vendredi 3 mai 2024.
 

Fleur à Marie 4/31 : Sur l’auguste nom de Marie.

Nom salutaire ;

« La Mère de Dieu, dit saint Bernard, ne pouvait pas avoir un nom qui lui convînt mieux que celui de Marie, ni qui signifiât mieux son excellence, ses grandeurs et sa haute dignité. Ce nom mystérieux signifie en hébreux étoile de la mer. Marie est, en effet, notre étoile, notre lumière, notre flambeau, notre guide sue la mer orageuse de ce monde. »

« Ô homme, qui que vous soyez, s’écrie le même père, voulez-vous éviter un triste naufrage ? tournez vos yeux vers Marie, fixez vos regards sur cette étoile bienfaisante.

Dans les tentations ; dans les écueils, regardez l’étoile, invoquez Marie. Si vous êtes agité des flots de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance, de l’envie, regardez l’étoile, invoquez Marie.

Dans tous les dangers, dans tous les revers, dans les plus fâcheuses extrémités de la vie, pensez à Marie, invoquez Marie.

Que son saint nom soit toujours dans votre cœur. En la suivant, vous ne vous égarerez pas ; en la priant, vous ne vous livrerez pas au désespoir ; si elle vous soutient, vous ne tomberez pas ; si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre ; si elle vous est favorable, vous arriverez au port du salut. »

Nom glorieux ;

Le nom de Marie signifie encore dame, maîtresse, souveraine. Elle est la reine de l’univers, la souveraine des anges et des hommes ; elle est notre maîtresse, Notre Dame par excellence et par une prérogative singulière. C’est en ce sens que tous les peuples l’appellent communément Notre-Dame. Partout le nom glorieux de Marie porte le même caractère de grandeur, et annonce la puissance et la gloire de celle qui en est honorée.

Remplissez, divine Marie, remplissez toute l’étendue de votre nom : soyez honorée dans le ciel, révérée sur la terre, redoutée dans les enfers. Régnez après Dieu sur tout ce qui est au-dessous de Dieu ; mais surtout, régnez dans nos cœurs. Soyez notre consolation dans nos peines, notre force dans nos faiblesses, notre conseil dans nos doutes, notre espérance à l’heure de notre mort.

Nom respectable.

 « Le ciel et la terre, bienheureuse Marie, dit saint Francois, ne reconnaissent point de nom, après celui de votre cher fils, qui procure aux hommes plus de grâces, qui nourrisse plus leur espérance, et leur fasse goûter plus de douceur que votre nom. »

« Heureux celui qui respecte et qui chérit votre nom, ô Vierge sainte, dit saint Bonaventure ; votre faveur lé soutiendra dans ses peines, et produira en lui des fruits abondants. »

O nom auguste de Marie ! on ne peut même vous prononcer sans en ressentir de la consolation. Que votre nom est glorieux, qu’il est admirable & divine mère ! Il a la force de dissiper et de vaincre les tentations de l’enfer. Ah ! Marie, si je vous avais toujours invoquée dans mes tentations, je ne serais pas tombé dans de si énormes péchés. Désormais, je ne manquerai point d’implorer votre secours dans tous les dangers, et j’espère que vous me défendrez contre tous les assauts des ennemis de mon âme.

Prière.

Ô toute sainte et tout aimable Marie ! la bouche ne peut prononcer votre nom, sans que le cœur se sente tout enflammé d’amour pour vous ; et tous ceux qui vous aiment ne peuvent penser à vous, sans se sentir animés à vous aimer davantage.

Ô notre souveraine ! fortifiez notre faiblesse ; obtenez-nous les grâces dont nous avons un besoin si pressant dans cette vallée de larmes.

Eh ! qui est plus propre à parler à Dieu en notre faveur, que vous-même qui jouissez de si près de sa divine présence ?

Parlez, pour nous, ô notre reine ! Parlez parce que votre divin fils vous écoute, et que vous obtiendrez infailliblement tout ce que vous demanderez pour nous.

Mais, la grande, la principale grâce que nous vous conjurons de demander en notre faveur à ce fils bien-aimé, c’est de l’aimer de tout notre cœur en ce monde, pour avoir le bonheur de l’aimer éternellement dans le ciel.

Exemple.

Dévotion au saint nom de Marie.

Le saint nom de Marie était autrefois en si grande vénération dans certains pays, qu’il était défendu aux femmes de le porter. On aurait craint, pour ainsi dire, de profaner le nom de la mère de Dieu, si on l’avait donné à d’autres personnes.

  • Alphonse IV, roi de Castille, étant sur le point d’épouser une jeune maure, déclara qu’il ne l’épouserait qu’à condition qu’elle ne prendrait point au baptême le nom de Marie.
  • Casimir Iᵉʳ, roi de Pologne, qui épousa Marie, fille du duc de Russie, exigea que la princesse changeât son nom de Marie en un autre, et, selon la coutume qui s’établit dans ce royaume, aucune femme ne pouvait s’appeler Marie.

Cet usage ne subsiste plus ; au contraire, c’est par dévotion pour la mère de Dieu, et pour se mettre sous sa protection d’une manière spéciale, que tant de personnes aujourd’hui prennent le nom de Marie. Heureux si, non contentes de porter le nom de la reine du ciel, elles s’efforcent d’en imiter les vertus.

  • Saint Etienne, roi de Hongrie, non moins célèbre par sa tendre piété envers la Sainte Vierge que par les qualités royales qu’il porta sur le trône, avait un si profond respect pour le nom sacré de Marie, qu’il n’osait même le prononcer. Il la nommait communément la grande dame. Tous ses sujets à son exemple lui donnaient le même titre, et s’il arrivait qu’en leur présence, on proféra le saint nom de Marie, tous à l’instant tombaient à genoux, et s’inclinaient jusqu’à terre, pour témoigner la vénération qu’ils avaient pour un non si auguste.
  • Le bienheureux Herman, au rapport de Surius, prononçait très fréquemment le saint nom de Marie, et en ressentait des efforts prodigieux. Quand il était seul, il se prosternait contre le pavé de sa cellule, et dans cette posture, il aimait à répéter sans cesse :

Marie !… Marie !… Marie !…

Un de ses amis, qui était aussi fort dévot à la Très Sainte Vierge, l’ayant rencontré dans un de ces moments qu’il consacrait à honorer le nom de son aimable mère, fut surpris de le voir si longtemps et si profondément abimé.

Que faites-vous, lui dit-il, et quels sentimens vous occupent ?

Je cueille, répondit Herman, mais avec une consolation incroyable, les fruits délicieux du nom de Marie. Je le prononce, et il me semble que toutes les fleurs, que tous les parfums les plus exquis, se réunissent autour de moi pour embaumer les airs, tandis qu’une certaine vertu que j’ignore remplit mon cœur d’une joie toute céleste. Je me délasse ici de tous mes travaux ; j’oublie toutes les amertumes de la vie ; je voudrais, s’il était possible, ne sortir jamais de cette position, ne cesser jamais de répéter le saint nom de Marie1.

Pratique.

À l’exemple de ces fervents serviteurs de Marie, prononcez souvent son saint nom avec un respect plein d’amour.

Oraison Jaculatoire.

Ô Maria ! o nomen sub quo nemini desperandum !
O Marie ! Ô nom sous lequel nul ne doit perdre confiance !


Articles connexes


Messe du Jour

Sainte Monique, veuve.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. ( Année chrétienne.)

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