jeudi 2 mai 2024.
 

Fleur à Marie 3/31 : Nativité de la Sainte Vierge.

La naissance de Marie fut un sujet de joie pour le ciel ;

La Très Sainte Vierge contempla dès lors avec complaisance cette aimable enfant, le chef-d’œuvre de ses mains.

  • Dieu le Père la regarda comme sa fille bien-aimée, le digne objet de sa tendresse.
  • Dieu le Fils la considéra comme sa mère et comme le temple vivant où il devait un jour résider.
  • L’Esprit-Saint l’aima comme son épouse chérie et lui prépara toute l’abondance de ses grâces les plus précieuses.

Les intelligences célestes la reconnurent pour leur reine ; elles s’empressèrent de célébrer sa naissance et de lui offrir le tribut de leurs respects et de leur amour.

Bénissons, adorons les desseins ineffables de l’auguste Trinité en faveur de Marie. Unissons-nous aux esprits bienheureux, et réjouissons-nous avec eux des grâces spéciales que le ciel lui accorde au moment de sa naissance.

Conjurons-la de nous prendre sous sa protection, dès ce moment et pour toute notre vie.

La naissance de Marie fut un sujet d’espérance pour la terre ;

Depuis quatre mille ans, l’univers soupirait après la venue du Rédempteur promis. Enfin le moment s’avance où il doit paraitre sur la terre, et délivrer les hommes du triste esclavage où le péché les a réduits. Comme l’aurore précède le soleil et annonce la venue de cet astre bienfaisant qui doit éclairer et fertiliser la terre, ainsi la naissance de Marie annonce la venue prochaine du vrai soleil de justice qui doit éclairer tous les hommes, dissiper de leur esprit les ténèbres de l’ignorance et du péché, et répandre sur eux les influences célestes de la grâce.

Avec quel empressement ne devons-nous pas aller à la rencontre de cette aimable Vierge, lui présenter l’hommage de nos sentiments, lui offrir nos respects comme à notre souveraine, lui consacrer nos cœurs comme à notre mère, implorer son assistance et nous adresser à elle comme à notre protectrice et notre avocate.

La naissance de Marie fut un sujet de terreur pour l’enfer ?

Quelle dut être la rage du démon, lorsqu’il vit pour la première fois cette femme forte annoncée depuis le commencement du monde comme devant lui écraser la tête !

De quel œil jaloux vit-il les grâces admirables et les sublimes prérogatives dont son âme était enrichie !

Cet ennemi du genre humain avait, par sa malice, précipité l’homme dans le plus affreux et le retenait captif sous son horrible puissance : mais voici celle qui doit mettre au monde notre divin libérateur, combattre le démon, le désarmer et le vaincre.

Rendons mille actions de grâces à Dieu de nous avoir donné Marie pour terrasser tous nos ennemis qui nous font une guerre si cruelle. Recourons avec confiance à cette puissante protectrice, invoquons-la avec ferveur, surtout dans les tentations ; elle mettra tous les démons en fuite.

Prière.

Aimable enfant, divine Marie, je me prosterne avec respect auprès de votre berceau, je vous salue au moment de votre heureuse naissance comme l’aurore qui nous annonce le lever du soleil de justice, et je vous prie d’agréer l’offrande que je vous fais de mon cœur en ce premier instant de votre vie mortelle.

Vous naissez pour notre bonheur, vous venez sur la terre pour être la consolatrice des affligés, le soutien des faibles, le refuge des pécheurs, l’asile de tous les malheureux.

Recevez-moi sous votre protection, daignez intercéder pour moi auprès du Seigneur, afin qu’il me délivre du poids de mes péchés, qu’il dissipe les ténèbres de mon esprit, qu’il bannisse les affections déréglées de mon cœur, qu’il réprime les efforts et les tentations de mes ennemis ; afin qu’aide de sa grâce, je règle tellement ma vie que je puisse, avec son secours et sous vos auspices, arriver à l’heureux port de la vie éternelle.

Exemple.

Le loup changé en agneau.

La protection de la Sainte-Vierge a été de tout temps une source de grâces et de bénédictions pour tous ceux qui lui sont dévoués.

Saint André Corsini en est une preuve, entre un million d’autres. Avant qu’il fut né, son père et sa mère avaient promis à Dieu le premier fruit de leur mariage ; mais André ne répondit pas d’abord à leurs pieuses intentions. La compagnie de quelques libertins l’entraina bientôt dans le vice, et il ne s’y plongea pas à demi. Le jeu, les spectacles, la débauche étouffèrent en peu de temps tous les sentimens de piété qui avaient fait d’abord tant d’impression sur lui.

André devint un des plus dissolus ; et comme le libertinage rend ordinairement impoli, intraitable et brutal, il ne recevait guère qu’avec mépris les salutaires avertissements de sa pieuse mère.

Dans la désolation que lui causait la mauvaise conduite de son fils, elle n’eut d’autres ressources qu’en la protection de la Sainte-Vierge, par l’intercession de laquelle elle l’avait obtenu de Dieu, et au service de laquelle elle l’avait voué dès sa naissance. Une confiance si persévérante ne fut pas sans fruit.

Un jour qu’André se préparait à une partie de plaisir, il s’aperçut que sa mère fondait en larmes. Un fond de tendresse et de curiosité lui fit demander avec instances le sujet de ses pleurs.

« Je pleure, mon fils, répond cette vertueuse dame, de ce que je ne vois que trop vérifier la première partie d’un songe que j’eus la nuit qui précéda votre naissance. Je m’imaginai que j’avais mis au monde un louveteau ; il est vrai, ajouta-t-elle, que je le vis changé en agneau dès qu’il fut entré dans l’église des pères Carmes. Nous crûmes, votre père et moi, que nous empêcherions l’effet d’un pronostic si funeste, en vous dévouant à la Sainte Vierge. Mais, notre précaution n’a servi qu’à nous rendre votre conduite plus affligeante. Vos mœurs ne me prouvent que trop que ma vision a été quelque chose de plus qu’un songe. Heureuse encore si je pouvais, avant de mourir, voir ce louveteau changé en agneau ! »

Ces paroles, accompagnées de beaucoup de larmes et prononcés d’un ton inspiré par la piété et la tendresse, touchèrent le jeune homme. Il fut frappé du songe, et encore plus de la réalité ; et la grâce, agissant sur son cœur profondément ému, acheva bientôt son ouvrage.

« Non, vous ne mourrez point, ma mère, répond André, sans avoir la consolation de voir ce loup changé en agneau. Je n’ai été que trop longtemps ce que ce vil animal signifie ; vous allez voir sur l’heure le parfait accomplissement de votre vision. Vous m’avez voué, dites-vous, à la mère de Dieu ; il est juste que je me consacre à son service. Consolez-vous, ma chère mère, vos prières et vos larmes n’auront pas été infructueuses. Pardonnez-moi les déplaisirs que je vous ai causés, oubliez mes duretés et mes ingratitudes, et obtenez-moi par vos prières le pardon de mes péchés. »

À peine avait-il cessé de parler, que, sans donner le loisir à sa mère de revenir de l’agréable surprise où l’avait jetée une conversion si prompte et si peu attendue ; il va dans l’église des révérends pères Carmes, et se prosternant devant l’autel de la Sainte-Vierge, fondant en larmes, il s’offre à Dieu et à cette divine Marie comme une victime qui leur était consacrée dès sa naissance, mais que le monde retenait dans ses fers depuis longtemps.

Son offrande fut acceptée. André sentit tout-à-coup ses liens brisés ; animé d’un nouvel esprit, plein d’un nouveau courage, il prit à l’instant la résolution de se faire religieux, et embrassa le célèbre institut des Carmes, dont il devint bientôt un des plus beaux ornements.

Pénétré de la plus vive reconnaissance envers la mère de Dieu, à qui il était redevable de sa conversion, il eut toujours pour elle une grande dévotion et une tendre confiance, et il ne voulut jamais d’autre qualité que celle de serviteur de Marie.1

Pratique.

En vous levant et en vous couchant, tournez-vous vers l’image de Marie et demandez-lui sa bénédiction maternelle.

Oraison Jaculatoire.

Ave, flia Dei Patris ; ave, mater Dei Filii ; ave, sponsa Dei Spiritis Sancti ; ave, templum totius Trinitatis.

Je vous salue, fille de Dieu le Père ; je vous salue, mère de Dieu le Fils ; je vous salue, épouse de Dieu le Saint-Esprit ; je vous salue, temple de la Très Sainte Trinité.


Articles connexes


Messe du Jour

Invention de la Sainte Croix.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Croiset, Année chrétienne… Godescard. Vie des Pères, 4 février.

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