embrase la tiédeur et la froideur du mien ; que vos vertus prennent la place de mes péchés ; que vos mérites soient mon ornement et mon supplément devant Dieu.

Je n’attends pas de vous les visions et les consolations, les goûts et les plaisirs spirituels. Ce que je vous demande, c’est de croire fermement et d’espérer, malgré ma misère, invinciblement ; c’est de souffrir avec paix, de mourir continuellement à moi-même, et de travailler fortement, jusqu’à la mort, pour votre Fils Bien-Aimé, Jésus-Christ Notre-Seigneur. Puissent son amour et sa grâce être ma seule ambition ici-bas un jour d’une béatitude semblable à celle dont vous jouissez en ce moment ! Montrez que vous êtes ma mère en me donnant Jésus et en me donnant à Jésus. Ainsi soit-il ⁶!

Lectures pour nourrir vos méditations

• La présence de Marie m’apporte le vrai sens de la mort
• Fleur à Marie 23/31 : Les secours que les premiers chrétiens recevaient de la présence de la Sainte Vierge
• Fleur à Marie 24/31 : Sur la mort de la Très Sainte Vierge
• Fleur à Marie 25/31 : Sur la Résurrection de la Sainte Vierge
• Fleur à Marie 26/31 : l’Assomption de la Très Sainte Vierge
• Lecture pour le jour de l’Assomption de la Très Sainte Vierge
• Mort et Assomption de la Très Sainte Vierge Marie
• Messe de l’Assomption
• Le couronnement de la Très Sainte Vierge
• Memorare O Piisima Virgo Maria (ou) Souvenez-vous de Saint-Bernard
• Prière de S.S. Le Pape Pie XII
  

Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome IV, Passion et Résurrection. Ascension et Pentecôte, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1941, p.442-445.

1. Tu as placé sur sa tête une couronne de pierres précieuses. ↩
2. Ps. 45, 10 ↩
3. Tu es la gloire de Jérusalem, tu es la joie d’Israël, tu es l’honneur de notre peuple. ↩
4. Travailler avec moi… partager la gloire comme il a participé aux travaux. ↩
5. Cette méditation, , tirée du Mois de Marie R. P. L. POULLIER, a été composée pour les novices de la Compagnie de Jésus. Les deux colloques ont été ajoutés. ↩
6. Cette consécration a été composée d’après les écrits du Bienheureux Grignion de Montfort. Voir ‘’La Prière du Christ dans le cœur du chrétien’’, Élévations sur le Pater, l’Ave et le Gloria, J.-B. Gossellin, s.j., Éditions Louvain Muséum Lessianium, Section ascétique et mystique, n°40, pp. 151-152. ↩