lundi 29 avril 2024.
 

Aurore de Salut. Nativité de Notre-Dame.

Cause de notre joie, priez pour nous !

Marie, Aurore de Salut pour le monde.

Je considérerai comment la Très Sainte Vierge, neuf mois après sa conception immaculée, parut sur notre terre, portant la joie.

Je penserai à la satisfaction qu’éprouva la Très Sainte Trinité lorsqu’elle vit naître cette enfant qui lui était plus chère que tous les hommes ensemble, et dans laquelle elle aimait à contempler à l’avance les traits du Verbe incarné. Désormais le Messie est proche ; avec Marie, la terre possède pour ainsi dire déjà quelque chose de lui. Bientôt la joie va envahir le monde, l’aurore du salut commence à poindre.

Si « beaucoup devaient se réjouir à la naissance de Jean » le précurseur, que dire de la Nativité de la Mère du Christ ?

Eve, s’écrie saint Augustin, nous avait laissé les larmes ; Marie nous apporte le bonheur ;

l’une nous a légué la mort, l’autre la vie ;

la Vierge guérit la blessure qu’Eve nous avait faite, sa foi rachète la perfidie de la première femme… Marie, c’est « la fleur des champs » de laquelle est sorti le précieux « lys des vallées », celui qui a enrichi et guéri notre nature1.

Ce qu’est Marie aux yeux de Dieu

Prix d’une âme

Sainte Brigitte, s’inspirant du texte des Proverbes2 appliqué à Marie, écrit que Dieu, alors qu’il créait l’univers, avait devant lui un monde en petit, à savoir la Bienheureuse Vierge, « duquel lui reviendrait plus de gloire que de l’autre monde, l’univers, et qui serait plus utile à tout homme qui voudrait profiter de sa bonté. »

Nous sommes trop habitués à apprécier les choses d’une manière quantitative et commerciale, à surfaire la valeur du nombre. Il n’en va pas ainsi de Dieu, qui, n’ayant besoin de rien, juge et compare plutôt les êtres à la manière de l’artiste.

Le Christ se révélant aux pèlerins d’Emmaus de Rembrant, Musée du Louvre.
Le Christ se révélant aux pèlerins d’Emmaus de Rembrant, Musée du Louvre.

Mettons un artiste en face d’un chef-d’œuvre, par exemple, le Christ et les disciples d’Emmaüs de Rembrandt, et donnons-lui le choix entre l’original d’une part, et de l’autre toutes les copies qui en ont été faites : nul doute que, comme artiste, il ne préfère le tableau du maître, et cela parce qu’il se complaît dans la seule beauté, et ne considère ni les profits matériels, ni les avantages pratiques qu’offre la multiplicité des copies.

La grâce, beauté divine, attire sur Marie et sur nous les complaisances de Dieu, mais c’est dans la « pleine de grâce », dans la Reine de tous les saints, qu’elle acquiert tout son lustre. Parmi toutes les vertus qui ont fait les saints, en est-il une seule qui ne brille éminemment en Marie ? Dans chaque saint, il y a quelque chose qui ravit le cœur de Dieu, mais en Marie tout est aimable, tout est admirable, tout est pureté, harmonie et charité.

Ces pensées aident à comprendre comment une âme fervente à plus de prix aux yeux de Dieu qu’une infinité de médiocres.

Marie, Aurore de Salut pour chacune des âmes.

Il en va de chacune des âmes comme du monde :

Marie entre parfois dans les cœurs avant Jésus, mais pour lui préparer la place.

La dévotion à la Vierge, lorsqu’elle naît dans une âme, devient une source de joie « Jaillissant jusqu’à la vie éternelle », et saint Bonaventure n’a fait que résumer la croyance catholique en écrivant :

« Il y a une neuvième béatitude à ajouter à celles qui ont été proclamées par Notre-Seigneur, c’est celle-ci :

Heureux ceux qui se sont confiés à la Sainte Vierge, leur nom est inscrit au Livre de vie. »

Je vous salue avec allégresse, ô Cause de notre joie, et puisque le Créateur de toutes choses, le vôtre aussi, qui bientôt va reposer dans votre sein, vous a recommandé de jeter des racines dans les élus3, venez prendre possession de mon esprit et de mon cœur, pour les défendre au besoin contre moi-même, et pout les consacrer à Jésus !

Donnez-moi cet « accroissement de paix »4 que l’Église me fait espérer en votre fête ; soyez ma force dans la tentation qui approche, mon aide et ma confiance après les chutes, ma persévérance dans les heures difficiles et mon gage de prédestination.


Messe du Jour

Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie.


Lecture pour nourrir vos méditations

Épître de la Messe du 15 août : Assomption de la Très Sainte Vierge Marie


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, De l’Avent au Carême — Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 44-46.

  1. Office Liturgique, 8 septembre, 4è et 5è leçons.
  2. ch. VIII
  3. Écclésiastique XXIV, 13. — Épître du 15 août.
  4. Collecte du 8 septembre

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