jeudi 2 mai 2024.
 

Mon Jésus et mon tout !

Le Saint Nom de Jésus, Nom Glorieux.

« Grand et merveilleux mystère. L’enfant est circoncis, puis appelé Jésus…. La Circoncision convient plutôt au racheté qu’au rédempteur. Reconnaissons là le Médiateur entre Dieu et les hommes, qui, dès les premiers instants de sa naissance, associe l’humain au divin, l’humiliation et la gloire. Il naît d’une femme, mais qui reste vierge en devenant mère. Il est enveloppé de langes, mais ces langes sont honorés du chant des anges.…. L’enfant est circoncis comme vrai fils d’Abraham, mais il est nommé Jésus, comme vrai Fils de Dieu »1.

Le Saint Nom de Jésus, source de Force.

Turris fortissima, nomen Domini : in ipso speravi, et adjutus sum.

Le Nom du Seigneur est une tour inexpugnable : c’est en lui que j’ai placé mon espoir, et j’ai été secouru2.

Seigneur, 
souvenez-vous que la parole qui sort de votre bouche 
ne revient pas à vous sans effet, 
mais qu'elle exécute ce que vous avez voulu, 
et accomplit ce pour quoi vous l’avez envoyée ; 
comme la pluie et la neige descende du ciel, 
et n’y retournent pas qu’elles n’aient été abreuvé et fécondé la terre..., 
ainsi en est-il de votre parole3, 

Ô mon Dieu ! 
Daignez donc, Seigneur Jésus, 
daignez dire à mon âme cette parole : 
« Je suis ton salut ! »4.

Le Saint Nom de Jésus, Nom plein d’amour et de suavité.

Le titre du Christ évoque les grandeurs du Fils de Dieu, l’onction divine qui le consacre Roi et Pontife. Le Nom de Jésus, en rappelant celui qui nous a aimés jusqu’à mourir, afin de nous sauver, porte dans l’âme une impression plus profonde d’amour, une suavité céleste, un goût secret du salut, et le pressentiment de la délivrance5.

Le Mystère de Jésus.

Il est excellent, sans doute, et le Saint-Esprit y porte souvent, de concevoir une dévotion particulière pour telle ou telle phase de la vie du Christ, pour son Enfance, pour sa Passion surtout. Mais que cela ne nous empêche pas de voir tout le Christ, de nous « attacher au Verbe incarné considéré dans l’unité de sa Personne divine, dans l’intégrité de son mandat, dans la totalité de son mystère, dans la plénitude de son œuvre ; au Verbe éternel qui se fait enfant des hommes pour nous rendre comme lui, par grâce, enfants du Père6. Tel est le salut que nous apporte Jésus ».

Jésus, notre vie et notre achèvement.

« Jésus, a écrit le cardinal de Bérulle, est l’accomplissement de notre être, qui ne subsiste qu’en lui et n’a sa perfection qu’en lui, plus véritablement que le corps n’a sa vie et son accomplissement qu’en l’âme, et le membre au corps, et le cep à la vigne, et la partie en son tout. Car nous faisons partie de Jésus, et il est notre tout. Et notre bien est d’être en lui, d’être à lui, d’être, vivre et agir par lui comme le cep est et tire vie et fruit de la vigne. Et cette vérité est plus réelle que la réalité du cep de la vigne qui n’en est que l’ombre…

« Nous devons regarder notre être comme un être manqué et imparfait, comme un vide qui a besoin d’être rempli, comme une partie qui a besoin d’être accomplie, comme une couche première en la main d’un excellent peintre qui attend les vives et dernières couleurs.

« Et nous devons regarder Jésus comme notre accomplissement, car il l’est et le veut être, (de même que) le Verbe est l’accomplissement de la nature humaine qui subsiste en lui. Car comme cette nature, considérée en son origine, est en la main du Saint-Esprit qui la tire du néant, qui la prive de sa subsistance, qui la donne au Verbe, afin que le Verbe l’investisse et la rende sienne, se rendant à elle et l’accomplissant de sa propre et divine subsistance; ainsi nous sommes en la main du Saint-Esprit qui nous tire du péché, qui nous lie à Jésus comme Esprit de Jésus émané de lui, acquis par lui et envoyé par lui.

« Nous devons regarder Jésus comme un être accompli, et l’accomplissement de toutes choses; car sa divinité accomplit son humanité, et il a tout et est tout en soi. Le divin mouvement sans mouvement du Père produisant son Fils, est l’origine du mystère de l’Incarnation… Il est aussi l’origine de l’union de ce même Fils, selon sa double nature, à nous tous, nous appliquant à lui, nous donnant vie en lui et nous rendant partie de lui, comme le cep est à la vigne. Notre nature, qui sent ce qui lui manque, soupire sans cesse après son accomplissement.

« ….Ce divin mouvement, qui est la source de l’incarnation de Jésus et de notre perfection en Jésus, fait impression de quelque chose de très puissant et intime qui… sollicite (notre nature) et la presse, et lui fait chercher son accomplissement, et elle le cherche dans les créatures, c’est à-dire où il n’est ni (ne) peut être.

Car Jésus seul est notre accomplissement, et il nous faut lier à Jésus, comme à celui qui est le fond de notre être par sa divinité, le lien de notre être à Dieu par son humanité, l’esprit de notre esprit, la vie de notre vie; la plénitude de notre capacité. Notre première connaissance doit être de notre condition manquée et imparfaite, et notre premier mouvement doit être à Jésus, comme à notre accomplissement; et en cette recherche de

Jésus, en cette adhérence à Jésus, en cette profonde et continuelle dépendance de Jésus, est notre vie, notre repos, notre force, et toute notre puissance à opérer et jamais nous ne devons agir que comme unis à lui, dirigés par lui et tirant esprit de lui, pour penser, pour porter et pour opérer, faisant état que, sans lui, nous ne pouvons ni être, ni agir pour le salut »7.


Messe du Jour

Très Saint Nom de Jésus


Lectures pour nourrir vos méditations

  • “Imitation de Jésus-Christ”Livre III “De la vie intérieure”,

1. Des entretiens intérieurs de Jésus-Christ avec l’âme fidèle.

2. La vérité parle au dedans de nous sans aucun bruit de paroles.

3. Qu’il faut écouter la parole de Dieu avec humilité, et que plusieurs ne la reçoivent pas comme ils le devraient.

21. Qu’il faut établir son repos en Dieu, plutôt que dans tous les autres biens.


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, De l’Avent au Carême” Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 211-215

  1. S. BERNARD, Serm. I de Cire. Office du saint Nom de Jésus, le. VIII.
  2. Office du saint Nom de Jésus (Matines, Rép. VIII).
  3. Isaïe, LV, 10-11.
  4. Dic anime mece : Salus tua ego sum (Ps. XXXIV, 3). Une parole semblable transforma le cœur de St° Gertrude (Héraut divin, II, e. I).
  5. FOUARD, o. c., p. 65.
  6. D. THIBAUT, Dom Columba Marmion, p. 498.
  7. Pierre de Bérulle, Œuvres, opuscules de piété, opusc. CXLIV, édit. Migne, col. 1180-1181.
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