dimanche 28 avril 2024.
 

Le Saint Nom de Jésus

O Nom de Jésus,

En vous est tout espoir de pardon,

En vous tout espoir de grâce,

En vous tout espoir de gloire !

Imposition du Nom de Jésus.

Je considérerai qui donne le nom de Jésus, pourquoi, et comment il est reçu.

1) Celui qui venait de la part du Très-Haut ne pouvait recevoir son nom que de Dieu1, car ce nom devait manifester aux yeux de tous le sens de sa mission.

Il fut donc appelé Jésus, du nom donné par l’Ange, de la part de Dieu, avant sa conception.

2) Ce nom exprimait bien la mission du Sauveur, de

celui qui sauverait son peuple de ses péchés 2,

car il rappelait aux Juifs deux célèbres libérateurs d’Israël, deux Josué ou Jésus, dont l’un avait introduit les Hébreux dans la Terre Promise, et dont l’autre les avait ramenés de la captivité de Babylone en compagnie de Zorobabel.

Mais autant l’âme l’emporte sur le corps, le ciel sur la terre, autant le Christ Jésus l’emporte sur ses devanciers.

3) C’est avec joie que le Fils de Dieu entendit Joseph lui donner son nom, c’est avec une ferveur extrême qu’il s’offrit à son Père pour en remplir la signification, quoi qu’il dût lui en coûter.

Soyez béni, ô Jésus, de ce désir, ou plutôt de cette volonté absolue que vous avez de me sauver ! 

Faites m'en sentir les effets par de puissants secours intérieurs. 

Jésus, faites honneur à votre nom, soyez-moi Jésus.

La Circoncision et le Nom de Jésus.

Le nom de Jésus est imposé à l’Enfant le huitième jour :

1) Afin de le glorifier dans les humiliations de sa Circoncision en lui donnant un nom au-dessus de tout nom, car c’est une loi constante que Dieu élève ceux qui s’abaissent.

2) Pour qu’on voie bien qu’il en coûte du sang d’être appelé Sauveur et d’en exercer le rôle. Et cela reste vrai pour tout apôtre et pour tout coopérateur de la Rédemption. À Jésus il en coûtera tout son sang, jusqu’à la dernière goutte.

Le nom de Jésus, remarquons-le bien, est donné au divin Enfant à l’heure de son premier sacrifice.

Toutes celles qui aspirent à devenir les épouses du Christ, tous ceux qui veulent être prêtres, confidents et amis du divin Sauveur, doivent comprendre aujourd’hui à quoi ils s’engagent et à quelle mission ils ambitionnent d’être associés : c’est par le sang de leurs sacrifices qu’ils gagneront des âmes à Jésus-Christ, c’est sur la croix qu’ils s’uniront à lui. Quand on prend le nom de Jésus, on entend se vouer soi-même, pour sa faible part, au sacrifice de Jésus3.

Mon Sauveur et mon Dieu, 
vous seul pouvez réaliser les bons désirs que votre grâce excite dans nos âmes ; 
donnez-moi le courage de me vaincre et de me sacrifier, 
afin que je devienne moins indigne de la mission que vous avez bien voulu me confier.

Excellence du Nom de Jésus

Le nom de Jésus est divin, adorable, admirable :

« Le nom de Jésus, dit saint Bernard, résume tous les titres glorieux décernés au Messie par Isaïe : Il sera appelé Admirable, Conseiller, Dieu Fort, Père du siècle futur, Prince de la paix 4.

« Admirable : chacun de nous ne l’a-t-il pas expérimenté dans le changement opéré en sa volonté ?

L’œuvre de notre salut s’est ébauchée, en effet, lorsque nous avons rejeté ce que nous aimions… et embrassé ce que nous redoutions ? Admirable vraiment est l’auteur d’une telle merveille. »

Ce n’est pas tout ;

— il est nécessaire encore qu’il nous conseille dans le choix d’une vie pénitente et réglée…

devant lui tout genou fléchit, au ciel, sur terre, et dans les enfers.

Mais tout cela ne suffit pas pour nous sauver,

— si nous n’expérimentons la Force de Jésus lorsqu’il terrasse ceux qui nous attaquent et ne permet pas à nos vieilles concupiscences de reprendre sur nous l’avantage ».

Oui, vous êtes Dieu-Fort, ô Jésus, 
parce que votre grâce rend capable de tout, 

vous êtes Père du siècle futur 
parce que par vous nous ressusciterons à une vie immortelle... 

Prince de la paix, 
parce que vous nous réconciliez avec le Père. 

Oh, que ces noms vous conviennent bien ! 

Et puisqu'ils ne sont pas vains, mais efficaces, 
opérez en moi ce qu'ils signifient, 
afin que je puisse vous décerner éternellement la louange qu'ils expriment.

Le nom de Jésus est mon trésor.

  • Il est le moyen unique de me faire pardonner mes péchés,
  • le remède dans mes infirmités spirituelles,
  • le titre qui rend mes prières dignes d’être exaucées,
  • mon arme offensive et défensive contre les démons et les tentations,
  • la flamme brillante qui m’éclaire, me donne le désir des vertus et me permet de les réaliser.

Aussi, quelque action que j’accomplisse en œuvre ou en parole, je dois la faire au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces au Père5.

On comprend que saint Ignace, voyant en ce nom sacré la source et le gage de tout bien, ait si ardemment désiré le donner à sa « petite compagnie », assuré que sous un tel étendard les persécutions pourraient bien la faire souffrir, mais non l’abattre.

Le Nom de Jésus est le principe intérieur de mon salut.

Car ce n’est pas de loin que Jésus me porte secours ; ce n’est pas de l’extérieur qu’il me tend la main pour me sauver, comme jadis à Pierre sur les eaux, mais c’est dans l’intime de mon âme qu’il opère, c’est en elle qu’il vient établir sa demeure6, m’infusant sans cesse son Esprit de sainteté qui me porte à prier, à agir et à souffrir comme ferait le Christ à ma place.

Aussi est-ce avec une justesse profonde que nous adressons à notre Sauveur les invocations suivantes, dans les Litanies du Saint Nom de Jésus :

« Jésus, pureté des Vierges ; Jésus, lumière des Confesseurs ; Jésus, force des martyrs, ayez pitié de nous. »

« Tout ce qu’il y a de bien dans la vie du racheté, c’est-à-dire tout ce qui est vérité et fidélité, pureté et amour, vient de la grâce du Rédempteur, est teint de son sang…

« Les exercices méthodiques que je m’impose, chaque effort sérieux en vue de mon salut, une bonne lecture, une prière, tout cela considéré dans son fonds le plus réel simple pensée qui surgit, action qui commence à se détacher dans ma conscience et passe dans ma volonté tout cela… est déjà un don et une grâce, une action de l’Amour sauveur. Dans son fonds le plus intime, ce n’est pas mon acte propre, c’est déjà le souffle de son Esprit…

« Coopérer à la grâce » ne signifie (pas) autre chose, sinon accueillir avec respect et garder vaillamment… l’impulsion que mon action tient déjà de Dieu, ou mieux : ne pas l’interrompre en y résistant ni l’arrêter témérairement.

« Coopérer à la grâce », au fond, c’est simplement « avoir bonne volonté ». C’est le joyeux message de Noël.

« Ce que j’apporte de moi-même paraît donc peu de chose… N’est-ce pas l’histoire du petit enfant qui, sans opposer de résistance, se laisse soulever par son père vers l’arbre de Noël ? Le père prend ses petites mains débiles dans les siennes, les approche de l’arbre et leur fait cueillir un fruit. Le père ne dira-t-il pas à l’enfant : « Tu as cueilli la pomme, elle est à toi ? »

Cette petite, bien simple volonté du petit enfant, voilà tout ce que nous avons à fournir »7.

Seigneur Jésus, 
je commence à comprendre que vous êtes 
       mon soutien et mon espérance,
       ma force et la vie de mon âme, 
       et que, sans vous, je ne puis rien accomplir8. 

Oh ! faites que toujours je demeure attaché à vous, 
       comme le rameau au tronc qui lui assure la vie. 

Faites que je demeure en vous par la foi, 
       l'espérance et la charité ; 
       faites surtout que je comprenne la nécessité de l'oraison, 
       au moyen de laquelle on pratique toutes ces vertus.

Messe du Jour

Très Saint Nom de Jésus


Lectures pour nourrir vos méditations

  • “Imitation de Jésus-Christ”Livre II “Instruction pour avancer dans la vie intérieure”,

8. De la familiarité que l’amour établit entre Jésus et l’âme fidèle.

Foucault, 72-73 ; 208, 240 ; 247-248.


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, De l’Avent au Carême” Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 205-210.

  1. Chez les Hébreux, le nom était souvent significatif, et s’identifiait en quelque sorte avec celui qu’il désignait. On l’employait comme synonyme de la personne elle-même « Là sera mon nom », déclarait Iahvé en parlant du Temple (I Reg., VIII, 29)
    Dire que « le Nom du Seigneur est invoqué sur quelqu’un » c’est dire que ce quelqu’un appartient à Dieu par un titre spécial, qu’il a droit à en recevoir aide et protection (Dict. de la. Bible, c. 1669, 1670).
  2. Matt., I, 21. Jésus, de l’hébreu Iechoua, signife littéralement : Iahvé est sauveur.
  3. Ce sacrifice peut aller très loin, comme le prouvent les événements de cet été 1936. Les petits sacrifices préparent aux grands.
    Les âmes appelées à la vie religieuse liront avec profit le développement de eette pensée dans les « Instructions en forme de retraite », de Mgr Gay, ch. XII, (L’âme victime), et dans « N.-S. J.-C. étudié dans le saint Evangile », par Sœur Marie-Aimée de Jésus, II. pp. 68-74.
  4. S. Bernard, Serm. 2 de Circumc.
  5. Col., III, 17.
  6. Si quelqriun m’aime, nous viendrons en lui (mon Père et moi) ; et nous ferons en lui notre demeure… Le Consolateur, l’Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom… qu’il vous donnera, pour qu’il demeure toujours en vous… (Jean, XIV, 23, 26 et 16 ; Cf. aussi Rom., V, 5).
  7. KARL ADAM, Le Christ notre Frère, pp. 159-161.
  8. Jean, XV, 5
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