vendredi 29 mars 2024.
 

Fleur à Marie 26/31 : L’Assomption de la Très Sainte Vierge.

L’entrée triomphante de Marie dans le ciel ;

Toutes les hiérarchies célestes s’empressent à l’envi d’honorer la triomphante assomption de la Mère de Dieu ; tous les esprits bienheureux viennent lui rendre leurs hommages, et entonnent des cantiques à sa gloire ; tout le ciel parait se revêtir d’un nouvel éclat à l’arrivée de son Auguste Souveraine.

Jésus-Christ lui-même vient au-devant de sa divine mère avec cet empressement qu’inspirent la tendresse et l’amour ; il l’introduit dans le sein de la gloire, aux acclamations réitérées de toute la cour céleste.

Dieu le père accueille avec bonté sa fille bien aimée ; il la fait asseoir sur le trône qui lui est préparé à la droite de son fils ; il met sur sa tête la couronne de l’immortalité, il l’établit Reine du ciel et de la terre, il la rend dépositaire de tous ses trésors, il ordonne à toutes les créatures intelligentes de l’honorer comme Mère de Dieu et Souveraine de l’univers.

Entrons avec joie dans les sentiments de toute la cour céleste en ce jour si glorieux pour Marie ; félicitons-la du bonheur et de la gloire où elle est élevée.
Excitons dans nos cœurs un vif désir de nous réunir à notre mère dans le ciel ; prions-la de nous en obtenir la grâce de son divin fils.

La gloire dont elle jouit dans le ciel ;

Considérons la grandeur de la gloire dont la Sainte Vierge jouit dans le ciel. Cette gloire est proportionnée à sa qualité auguste de Mère de Dieu, aux trésors de la grâce dont elle a été enrichie, aux mérites d’une longue vie passée tout entière dans la pratique des vertus héroïques, aux services importants qu’elle a rendus à son fils, enfin à la sublime sainteté à laquelle elle est parvenue.

Aussi est-elle bien plus élevée en gloire que tous les bienheureux : placée au-dessus de tous les anges et de toutes les intelligences célestes, inférieure à Dieu seul, elle forme un ordre à part, et voit au-dessous d’elle tout ce qui n’est pas Dieu, tout ce qui a été, tout ce qui est, tout ce qui est possible à la puissance de Dieu.

Prosternons-nous donc avec une profonde vénération aux pieds de cette grande Reine, et offrons-lui dans toute l’ardeur de nos âmes tous les hommages dont nous sommes capables.

Le pouvoir qu’elle exerce dans le ciel.

Marie, élevée au plus haut degré de gloire où puisse parvenir une simple créature ; Marie, l’objet de l’admiration, des bénédictions, des louanges de tout le paradis, n’oublie pas ses enfants qui sont sur la terre, elle est la protectrice, la Reine, la Mère de l’Église et de tous les fidèles ; l’objet de la confiance des justes et des pécheurs qui veulent se convertir ; elle ne cesse de s’intéresser en notre faveur ; elle procure à tous ceux qui l’invoquent les grâces les plus précieuses et les plus salutaires.

Pénétrés du plus profond respect, de la plus vive confiance, du plus sincère amour pour cette Tendre Mère, appliquons-nous à la servir, à l’honorer constamment ; prions-la de nous protéger pendant la vie, et de nous introduire dans le ciel au moment de la mort.

Prière.

Très Sainte Mère de Jésus, voilà donc le moment où vous quittez la terre pour vous élever au ciel. Non, la terre ne mérite plus de vous posséder ; il est temps d’aller dans un séjour plus heureux et plus digne de vous.

Allez donc, aimable Marie, recevoir la couronne de gloire que vous avez acquise ; allez jouir de la récompense que vous avez si justement méritée ; allez prendre possession du trône qui vous est destiné.

Mais, du moins, avant de vous séparer de vos tristes enfants, recevez leurs tendres adieux, et daignez leur donner un gage de votre protection et de votre amour.

Ô la meilleure des mères ! très douce Marie, laissez-nous votre cœur maternel, ce cœur si bon, si tendre, si généreux, si aimable.

Orphelins dans cette vallée de larmes, il sera notre asile, notre refuge ; il sera l’arche sainte où nous nous réfugierons pour être préservés du naufrage, jusqu’à ce qu’enfin par votre puissante protection, nous avons le bonheur de nous réunir à vous dans le ciel.

Exemple.

La sainte religieuse.

La révérende mère Marie-Aimée de Blonay, l’une des premières religieuses de la Visitation, qui fut successivement supérieure du monastère de Bellecour et de celui de l’Antiquaille à Lyon, puis de celui de Bourg en Bresse et de celui d’Annecy, éprouva dès sa plus tendre enfance les heureux effets de la dévotion à la Très Sainte Vierge. Elle était encore au berceau, lorsque sa pieuse mère la mit, en mourant, sous la protection particulière de la Sainte Vierge et de sainte Anne.

Dès que cette enfant de bénédiction eut appris ce qu’avait fait sa mère, elle se fit un petit oratoire et y plaça les images de ses deux patronnes. Son plaisir était de s’y retirer deux ou trois fois le jour, pour faire sa prière et ses petits ouvrages, comme si c’avait été sous les yeux de sa mère. Cette assiduité fut si agréable à la Très Sainte Vierge, qu’elle voulut bien lui servir de mère et de maîtresse, et lui enseigner elle-même la pratique des vertus qui ont depuis brillé en elle avec tant d’éclat.

À l’âge de quinze ans, Marie-Aimée, assistant aux vêpres dans l’église de sa paroisse, ressentit une tristesse extraordinaire de se voir obligée de céder la préséance à la dame d’une terre dont ses ancêtres avaient été seigneurs ; et pour ne pas marcher à sa suite, elle résolut de sortir la dernière de l’église.

Comme il lui fallut attendre longtemps, elle s’endormit et vit en songe une troupe innombrable de jeunes filles qui suivaient la Sainte Vierge montant au temple. Elle voulut se joindre à la troupe ; mais il lui sembla que la Sainte Vierge la rebuta et lui dit d’un ton sévère :

Vous n’êtes pas assez petite pour moi, qui ai choisi d’être abjecte et la dernière dans la maison de mon Dieu.

Après cela, la Reine des Vierges monta quinze marches, sur chacune desquelles son pied laissait une vertu écrite en gros caractères d’or, dans l’ordre suivant :

  • sur la première, l’humilité ;
  • sur la seconde, la modestie ;
  • sur la troisième, la pauvreté ;
  • sur la quatrième, l’obéissance ;
  • sur la cinquième, la chasteté ;
  • sur la sixième, la crainte de Dieu ;
  • sur la septième, la piété ;
  • sur la huitième, la science ;
  • sur la neuvième, la force ;
  • sur la dixième, le conseil ;
  • sur la onzième, l’entendement ;
  • sur la douzième, la sagesse ;
  • sur la treizième, la foi ;
  • sur la quatorzième, l’espérance ;
  • sur la quinzième, la charité.

À ce dernier degré, la Sainte-Vierge disparut ; et Marie-Aimée, se réveillant, fut si confuse de sa vanité, qu’elle promit de n’estimer à l’avenir d’autre naissance que celle des enfants de Dieu.

Dès lors, pour parvenir à la sainteté, elle ne cessa jamais de suivre le chemin des vertus qu’elle avait vues naître sous les pas de la Mère de Dieu, en commençant par l’humilité, qui est le fondement de la perfection.

Ce fut encore la Sainte Vierge qui lui fit connaitre sa vocation à la vie religieuse. À l’âge de dix-sept ans, la veille de Noël, étant en prière devant l’image de Notre Dame et de sainte Anne, et méditant sur l’adoration des bergers à Bethléem, elle fut tout à coup éclairée d’une lumière intérieure qui lui fit comme voir la Sainte Vierge et entendre d’elle ces paroles :

Ma fille, voici mon fils, qui, tout brûlant d’amour, vient chercher une épouse fidèle ; offrez-vous à lui et il vous acceptera.

Marie-Aimée obéit, et prosternée devant la crèche, elle abjura les vanités du monde, s’offrit et se donna sans réserve à Jésus-Christ. Dès ce moment, tout occupée de la pensée de la vie religieuse, elle fit part de son projet à saint François de Sales, qui, après l’avoir examinée avec soin, la confirma dans sa bonne résolution et l’admit dans sa congrégation naissante, malgré les contradictions que le monde lui suscita pour la détourner de sa vocation1.

Pratique.

Rappelez-vous que vous êtes fait pour le ciel, et priez Marie de vous y conduire.

Oraison Jaculatoire.

Vitam prœsta puram ; inter para tuum.
Divine mère, rendez notre vie pure et sainte, et dirigez-nous dans le chemin du ciel.


Articles connexes


Messe du Jour

Saint Philippe Neri, confesseur.

Mémoire de saint Éleuthère, pape et martyr.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Vie de la Mère de Blonay.

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