lundi 29 avril 2024.
 

Fleur à Marie 16/31 : La purification de la Sainte Vierge.

Obéissance de Marie ;

La mère de Dieu nous donne en ce mystère un grand exemple d’obéissance, en se soumettant comme les autres femmes à la loi de la purification, à laquelle elle n’était point obligée, puisque étant Mère de Dieu et la plus pure des Vierges, elle n’avait pas besoin de se purifier. Elle observa avec exactitude toutes les cérémonies de la loi, sans en excepter aucune ; sans prétendre à aucune dispense ; elle fait plus qu’elle ne doit : et nous, bien loin de faire plus que nous ne devons, nous ne faisons pas même souvent ce à quoi nous sommes strictement obligés. Lorsque nous obéissons, ce n’est le plus souvent que par force, à contrecœur, avec répugnance, le plus tard que nous pouvons et par conséquent sans mérite devant Dieu.

Apprenons de notre divine mère à obéir, et imitons-la, autant que nous pourrons, dans la pratique d’une vertu qui lui est si chère.

Son humilité ;

La divine Marie se confond avec les femmes ordinaires ; elle cache ses deux admirables qualités de Vierge et de Mère de Dieu, qui lui méritaient les respects de tout l’univers ; et elle consent à paraître ce qu’elle n’est pas, ce qui peut l’abaisser et la faire mépriser. Quoique fille des rois de Juda, et reine du ciel et de la terre, elle ne donne que l’offrande des pauvres, et évite tout ce qui pourrait la distinguer aux vœux des hommes. Et, nous : vers de terre, nous ne voulons pas paraître ce que nous sommes, en effet, pécheurs et méprisables, mais nous voulons être réputés ce que nous ne sommes pas, c’est-à-dire, justes et saints.

Nous avons en horreur tout ce qui peut nous humilier, nous ne soupirons qu’après les distinctions honorables, nous voudrions toujours occuper les premières places et l’emporter sur les autres. Comment l’humble Marie pourra-t-elle reconnaître pour ses enfants des misérables si remplis d’orgueil ?

Sa charité.

La Sainte-Vierge nous donne aujourd’hui la preuve la plus éclatante de sa tendresse, en offrant elle-même la victime qui doit nous racheter, et en dévouant son cher fils à la mort. Quel sacrifice pour le cœur d’une mère ! mais elle connait les desseins de Dieu ; elle sait que le monde ne peut être sauvé que par le sang de ce fils adorable ; elle l’abandonne donc à la volonté de son père, elle le livre sans réserve à tous les coups de sa redoutable justice.

Pourrions-nous donc refuser nos cœurs à cette tendre mère ? Ne serions-nous pas des monstres d’ingratitude, si nous ne répondions à tant d’amour que par une froide indifférence et une coupable négligence dans son service ?

Prière.

Que j’ai de consolation, o Vierge sainte, très bonne et très pieuse Marie ! d’entendre prononcer ce doux nom que vous donnent vos fidèles serviteurs, vos enfants chéris, Mater amabilis, mère tout aimable !

Oui, mon auguste souveraine, vous êtes tout aimables. Votre bonté et votre beauté ont gagné le cœur du roi des rois, de Dieu même, qui met en vous ses complaisances.

Si donc vous êtes tant aimée de Dieu, comment pourrai-je ne pas vous aimer, moi qui suis comblé de vos dons ?

Je vous aime donc, tout aimable Marie ! ou du moins je désire vous aimer et être un de ceux qui vous aiment le plus ardemment.

Tout mon regret est de ne vous aimer pas autant que je le dois et que vous le méritez ; mais voici mon cœur que je vous offre, afin que vous en disposiez à votre gré, et que vous l’embrasiez du feu sacré de votre amour.

Exemple.

Amour filial envers Marie.

On raconte que le bienheureux Alphonse Rodriguez, de la compagnie de Jésus, étant un soir prosterné devant une image de Marie, s’écria dans une effusion de tendresse :

Ma très aimable mère, je sais que vous m’aimez ; mais vous ne m’aimez pas autant que je vous aime. Alors la Sainte Vierge, se regardant comme offensée : Qu’oses-tu dire, Alphonse ? répondit-elle, Oh ! combien mon amour l’emporte sur le tien ! Il y a moins de distance entre le ciel et la terre.

Non, dit le bienheureux Liguori, jamais cette admirable mère ne se laisse vaincre en amour.

Aimons-la autant que nous voudrons, toujours elle nous surpassera en tendresse.

Aimons-la comme un saint Stanislas Kostka, qui ne pouvait parler de son amour pour elle, sans que les ardeurs de sa flamme ne se communiquassent à ses auditeurs ; qui inventait des noms nouveaux pour l’honorer ; qui lui demandait sa bénédiction au commencement de chacune de ses actions ; qui la priait comme s’il lui eut parlé face à face ; qui était transporté hors de lui-même lorsqu’il entendait chanter le Salve Regina ; qui, étant interrogé comment il aimait Marie, répondit :

C’est ma mère, que puis-je dire davantage ?

Prononçant ces mots avec une telle émotion, qu’il semblait un ange descendu du ciel pour prêcher l’amour de Marie.

Aimons-la autant qu’un bienheureux Herman, que sa tendresse pour Marie avait fait surnommer Joseph ; autant qu’un saint Philippe de Néri, qui appelait Marie ses délices : autant qu’un saint Bernard, qui l’appelait la ravisseuse des cœurs, raptrix cordium ; ou qu’un saint Louis de Gonzague, dont le seul nom de Marie faisait battre le cœur et colorait les joues. Aimons-la autant qu’un P. Diégo Martinez, jésuite, qui disait :

Je voudrais avoir les cœurs de tous les anges et de tous les saints, pour aimer Marie autant qu’ils l’aiment. Je voudrais avoir à ma disposition les vies de tous les hommes, afin de les consacrer à son service.

Aimons-la autant que le fils de sainte Brigitte, qui avait coutume de dire que

rien dans le monde ne lui causait plus de joie que de savoir combien Marie était aimée de Dieu ; et qu’il n’y a aucun tourment auquel il ne s’exposât de grand cœur, pour empêcher que cette reine du ciel ne perdit un seul degré de sa grandeur.

Que dirai-je encore ? Imaginons tout ce que l’amour peut inventer pour témoigner sa tendresse à l’aimable Marie. Quand nous désirerions donner notre vie en témoignage de notre amour, comme le désirait le bienheureux Alphonse Rodriguez ; quand nous graverions sur notre poitrine l’aimable nom de Marie, à l’exemple de sainte Radegonde, épouse du roi Clotaire ; enfin, nous épuiserions toutes les inventions de l’amour, jamais, nous ne parviendrions à aimer Marie autant qu’elle nous aime ; et toujours, il faudra lui dire avec saint Pierre Damien :

Je sais qu’il est impossible de vous vaincre en amour1.

Pratique.

Faites tous les matins l’offrande de votre cœur à l’aimable Marie.

Oraison Jaculatoire.

Mater amabilis, ora pro nobis.
O la plus aimable des mères ! priez pour nous.


Articles connexes


Messe du Jour

Mardi des Rogations.

Saint Ubald, évêque et confesseur.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. (Liguori, paraphrase du Salve, Regina.)

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