dimanche 28 avril 2024.
 

L’Adoration des bergers

Donnez à mon âme, ô Verbe fait chair, de vivre de vous 1!

Signes auxquels on reconnaît le Sauveur

Vous trouverez un enfant, enveloppé de langes dans une mangeoire.

Comme les bergers, chaque matin, je suis appelé à adorer l’enfant : dans une mangeoire, c’est-à-dire à l’autel, où je trouve l’aliment de ma vie ; un enfant : voilà bien l’hostie, sans parole, sans volonté, sans résistance, à la merci de tous ; dans des langes : les Saintes Espèces, pauvre voile du Dieu dépouillé2.

La Nativité, mystère de Foi.

« Si cet Évangile de l’enfance n’a pas été pour les juifs… Une raison de croire, il est une merveilleuse lumière pour nous, les délices des âmes pieuses et contemplatives.

« … Il n’enseigne rien sur Jésus si ce n’est qu’il est Fils de Dieu est parfaitement homme.

N’est-ce rien ? Il est plus parfaitement homme, si l’on peut dire, que dans le reste de sa vie, et c’est pourquoi Marcion qui n’acceptait qu’un Christ céleste, avait horreur de cette crèche et de ces langes. Il est plus homme parce qu’il est plus faible, un enfant dans les bras de sa mère, porté par elle, nourrit de son lait. Dans ses actions, rien d’extraordinaire. Jésus se contente d’être un enfant. Il ne fait aucun miracle… Le surnaturel est ici tout entier au fond des choses, sauf les apparitions Angelique… »3.

Gloria in altissimis Deo.

Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

Ce chant du ciel, apporter à la terre par les anges, l’Église, avec la belle audace que lui permet sa qualité d’épouse, n’a pas hésité à le compléter dans la liturgie. Elle le fait redire assez prêtres, au Saint Sacrifice, chaque fois que les circonstances se prêtent à la joie.

J’en méditerai quelques fois l’enseignement principal, me souvenant que la première fin pour laquelle je suis au monde est de glorifier Dieu et que je puisse faire de ma louange un acte d’amour très pur.

Je suis fait avant tout pour la gloire de Dieu.

« Pourquoi le Gloria est-il mis à ce moment de la messe ?…

Peut-être l’Église a-t-elle voulu me rappeler ainsi qu’avant tout, je suis fait pour la gloire de Dieu ; que mes demandes personnelles ne doivent pas m’absorber et me faire oublier mes devoirs de créatures, que je dois penser à Dieu et que lui se chargera de moi.

« C’est vraiment un cantique céleste. Les anges en ont chanté le début au jour le plus radieux pour l’humanité. C’est la louange désintéressée, pure ; c’est une sainte extase de ravissement et de contemplation, c’est un champ de la Patrie : au ciel nous feu, nous ne ferons pas autre chose que de vivre de ces sentiments…

« Gloria in excelsis Deo ! N’est-ce pas là la fin même de toute la création, cette souveraineté de Dieu reconnu, magnifier, son royaume absolu ? Et in terra pax homnibus bonæ voluntatis : C’est la même royauté divine, mais de notre côté.

« Pax » Quelle belle chose ! Jamais je n’ai aussi bien compris que maintenant4 ce qu’est la paix, ce qu’elle apporte du bien, surtout cette P intime, spirituel, qui est celle des enfants du Père céleste. »

Cette louange vient d’un amour très pur est très désintéressé.

« Ce qui me réjouit dans ce cantique, c’est cette accumulation de termes pour exprimer mes sentiments devant l’infini majesté de Dieu. La langue est trop pauvre pour être digne de son sujet, et alors, je multiplie les mots sans cependant épuiser ma pensée… :

Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te. Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam, Domine Deus, Rex cœlestis, Deus Pater ominpotens !

Qu’il est magnifique dans son élan, ce cri de reconnaissance et non plus pour ses bienfaits personnels, mais pour la gloire infinie de Dieu ! Ceci est presque incompréhensible humainement, mais que c’est qu’une expression forte d’un amour pur et parfait ! Je dois l’avoir, cet amour de bienveillance, cette Charité parfaite, me complaire longuement dans la beauté de Dieu, dans sa Sagesse, son infinie perfection… Que je serai heureux, je suis au Gloria de ma messe, je pouvais acquérir et développer en-moi quelques-unes des ardeurs qui consumèrent les grands contemplatifs ! »5.

Ô saints Anges, vous qui avez donné à l’Église l’idée de ce cantique, vous dont l’occupation est le bonheur de glorifier Dieu, enseignez-moi le secret de la louange ardente, affectueuse et désintéressée.


Messe du Jour

5ème jour dans l’Octave de la Nativité, Saint Thomas Becket, évêque et martyr


Lectures pour nourrir vos méditations


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, De l’Avent au Carême Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 171-174.

  1. Præsta meœ menti de te vivere (Adoro te…)
  2. D’après le P. Al. Hanrion, Journal spirituel, p. 102
  3. R.P. Lagrange, O.P., L’Évangile de Jésus-Christ, p. 10.
  4. Prisonnier en Allemagne et grand blessé, l’auteur (P.J. Gosselin) écrivait ces lignes à la fin de 1914.
  5. Ma Messe, mon Bréviaire, mon Oraison, p. 74-76 (L’Evangile dans la vie, 18, rue d’Armaillhé, Paris)

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