vendredi 3 mai 2024.
 

Fleur à Marie 5/31 : La présentation de la Sainte Vierge.

Marie se donne à Dieu promptement ;

Tout est mystère dans la vie de la Sainte Vierge ; ses moindres actions sont pleines d’instructions salutaires, et nous offrent les plus beaux modèles de toutes les vertus.

Vit-on jamais un spectacle plus édifiant et plus digne d’admiration ?

Un enfant de trois ans va se présenter à Dieu dans son temple, et se consacrer au service des autels. La faiblesse de son âge, la tendresse de ses parents, les engagements qu’elle va contracter, la vie austère et laborieuse qu’elle va embrasser : rien ne la rebute et ne l’arrête quand il s’agit de se donner à Dieu.

Une sainte ardeur l’anime et la conduit dans le temple : l’amour divin dont elle est embrasée lui fait vaincre toutes les difficultés qui pourraient retarder son sacrifice.

Ô Marie, vierge sage et prudente ! que votre promptitude à vous donner au Seigneur condamne bien notre lâcheté et nos funestes délais lorsqu’il s’agit d’accomplir ce que Dieu demande de nous ! Obtenez-nous la grâce dont nous avons besoin pour vaincre tous les obstacles qui nous empêchent d’être à lui sans partage.

Marie se donne à Dieu entièrement ;

La consécration que Marie fit à Dieu fut entière et parfaite. En se dévouant au Seigneur, elle dévoua tout ; elle renonça à tout sans aucune réserve. Elle renonça à ses biens, à ses espérances, à sa volonté. Elle aurait voulu avoir mille cœurs à consacrer, elle les aurait tous offerts avec joie à son Dieu. Elle n’en avait qu’un ; mais dans quels sentiments, avec quels transports, avec quelle ferveur ne l’offrit-elle pas !

Quel exemple pour nous !

N’est-ce pas faire injure à Dieu que de ne lui offrir, comme nous faisons trop souvent, qu’un cœur partagé entre lui et la créature ? N’est-ce pas nous faire tort à nous-mêmes, puisque tout ce qui n’est pas pour Dieu est perdu pour l’éternité ?

Marie se donne à Dieu irrévocablement.

On ne vit point dans la Très Sainte Vierge ces inconstances, ces vicissitudes, ces changements qui nous sont si ordinaires. Une fois entrée dans la carrière de la perfection, elle ne regarda jamais en arrière ; on la vit au contraire y marcher à grands pas, et devenir chaque jour plus fervente, plus fidèle, plus exacte à l’observation de la loi de Dieu, plus embrasée du feu de son saint amour.

Que nous sommes éloignés d’imiter la constance de Marie ! et c’est pourtant de cette constance que dépend tout notre avancement dans la vertu. Notre vie n’est qu’une suite continuelle de promesses et d’infidélités, de résolutions et de lâchetés à les exécuter. Il semble que nous ne promettons à Dieu que pour lui manquer de parole ; et le même jour, peut-être la même heure, nous retombons dans les mêmes fautes que nous venons de détester !

Rougissons enfin de notre inconstance et de nos infidélités si souvent réitérées, et protestons à Dieu que c’est aujourd’hui que nous nous donnons irrévocablement à lui.

Prière.

Très Sainte Vierge, ô divine Marie !

Vous vous présentâtes au temple pour vous consacrer au Seigneur dès votre enfance.

Permettez que je me consacre moi-même à vous, dans le désir sincère de me dévouer à votre service. Oui, Vierge Sainte, vous reconnaissant après Dieu pour mon asile, ma ressource et mon espérance, je m’offre à vous dès ce moment et pour toujours.

Je vous choisis pour ma protectrice et ma mère.
Je remets mon sort entre vos mains.
Je vous consacre sans réserve et sans retour mon esprit, mon cœur, ma volonté, mes actions, mes biens, ma santé, ma liberté, ma vie, tout ce que je suis et tout ce que j’ai dans le monde.

Je désire que vous en soyez dépositaire, et que vous soyez, après Jésus votre adorable fils, la reine de mon cœur.

Exemple.

Les pieux écoliers.

M. Boudon, grand-archidiacre d’Evreux, se distingua dès son enfance par une tendre et sincère dévotion à la mère de Dieu. À l’âge de douze ou treize ans, ayant été mis en pension chez un vertueux prêtre de Rouen, son premier soin fut de se lier de cœur et d’affection à ceux des pensionnaires qui lui parurent les plus sages, et de former avec eux une sainte association de prières et de bonnes œuvres.

Tous de concert commencèrent par se mettre sous la protection spéciale de la Sainte-Vierge. Ils avaient à la maison un petit oratoire, où ils se réunissaient chaque jour pour rendre leurs hommages à cette reine des anges. Ils disputaient saintement à qui lui donnerait de plus magnifiques éloges. Sa gloire et ses grandeurs étaient l’invariable objet de leurs entretiens pendant les récréations. Ils employaient une partie du peu d’argent qu’ils recevaient de leurs parents, à orner ses images et à faire brûler devant elle des parfums.

Leur plaisir le plus doux était de visiter les églises et les chapelles consacrées au Fils sous l’invocation de la Mère. Quelquefois, les jours de congé, ils quittaient leurs chaussures, pour faire ces pieux pèlerinages avec plus de ferveur. D’autres fois, ils faisaient retentir les airs de pieux cantiques à sa louange.

Ces pratiques extérieures étaient soutenues par cet esprit de foi et d’amour qui en est l’âme. Ils se préparaient aux solennités de cette reine du ciel et de la terre ; par des mortifications qui auraient fait honneur à un âge plus avancé. Ils jeûnaient plusieurs jours auparavant ; et ce jeûne était quelquefois si rigoureux, qu’un peu de pain et de beurre faisait toute leur nourriture. Une communion fervente était un des premiers exercices de leur dévotion en ces saints jours.

Ils souhaitaient avec ardeur, et tâchaient de procurer, par leurs prières ferventes, que le nom de Marie fût connu des nations qui l’ignorent, et doublement honoré de ceux qui ont le bonheur de le connaitre. Ils avaient un livre d’association où tous avaient signé, plusieurs même de leur sang, qu’ils se dévouaient pour toujours à son service.

On ne pouvait, sans être vivement touché, voir le zèle de cette aimable jeunesse pour la Sainte Vierge ; et les pieux excès auxquels l’entrainait quelquefois sa ferveur paraissaient d’autant plus admirables qu’ils étaient l’ouvrage d’un enfant de douze ans. Mais, que ne peut pas un cœur embrasé d’amour pour la divine Marie 1!

Pratique.

Renouvelez aujourd’hui les vœux de votre baptême, et consacrez-vous à Dieu en union avec Marie.

Oraison Jaculatoire.

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.

O Marie ! tournez sur nous vos regards miséricordieux.


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Messe du Jour

Saint Pie V, pape et confesseur.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Vie de M. Boudon, par Collet.

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