Certains panégyristes1 de Marie soulignent avec raison l’importance de son « fiat », et laissent entendre que la Rédemption en dépendait tellement qu’elle n’eût pas eu lieu, si la Vierge avait refusé son consentement.
C’est là, nous semble-t-il, une manière de parler très oratoire peut-être, mais qui ne ressort ni des faits, ni des principes. Il est parfaitement exact qu’en prêtant son libre concours à l’œuvre divine de l’Incarnation et du coup a toutes ses conséquences douloureuses, mais salutaire, Notre-Dame a coopéré positivement à la Rédemption, et accepté sur tout le genre humain cette maternité spirituelle que l’Église affirme, sans avoir encore jugé à propos de la définir solennellement.
Mais, de ce que Marie était libre en accordant son concours, il ne s’ensuit nullement que ce concours, en fait, et si on tient compte de Dieu, pouvait être refusé.
Parmi toutes les mères qu’il pouvait créer, Dieu a choisi Marie parce qu’il savait qu’elle ne refuserait pas son concours ; ou, si l’on veut, il l’a faite pleine de grâce de façon à assurer sa parfaite conformité à son bon plaisir. C’est, en effet, le propre de la grâce, dans le dans le Christ, et dans toutes les images du Christ, de confirmer la volonté dans le bien de tout en perfectionnant le libre arbitre, loin de le diminuer.
Pour nourrir vos méditations…
- Dons et privilèges de l’humanité sacrée de Jésus-Christ
- Place, rôle, prérogatives de Jésus et de Marie dans la création
- Cantique des Cantiques, note A
- Des sentiments de la Très Sainte Trinité et de l’humanité sacrée du Christ
- Cantique des Cantiques
Notes & Références
Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome II, De l’Avent au Carême” Notre-Dame — L’Incarnation — L’Enfance de Jésus, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1937, p. 331.
- Panégyristes : personnes qui la louent, qui vendent quelqu’un (ou quelque chose) ; qui font l’éloge d’une personne. ↩