samedi 27 avril 2024.
 

Fleur à Marie 28/31 : Imitation de la Sainte Vierge.

Rien de plus agréable à Marie ;

Le culte le plus agréable que nous puissions rendre à la Mère de Dieu, c’est l’imitation de ses vertus ; tout ce qui n’aboutit pas là ne saurait lui plaire. Comment, en effet, cette Reine des vertus pourrait-elle agréer quelques prières qu’on lui adresse du bout des lèvres, quelques pratiques qu’on fait en son honneur par un reste d’habitude, tandis qu’on se livre à des passions qu’elle déteste, et qu’on persévère volontairement dans la disgrâce de son fils ?

Mais, si au contraire, nous nous efforçons d’éviter le péché qu’elle a en horreur, si nous travaillons à acquérir les vertus dont elle nous a donné l’exemple, si nous marchons constamment sur ses traces, notre fidélité lui plaît, et elle agrée avec bonté les hommages que nous nous efforçons de lui rendre.

Rien de plus glorieux à Marie ;

Si la bonne conduite et les vertus des enfants font la gloire de leurs parents, quel sujet de gloire pour Marie de voir ses enfants chéris s’appliquer avec zèle à imiter les vertus dont elle nous a donné l’exemple ! Nous ne saurions la glorifier davantage qu’en nous efforçant d’être ses imitateurs fidèles. Rien ne lui fait tant d’honneur que les vertus et la vie défiante de ceux qui lui sont dévoués, rien ne contribue tant à rehausser son culte et à multiplier le nombre de ses serviteurs. Cette gloire de Marie ne se borne pas à la terre, elle s’étend jusqu’au ciel.

Que de louanges, en effet, ne reçoit-elle pas de la part des anges et des saints, lorsqu’elle introduit dans la Jérusalem céleste les âmes fidèles auxquelles elle a montré le chemin du ciel, et qui se sont sauvées en marchant constamment sur ses traces !

Appliquons-nous donc à imiter cet admirable modèle de toutes les vertus ; méditons les beaux exemples qu’elle nous a donnés dans tout le cours de sa sainte vie, et tâchons, dans les occasions, de régler notre conduite sur la sienne.

Rien de plus avantageux à Marie.

Rien de plus avantageux pour nous que de nous proposer Marie pour modèle ; rien de plus propre à exciter dans nos cœurs une vive ardeur pour la perfection. Quand on a quelques sentiments de tendresse pour cette divine Mère, cette seule pensée :

Marie a pratiqué telle vertu…

Marie aurait agi de telle manière dans la position où je suis ;

cette pensée fait naître dans l’âme un noble désir de l’imiter, inspire l’amour de la vertu et donne des forces pour la mettre en pratique.

De son côté, la Reine des saints n’abandonne pas des enfants qu’elle aime et qu’elle désire ardemment de voir au nombre des élus,

  • elle leur tend les bras,
  • elle les encourage,
  • elle dirige leurs pas chancelants dans le chemin du ciel,
  • elle les fait triompher des efforts de leurs ennemis,
  • elle ne cesse de les protéger jusqu’à ce qu’elle les ait conduits au port de la bienheureuse éternité.

Oh ! que nous serions malheureux si nous négligions un moyen de salut si puissant et si facile !

Prière.

Ô Reine des saints ! je suis transporté d’admiration quand je considère les excellentes vertus dont vous nous avez donné de si beaux exemples.

Plus je médite vos actions et toute votre conduite, plus je me convaincs qu’après Jésus, votre Divin Fils, vous êtes le plus parfait modèle qui puisse être offert à notre imitation. Vierge Sainte, je n’atteindrai jamais à la sublime perfection où vous êtes parvenue ; mais je ferai du moins tous mes efforts pour m’en approcher autant que ma faiblesse me le permettra.

J’espère que vous m’aiderez, qu’avec votre secours, je parviendrai à acquérir ces vertus qui vous sont si chères,
• l’humilité,
• la charité,
• l’obéissance,
• l’amour de la vie cachée,
• l’esprit de pénitence,
• le détachement de toutes les choses d’ici-bas.


Oui, ma Très Sainte Mère, je ferai désormais consister par-dessus toutes choses ma piété envers vous, à imiter vos vertus ; c’est le plus parfait hommage que je puisse vous rendre ; c’est la plus grande marque d’amour que je puisse vous donner.

Exemple.

Mort édifiante d’un saint prêtre.

M. Cretenet, instituteur des missionnaires de Saint-Joseph à Lyon, fut un des plus zélés et des plus fervents serviteurs de la Mère de Dieu. Sa dévotion à cette admirable Vierge répondait à l’estime qu’il avait de son excellence et de sa dignité. Comme il ne voyait rien au-dessus d’elle que Dieu, après Dieu et Jésus-Christ. Il ne croyait rien de plus digne de ses hommages et de sa vénération que l’incomparable Marie.

Il l’honorait comme sa maîtresse, il l’aimait comme sa mère ; il s’empressait d’entrer dans les confréries qui font une profession particulière de la servir ; il récitait tous les jours le chapelet en son honneur ; et, quand ses occupations ne lui permettaient pas de s’acquitter de ce devoir pendant le jour, il ne se couchait pas qu’il ne lui eut payé ce tribut de louanges.

Toutes les semaines, il visitait quelques églises dédiées à Dieu sous l’invocation de Marie ; il faisait de temps en temps quelques petits pèlerinages en son honneur et ces jours-là, il distribuait des aumônes à tous les pauvres qu’il rencontrait en son chemin. Il avait un si grand zèle pour sa gloire, qu’il aurait voulu lui gagner tous les cœurs ; il prenait un plaisir singulier à la louer et à parler de ses privilèges et de ses vertus, pour inspirer à tous ceux qui l’entendaient la confiance qu’on doit avoir en sa protection. Il appelait cette auguste princesse la trésorière du ciel et le canal par lequel Jésus-Christ répand ses grâces dans le cœur de tous les hommes.

Il ajoutait quelquefois, avec un grand sentiment de reconnaissance et d’amour, que, sans son secours, la plus grande partie des chrétiens seraient damnés, et que l’on verrait à tout moment les foudres de la justice divine tomber sur la tête des pauvres pécheurs.

Comme il n’ignorait pas que, pour être un bon serviteur de Marie, il faut être un fidèle serviteur de Jésus-Christ, il prenait un soin particulier de s’exercer et d’exhorter les autres à une solide et sincère piété par la pratique de toutes les vertus. Suivant le conseil de saint Bernard, il recourait à Marie dans tous ses besoins ; il mettait toutes ses prières entre ses mains pour les présenter à Dieu ; et il était si assuré du crédit de la Mère auprès du Fils, qu’il se promettait d’obtenir infailliblement tout ce qu’il demanderait par son entremise.

M. Cretenet était déjà avancé en âge, lorsqu’il se sentit fortement inspiré d’entrer dans l’état ecclésiastique. Saisi de frayeur à la vue de cette éminente dignité, il examina longtemps ; et, ayant reconnu que c’était la volonté de Dieu, il se détermina à recevoir la prêtrise. Monseigneur l’archevêque de Lyon étant absent, M. Cretenet alla à Belley pour y recevoir les ordres sacrés. Il fut ordonné prêtre le jour de l’Assomption de la Sainte Vierge, ainsi qu’il l’avait désiré ardemment.

Après la cérémonie, ne sachant comment témoigner à Dieu sa reconnaissance, il s’adressa à la Très Sainte Vierge et la pria de remercier son fils pour lui, lui disant avec la simplicité d’un enfant :

Sainte Vierge, ma bonne mère, je ne sais plus que dire ; remerciez pour moi, s’il vous plait, votre Fils, et je dirai amen.

En retournant à Lyon, il s’arrêta dans la chapelle de Brosse, dédiée à Notre-Dame de Lorette, et située entre Meximieux et Montluel, et il s’y consacra de nouveau à la Très Sainte Vierge par une offrande générale qu’il lui fit de tout ce qu’il était et de tout ce qu’il avait. Son sacrifice fut accepté, car dès le lendemain, il tomba malade et mourut quelques jours après à Montluel, dans les plus beaux sentiments de piété. Dès le commencement de sa maladie, il demanda son chapelet, qu’il garda jusqu’à la mort, baisant très souvent avec une tendre piété les médailles qui y étaient attachées et répétant avec une ferveur inexprimable le nom sacré de celle qu’il avait choisie pour son avocat et sa mère1.

Pratique.

Proposez-vous tous les jours d’imiter les vertus de Marie.

Oraison Jaculatoire.

Regina sanctorum omnium, ora pro nobis.
Ô vous, qui êtes la Reine et le modèle de tous les saints, priez pour nous.


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Messe du Jour

Dimanche de la Pentecôte.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Vie de M. Cretenet.

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