vendredi 19 avril 2024.
 

Fleur à Marie 30/31 : De la persévérance dans la dévotion à la Sainte Vierge.

Nécessité de la persévérance ;

On peut appliquer, dans un sens, à la dévotion à la Mère de Dieu cet oracle de l’Esprit-Saint :

Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

« Oui, Vierge Sainte, pouvons-nous dire avec le bienheureux Alphonse de Liguori, si je persévère à vous servir, à vous aimer, à vous prier, je suis assuré de ma couronne ; mais ce que je crains, ô ma sainte mère ! c’est, non pas que vous m’abandonniez la première, mais que moi, malheureux et ingrat, je ne vienne peu à peu à quitter votre service. »

Parmi les serviteurs de Marie,
• combien qui ont mis la main à la charrue, et qui ont ensuite regardé en arrière !
• combien qui l’aimaient autrefois avec tendresse, et qui n’ont plus que de l’indifférence pour elle !
• combien qui lui adressaient tous les jours des prières ferventes, et qui maintenant ne la prient plus !
• combien qui communiaient à toutes ses fêtes et qui maintenant ne communient plus !

Déplorable inconstance, qui a été la cause de la perte d’un grand nombre d’âmes !

Elles se seraient sauvées à l’aide de la protection de Marie, si elles avaient persévéré dans son service ; mais elles se sont malheureusement relâchées, elles se sont privées des grâces abondantes qu’elles auraient obtenues par une plus grande fidélité, et enfin, elles sont tombées dans le péché et la damnation.

Ah ! craignons un si effroyable malheur ; et, pour l’éviter, soyons fidèles à notre Divine Mère ; servons-la constamment, aimons-la avec tendresse, invoquons-la tous les jours avec confiance.

Obstacle à la persévérance ;

Le premier obstacle à notre persévérance dans la dévotion à Marie, c’est notre inconstance et notre lâcheté.

Dans certains moments de ferveur, il semble que nous sommes tout de feu pour cette aimable mère ; nous ne trouvons pas de plus douce jouissance que de la prier, et de répandre nos cœurs en sa présence ; mais bientôt la ferveur se ralentit ; on se dégoûte des exercices et des pratiques de piété qui nous gênent ; on les fait sans dévotion, on les néglige, et on finit par les abandonner.

N’est-ce pas, hélas, ce qui nous est souvent arrivé, et n’est-ce pas là la source funeste de cette déplorable tiédeur où nous languissons peut-être depuis si longtemps ?

Un second obstacle à notre persévérance, c’est la fureur du démon contre la dévotion à la Sainte Vierge. C’est Marie qui est l’instrument de notre salut ;
• c’est par son moyen que le ciel se remplit de prédestinés,
• que l’enfer est frustré de sa proie,
• que la terre est sanctifiée,
• que les hommes sont sauvés,
• que les grâces divines coulent sur nous en abondance.

Est-il étonnant, après cela, que Satan lui porte une haine irréconciliable, et qu’il mette tout en œuvre pour détruire sa dévotion dans les âmes ?

Mais, cet acharnement de l’enfer doit être pour nous un motif de persévérer dans cette dévotion salutaire.

Moyens de persévérance.

Pour persévérer constamment dans la dévotion à la mère de Dieu, rappelons souvent les motifs qui nous obligent à l’honorer et à la servir ;
• ses grandeurs ineffables,
• sa qualité de mère de Dieu,
• ses bontés pour nous,
• les grâces qu’elle ne cesse de répandre sur tous ses enfants.

Ne serions-nous pas bien ingrats et bien ennemis de nous-mêmes, si nous négligions de lui offrir le tribut de notre reconnaissance, de notre amour et de notre vénération.

Faisons-nous un devoir de lui adresser tous les jours nos prières, et appliquons-nous surtout à imiter chaque jour quelqu’une des vertus dont elle nous a donné de si beaux exemples.

Prière.

Ô Mère de miséricorde et de grâce, vous connaissez toute ma légèreté et mon inconstance ; si vous n’avez pitié de moi, je vous serai encore infidèle, comme je l’ai été si souvent.

Daignez donc me soutenir, et ne souffrez pas que j’abandonne jamais votre service.

Tenez-moi sous votre protection, et conservez-moi dans votre famille ;
si je tombe, relevez-moi ;
si je combats, défendez-moi ;
si je suis faible, fortifiez-moi ;
si je fais naufrage, sauvez-moi,
si je suis malade, guérissez-moi ;
enfin, au moment de la mort, recevez mon âme entre vos mains et présentez-la à votre Fils dans la bienheureuse éternité.

Exemple.

L’apôtre des Indes et du Japon.

Saint François-Xavier honora toute sa vie la mère de Dieu avec des sentiments pleins de révérence et de tendresse.

Ce fut dans l’église de Montmartre, consacrée à cette Reine du ciel, et le jour de l’Assomption, qu’il fit ses premiers vœux.

Ce fut dans celle de Lorette qu’il eut la première inspiration et qu’il conçut le premier dessein d’aller aux Indes.

Il ne demandait rien à Notre-Seigneur que par l’entremise de sa mère ; et dans l’explication qu’il faisait de la doctrine chrétienne, après s’être adressé à Jésus-Christ pour obtenir la grâce d’une foi vive et constante, il s’adressait pour la même raison à Marie, et il finissait toutes ses instructions par le Salve Regina. Il n’entreprenait jamais rien que sous les auspices de la Sainte Vierge ; et, dans les périls où il se trouvait exposé si souvent, il avait toujours recours à elle comme à sa patronne.

Pour montrer qu’il était son serviteur et qu’il faisait gloire de l’être, il portait d’ordinaire un chapelet pendu au cou ; et afin que les chrétiens s’affectionnassent à dire le chapelet. Il en usait souvent pour opérer des miracles.

Un marchand de Meliapor, sur le point de s’embarquer pour Malaca, demanda au saint apôtre un gage de son amitié ; Xavier lui donna son chapelet :

« Il ne vous sera pas inutile, lui dit-il, pourvu que vous ayez confiance à Marie. »

À peine eut-on mis à la voile, qu’une furieuse tempête poussa le vaisseau contre un rocher et le brisa. Le marchand, plein de confiance en la Sainte Vierge, tenant le chapelet de Xavier à la main, se trouva tout à coup transporté miraculeusement sur le rivage.

Le saint était surtout dévot à l’immaculée Conception, et il avait fait vœu de la défendre autant qu’il pourrait ; il s’adressait souvent à Marie pour obtenir la conversion des plus grands pécheurs et aussi la rémission de ses propres péchés.

« J’ai pris, dit-il dans une de ses lettres, la Reine du ciel pour ma patronne, afin d’obtenir le pardon de mes péchés qui sont innombrables. »

Dans ses instructions, il parlait ordinairement des grandeurs de la Mère de Dieu, et il engageait tout le monde à se consacrer à son service.

Enfin, étant sur le point de mourir, il l’invoquait avec la plus vive tendresse, et trouvait une consolation inexprimable dans ses paroles, qu’il répétait continuellement :

Monstra ta esse matrem : Montrez que vous êtes ma mère1.

Pratique.

Prosternez-vous devant une image de la Sainte-Vierge, et demandez-lui grâce de persévérer jusqu’à la fin dans son service.

Oraison Jaculatoire.

Quis invocavit eam, et non est exauditus ab ipsâ ?
Qui a invoqué Marie, et n’en a pas été exaucé ?


Articles connexes


Messe du Jour

Mardi de la Pentecôte.

Sainte Jeanne d’Arc, Vierge.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Vie de saint François-Xavier, par le P. Borhours

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