lundi 29 avril 2024.
 

Fleur à Marie 14/31 : Du voyage de Nazareth à Bethléem.

Soumission de Marie et de Joseph aux ordres de l’empereur ;

Que les pensées de Dieu sont éloignées de celles des hommes, et que le roi du ciel a des vues bien élevées au-dessus de celles des grands de la terre ! L’empereur Auguste publie un édit pour faire le dénombrement de tous les sujets de son empire : il n’a pour motif en cela que de satisfaire son ambition et son orgueil ; mais la Providence a des vues bien différentes, et elle dispose toutes choses afin que les prophéties, qui annonçaient que le Messie devait naître à Bethléem, soient accomplies.

Marie et Joseph ne voient dans le commandement d’un prince mortel que la volonté de Dieu ; ils adorent ses desseins impénétrables ; ils s’abandonnent aux soins de sa providence, et sans être rebutés des difficultés du voyage, ils ne songent qu’à obéir promptement à l’ordre qui les appelle à Bethléem.

Oh ! que l’obéissance nous deviendrait facile et agréable, si, à l’exemple de Marie et de Joseph, nous regardions toujours la volonté de Dieu dans les ordres de nos supérieurs

Vertus qu’ils pratiquent dans le Voyage ;

Suivons en esprit ces deux saints époux, et admirons les vertus par lesquelles ils sanctifient leur voyage. Ils marchent avec empressement dans l’intention d’accomplir la volonté du Seigneur ; ils supportent avec patience et avec joie les incommodités que la longueur du chemin, la rigueur de la saison et leur pauvreté leur font endurer ; ils ne s’entretiennent que du bonheur de voir bientôt le Rédempteur ; leur esprit est tout occupé de la méditation de ce grand mystère, leur cœur tout embrasé d’amour pour ce Dieu qui veut naître pour le salut du monde.

Dans les occasions, réglons notre conduite sur celle de notre sainte mère et de son chaste époux.
Appliquons-nous à sanctifier toutes nos démarches, nos actions et nos conversations par la prière, la charité, la patience, la soumission à la très sainte volonté de Dieu.

Rebuts qu’ils essuient à Bethléem

Après les fatigues d’un long chemin, les saints voyageurs n’éprouvent que des mépris et des humiliations de la part des habitants de Bethléem ; ils ne trouvent personne qui veuille leur donner un asile, et sont contraints de se retirer dans le creux d’un rocher servant d’étable à de vils animaux. C’est là le palais où entre la reine de l’univers, et où le Dieu du ciel et de la terre veut prendre naissance.

Ô verbe incarné ! que vous commencez de bonne heure à souffrir pour moi ! En voyant ces mépris, ces rebuts, cette pauvreté, cet abandonnement et ces humiliations que vous partagez avec les deux personnes du monde les plus saintes et les plus chères, votre cour, oserai-je me plaindre et murmurer lorsque j’aurai quelque chose à souffrir pour votre amour ?
Ô Marie et Joseph ! obtenez-moi la patience et la résignation dans toutes les épreuves qu’il plaira à Dieu de m’envoyer.

Prière.

Ô Marie ! ma Très Sainte Mère ! j’éprouve une grande et bien douce confiance quand je fais réflexion que Jésus est mon avocat auprès de son Père céleste, et que vous, mon aimable protectrice, vous priez votre Fils pour moi. De mon côté, je ne cesserai de prier votre Fils et vous.

Hélas ! je n’ai que trop négligé de recourir à la prière, et voilà pourquoi mon âme est si faible, si malade et couverte de tant de blessures.

Ah ! si je vous avais priée en tant d’occasions où je sentais le besoin de votre secours, je n’aurais pas offensé mon Dieu et perdu sa sainte grâce.

Ô mon unique refuge ! obtenez-moi aujourd’hui une grâce bien précieuse, que je désire de tout mon cœur, parce que je connais mieux que jamais combien elle m’est nécessaire ; c’est l’esprit de prière et d’oraison, c’est la grâce de prier toujours avec attention et ferveur ; d’avoir recours à vous par la prière dans tous mes besoins, de vivre et de mourir en vous priant.

Ô ma divine mère ! si je suis fidèle à vous prier, mon salut est assuré.

Exemple.

Le chapelet

Un vrai serviteur de Marie ne laisse passer aucun jour sans lui adresser quelques prières, et lui donner quelques témoignages de son respect et de son amour. Or, parmi les saintes pratiques que la piété a consacrées à la gloire de cette divine mère, une des plus usitées et des plus répandues parmi les fidèles, c’est le chapelet, cette prière si simple, si humble, si remplie de beaux sentiments de dévotion, et par là même si glorieuse à Marie, si redoutable à l’enfer et si chère à toutes les âmes ferventes. On ne saurait dire combien cette excellente prière est agréable à la mère de Dieu, et quels fruits de sainteté elle a produits et produit encore tous les jours en faveur de ceux qui y sont fidèles.

On a vu de tout temps les plus saints et les plus illustres personnages se faire un devoir et un honneur de la réciter chaque jour avec la plus édifiante exactitude.

  • Louis XIV, l’un des plus grands rois qui aient gouverné la France, avait la pieuse habitude de dire le chapelet tous les jours. Le père de la Rue, de la compagnie de Jésus, rapporte qu’un jour, étant admis à l’audience de ce prince, il le trouva récitant son chapelet. Comme il lui témoignait sa surprise et les sentiments d’édification dont il était pénétré :

Ne soyez pas tant surpris, lui dit le roi, je me fais gloire de dire le chapelet ; c’est une pratique que je tiens de la reine ma mère, et je serais fâché de manquer un seul jour de m’en acquitter.

  • Saint Charles Borromée, saint François de Sales, saint Vincent de Paule, saint François Xavier, et une infinité d’autres qui ont honoré l’Église par leurs talents et leurs vertus, ne manquaient pas un seul jour de réciter cette belle prière avec une admirable ferveur. Plusieurs même s’y étaient engagés par vœu. Le bienheureux Berkmans Stait tellement persuadé de l’excellence de cette sainte pratique, que, lorsqu’il allait prendre ses repas, il baisait respectueusement son chapelet, et le mettait à son cou, ou quelquefois à son bras, afin de ne le pas perdre de vue ; il le portait toujours sur lui comme une précieuse relique, et il disait qu’il avait trois trésors qui lui étaient coûteux, et avec lesquels il mourait volontiers : son crucifix, son chapelet et son livre des règles. Il eut, en effet, la consolation de mourir avec ces chers objets de sa dévotion, et en tenant son chapelet à la main.

La Sainte-Vierge a daigné faire connaitre quelquefois d’une manière sensible combien cette prière lui est agréable.

  • En voici un exemple rapporté par le P. Debussi, dans son nouveau Mois de Marie. Un jeune homme du monde, dévoué au service de la mère de Dieu, avait dans sa chambre une statue de Notre-Dame, et tous les jours, il avait coutume de lui mettre sur la tête une couronne de fleurs. La Sainte-Vierge, pour le récompenser de cet hommage, lui obtint la grâce de la vocation à la vie religieuse ; il quitta le monde et entra dans l’ordre de Saint-François ; mais à peine y eut-il passé quelques mois, qu’il fut vivement tenté d’en sortir, parce qu’il ne pouvait plus offrir à sa bonne mère sa couronne de tous les jours. Il se disposait à partir, lorsque cette mère de bonté vint à son secours pour l’empêcher de succomber à une tentation si dangereuse, et voulut bien lui enseigner elle-même un moyen de satisfaire sa dévotion.

Offrez-moi tous les jours, lui dit-elle, une couronne composée de six Pater et de cinquante Ave, Maria ; et je vous assure que celle-là ne me sera pas moins agréable que celle de fleurs que vous m’offriez autrefois, ni moins profitable à votre âme.

Le jeune postulant suivit ce conseil, et persévéra dans sa vocation.

Pratique.

Prenez la sainte habitude de ne passer aucun jour sans dire au moins une partie de votre chapelet.

Oraison Jaculatoire.

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Ô Marie ! jetez sur nous un regard de miséricorde.


Articles connexes


Messe du Jour

5ᵉ dimanche après Pâques.

Sainte Jeanne, d’Arc, vierge.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

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