dimanche 28 avril 2024.
 

Fleur à Marie 6/31 : La vie de la Sainte Vierge dans le temple.

Elle vivant pour Dieu seul ;

Suivons cette enfant de bénédiction dans la retraite où elle s’ensevelit, et admirons la vie sainte qu’elle y mène. Elle se considère dans le temple comme dans une maison uniquement consacrée au service du Seigneur ; elle sait que dans ce saint lieu, elle ne doit vivre que pour Dieu seul, et ne penser à autre chose qu’à se rendre plus agréable à ses yeux par la pratique de toutes les vertus.

Semblable à l’aurore qui croît toujours en lumière, Marie ne cessait de croître en sainteté et en perfection. Tous les jours, on voyait briller en elle avec plus d’éclats les vertus les plus excellentes,

  • la charité,
  • la modestie,
  • l’humilité,
  • la mortification,
  • la douceur.

Profitons d’un si admirable exemple, et apprenons de cette Vierge sainte avec quelle ardeur nous devons travailler à notre sanctification.

Dieu n’exige pas, il est vrai, de tous les chrétiens qu’ils s’engagent par vœu à son service, comme Marie ; c’est l’heureux partage de quelques âmes privilégiées qu’il retire du milieu du monde pour se les consacrer d’une manière spéciale ; mais en quelques états que nous soyons, Dieu demande de nous que nous menions une vie vraiment chrétienne, une vie pénitente et mortifiée, et que nous fassions tous les jours de nouveaux efforts pour avancer dans la voie du salut. C’est là l’abrégé de l’Évangile, et les sacrés engagements que nous avons contractés en recevant le baptême.

Hélas ! comment les avons-nous remplis jusqu’à présent ?

Elle s’occupait de Dieu seul ;

La divine Marie, retirée dans le temple, vécut toujours en la présence de Dieu, toujours unie à lui par les pensées de son esprit et les affections de son cœur.

Elle méditait beaucoup et parlait peu, dit saint Ambroise ; l’amour divin, dont elle était embrasée, lui faisait aimer sa retraite, et elle ne trouvait de plaisir que dans les communications intimes qu’elle avait continuellement avec son bien-aimé.

À l’exemple de Marie, ne vivons plus que pour Dieu, entretenons-nous toujours dans la pensée de sa sainte présence ; élevons souvent vers lui notre esprit et notre cœur, et faisons toutes nos actions dans l’intention de lui plaire en toutes choses.

Elle travaillait pour Dieu seul.

Marie travaillait pour Dieu seul. Jamais on ne la vit oisive ;

  • la prière,
  • le travail des mains,
  • les œuvres de charité,
  • la lecture des saints livres,

occupaient tout son temps. À chaque instant, elle acquérait de nouveaux trésors de mérite devant Dieu : on ne vit jamais un assemblage si accompli des plus rares qualités et des vertus les plus éminentes.

  • Sa charité fut sans bornes,
  • sa pureté sans exemple,
  • son humilité sans mesure,
  • sa piété sans altération,
  • enfin, sa vie entière fut un miroir fidèle de toutes les vertus.

Imitons les exemples de cette admirable Vierge, n’oublions pas que c’est là le point capital, et que notre dévotion à Marie ne saurait nous être avantageuse qu’autant que nous nous efforcerons de marcher sur ses traces.

Prière.

Céleste enfant, qui êtes destinée à devenir la mère de mon Rédempteur et la grande médiatrice des pécheurs, ayez pitié de moi.

Vous voyez à vos pieds un pécheur infidèle à son Dieu, qui vient implorer votre protection.

Je mériterais, il est vrai, par mes ingratitudes, d’être abandonné de vous ; mais j’ai toujours ouï-dire que vous ne rejetez jamais ceux qui se recommandent à vous avec confiance ; et pourrais-je ne pas le croire, en sachant combien est grande votre miséricorde ?

Daignez donc, ô Marie ! vous, la plus sainte des créatures, vous la reine et l’exemplaire de tous les saints, daignez secourir un malheureux qui a négligé trop longtemps la grande affaire de son salut, et qui se trouve, par sa faute, sujet à mille défauts, dépourvu de vertus et chargé d’iniquités.

Je sais que vous êtes si agréable à Dieu, qu’il ne vous refuse rien.

Je sais que vous prenez plaisir à soulager les misérables qui vous implorent.

Montrez combien est grand votre crédit auprès de Dieu, en m’obtenant une grâce si puissante, que de pécheur que je suis elle me change en saint, et qu’elle m’embrase d’une sainte ardeur pour ma perfection.

Faites ce miracle de bonté, ô Marie ! puisque vous en avez le pouvoir ; faites-le pour l’amour de Dieu, qui vous a faite si grande, si charitable, si puissante et si miséricordieuse.

Exemple.

Institution du saint rosaire.

L’histoire nous dépeint le treizième siècle de l’Église comme un temps de désordre où l’ennemi du salut fit tous ses efforts pour détruire, s’il eut été possible, la vraie religion. Les ténèbres de l’ignorance et la corruption des mœurs avaient presque effacé, parmi les chrétiens, les traces de l’Évangile.

Pour comble de malheur, la secte impie des Albigeois se répandit comme un torrent dans plusieurs provinces de la France, et surtout dans le Languedoc et le Dauphiné, où elle fit les plus grands ravages. Ennemis acharnés de l’église et de toute pratique de piété, ces hérétiques mettaient tout à feu et à sang, renversaient les autels et les temples, égorgeaient les ministres du Seigneur, et portaient la désolation dans tous les pays par où ils passaient.

Mais, Dieu, qui veille toujours sur son église, lui suscita un homme apostolique qui arrêta les progrès de l’erreur et du libertinage. Dominique, c’est le nom de cet homme prédestiné, parcourut avec des fatigues incroyables les provinces infectées de l’hérésie, annonçant partout avec zèle la parole de Dieu, et soutenant ses prédications par la sainteté de sa vie et les miracles éclatants qu’il opérait. Tout prêchait dans cet homme de Dieu ; toutes ses paroles étaient comme autant d’étincelles du feu divin dont son cœur était embrasé ; et sa dévotion tendre et pleine de confiance envers la Sainte Vierge fut toujours, comme il le disait lui-même, le principal moyen dont il se servit pour convertir les hérétiques et les pécheurs.

II ne commençait jamais ses instructions qu’après s’être prosterné humblement devant l’image de la mère de Dieu, pour lui adresser cette prière :

Dignare me laudare te, Virgo sacrata : da mihi virtutem contra hostes tuos :
Permettez, Vierge sainte, que j’annonce vos louanges ; et donnez-moi la force pour combattre vos ennemis et pour les vaincre.

Saint Dominique eut la consolation de voir un certain nombre d’hérétiques rentrer dans le sein de l’église, mais le succès était loin de répondre à l’ardeur de son zèle.

Comme il s’en plaignait humblement à celle en qui il mettait toute sa confiance après Dieu, cette mère de miséricorde lui apparut dans la chapelle de N.-D. de la Prouille, l’an 1202, et lui ordonna de prêcher la dévotion du saint rosaire, lui promettant qu’il en obtiendrait les plus heureux effets pour la conversion de ce Peuple obstiné. Le saint obéit ; au lieu de s’adonner à la controverse, il se mit à prêcher la pratique de cette salutaire dévotion ; il en enseigna au peuple la méthode et l’esprit ; il en expliqua les mystères, et il gagna plus d’âmes à Dieu par cette prière que par tout autre moyen. Les fruits en furent, en effet, prodigieux, au rapport de tous les historiens du temps. Plus de cent mille hérétiques convertis, un nombre incroyable de pécheurs revenus de leurs désordres, furent les premiers effets de cette dévotion naissante, qui se répandit bientôt dans toute l’Europe, où elle a produit des biens incalculables, et où elle en produit encore tous les jours dans les endroits où cet exercice édifiant s’est maintenu contre la dissipation et l’indifférence du siècle1.

Pratique.

Récitez aujourd’hui, avec une dévotion particulière, le rosaire ou le chapelet.

Oraison Jaculatoire.

Dignare me laudare te, Virgo sacrata : da mihi virtutem contra hostes tuos.

Permettez, Vierge sainte, que j’annonce vos louanges, et donnez-moi la force pour combattre vos ennemis et pour les vaincre.


Articles connexes


Messe du Jour

De la Sainte Vierge au samedi.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. (Godescard, Croiset, 4 août.)

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