vendredi 26 avril 2024.
 

Purification. Présentation de Jésus au Temple.

O Verbe de Dieu bien-aimé,

Apprenez-moi à être généreux !…

Marie vient se faire purifier au Temple

Lorsque les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Marie et Joseph portèrent l’Enfant à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, et pour offrir en sacrifice, selon la loi, une paire de tourterelles ou deux petites colombes1.

Je contemplerai Jésus, qui n’a derrière lui que quarante jours de vie humaine, mais une éternité de vie divine, faisant sa première entrée dans son Temple2, en bien petit équipage.

Pourquoi donc Marie immaculée en toute sa vie comme en sa conception, vient-elle se soumettre à une observance qui n’était pas faite pour elle ?

1. Par amour pour la pureté et pour tout ce qui est de nature à l’augmenter.
2. Pour se conformer parfaitement au bon plaisir de Dieu, ainsi que Jésus l’avait fait par la Circoncision, et obéir ponctuellement sans dispense, sans privilège, sans interprétation.
N’est-elle pas la Mère coopératrice du Rédempteur dont l’obéissance sauva le monde, perdu jadis par la désobéissance d’un seul ?
3. Par l’effet d’une humilité héroïque. Alors que nous, dont « toutes les justices sont pareilles à un linge souillé »3, nous aimons à nous faire valoir, Marie, bénie entre toutes les femmes, tient à s’effacer. Vierge jusqu’en sa maternité, elle se fait traiter comme une mère quelconque.

Jésus est présenté au Seigneur

L’offrande du Christ.

— Jésus, dès le premier instant de son Incarnation, s’était offert à son Père, lui fut consacré dans le Temple, et quelques menues pièces d’argent le rachetèrent, selon le rite, de l’obligation de rester au service des autels4.

Moment grandiose, capital dans l’histoire de notre salut que celui où le Christ, dans les bras de Marie, s’offre à son Père pour le salut du monde5. C’est le début du grand sacrifice que fut sa vie entière, et dont la Présentation symbolise l’offertoire, avant que le Calvaire n’en voie la consommation.

C’est le prélude du Très Saint Sacrifice, de cette oblation pure, que de l’Orient à l’Occident, jusqu’à la fin des temps, l’Église du Christ offrira en tous lieux au Dieu des armées, car son nom est grand parmi les nations.

Le voici enfin dans le temple, celui que Malachie avait promis au nom de Iahvé :

Et, soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez6.

Jésus et son père.

— L’agneau de Dieu s’offre en victime à son Père ; il n’est pas encore immolé, mais voué à l’immolation. Il a fait, en sorte en quelque sorte, le vœu du sacrifice7, et cette offrande pèsera sur toute sa vie, mêlera de l’amertume à toutes ses joies. Par là, il nous enseigne que l’esprit de sacrifice est le fond même du christianisme.

Qui dire en quelle odeur de suavité cette oblation est agréé par le Père ?

C’est l’obligation par excellence, la seule dont l’Objet soit parfait, infini, égal au Père en valeur et en sainteté. C’est l’aurore du sacrifice véritable, de celui qu’il attend depuis des siècles : aucun autre jamais ne pourra lui plaire s’il n’est uni à celui du Christ.

Le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous à Dieu comme une oblation et une hostie d’agréables odeurs8.

Jésus s’est offert pour tous les hommes, mais particulièrement pour moi, qui fut alors présent à sa mémoire et à son cœur. Je réfléchirai à cela, et me refermant avec Marie et l’Enfant dans le Temple saint de Dieu9 qui est mon âme, j’offrirai au Père Éternel le divin Enfants, en action de grâces de ce qu’il me donne comme Rédempteur.

Ô Père céleste, 
avec toute la dévotion de mon âme, 
je vous offre votre Fils unique 
comme rançon de mes péchés, 
afin qu’un jour, 
je puisse être présenté 
avec un cœur parfaitement pur 
et brûlant de charité 
dans le temple de votre gloire10. 

Et vous, ô Jésus, 
qui pour moi êtes voué à l’holocauste, 
que recevez-vous, 
que méritez-vous de recevoir de moi en fait d'immolation ? 
Vais-je vous promettre 
de verser mon sang
et refuser en attendant les petits sacrifices qui se présentent, 
ou ne dois-je pas plutôt, 
par des victoires obscures et quotidiennes, 
m'entraîner à de plus grandes ?


Messe du Jour

Purification de la Très Sainte Vierge (Présentation du Seigneur)


Lectures pour nourrir vos méditations

  • “Imitation de Jésus-Christ”Livre IV “Du Sacrement de l’Eucharistie”,

7. De l’examen de conscience, et de la résolution de se corriger. (Particulièrement les points 3 & 4)


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, De l’Avent au Carême. Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 216-219.

  1. Luc II, 22
  2. Malachie III, 1 épître du 2 février
  3. Isaïe LXIV, 5
  4. Lévit. XIII, 13
  5. Offrande qui n’est encore qu’intérieure, mais dont l’expression sensible, extérieure, précèdera un jour l’immolation du Christ. Jésus pensait sans doute « à ce temps où il s’offrirait non plus dans le Temple, mais hors de la cité ; non plus entre les bras de Siméon, mais sur les bras de sa croix. » S. Bernard, Sermon 3 sur la Purification.
  6. Malachie I, 11 et III, 1.
  7. Jésus a parfois inspiré aux siens un vœu proprement dit du même genre : c’est ainsi que S. Jean de Brébœuf, martirisé par les Iroquois, au Canada, s’était solennellement engagé à ne pas refuser la grâce du martyre.
  8. Eph. V, 2.
  9. Templum Dei sanctum est, quod vos estis (I Cor. III, 17)
  10. Liturgie du 2 février, Bénédiction des cierges.

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