mercredi 24 avril 2024.
 

Fleur à Marie 11/31 : La Visitation de la Sainte Vierge.

Marie fait éclater dans ce mystère, une ferveur admirable ;

À peine la Bienheureuse Vierge a conçu dans son chaste sein le Verbe éternel, qu’embrasée du feu sacré qu’il est venu apporter sut la terre, elle part en diligence pour le pays des montagnes où demeurait sa cousine Élisabeth.

Voyez avec quelle docilité, avec quelle ardeur cette admirable Vierge obéit aux inspirations de la grâce et aux impressions du divin amour qui transporte son cœur. Ni la distance des lieux, ni la fatigue du voyage, ni la rue des dangers, rien ne l’arrête ; les difficultés ne font qu’animer sa ferveur et son courage : aussitôt qu’elle a connu la volonté de Dieu, elle se met en route ; elle ne pense qu’à obéir à la voix de celui qui l’appelle, et qu’à remplir un devoir de charité envers la mère du saint précurseur.

Voilà l’image d’une âme fervente dans le service du Seigneur, d’une âme en qui habite l’esprit de Dieu.

Docile aux inspirations de la grâce, elle sert le Seigneur avec une sainte joie ; elle marche avec empressement dans les sentiers de la justice ; tandis que l’âme tiède, au contraire, ne fait que se traîner dans la voie du ciel, et ne se porte qu’avec une déplorable négligence à tout ce qui est service de Dieu.

Examinons dans quel état nous sommes devant Dieu, et tremblons si nous trouvons en nous les tristes marques de la tiédeur. Rien de plus dangereux pour le salut.

Marie fait éclater dans ce mystère, une humilité profonde ;

Reine de l’univers par sa qualité de mère de Dieu, Marie avait droit d’exiger les respects et les hommages non seulement d’Elisabeth, mais encore de tous les hommes, et même des anges ; néanmoins elle prévient sa parente, elle la salue la première, elle lui rend ses services avec une humilité admirable. Elle semble n’être devenue la première de toutes les femmes que pour s’abaisser au-dessous de toutes les créatures.

Quelle différence entre la conduite de Marie et la nôtre ! Que son humilité condamne bien notre orgueil et notre délicatesse sur le point d’honneur !

Quoique comblée de tous les dons les plus excellents, et élevée au plus haut degré où puisse parvenir une créature, elle n’a que de bas sentiments d’elle-même, elle ne cherche qu’à s’abaisser aux yeux des hommes ; et nous, qui n’avons que la misère et le péché en partage, nous sommes pleins de vanité, nous ne cherchons qu’à être estimés, nous voulons toujours paraitre avec avantage.

Marie fait éclater dans ce mystère, une charité sans bornes.

Qui pourrait exprimer les vertus que Marie pratiqua dans cette sainte maison, et les soins qu’elle prit de sa chère parente ?

Imaginons tout ce que peut inspirer la charité la plus tendre, la plus persévérante et la plus attentive ; assister Élisabeth avec zèle, la servir avec empressement, aller au-devant de ses désirs, telle fût l’occupation continuelle de la reine du ciel, durant trois mois qu’elle resta auprès d’elle.

À l’exemple de Marie, ayons pour le prochain une charité sincère, qui s’intéresse aux besoins des autres ; une charité universelle, qui n’excepte personne ; une charité efficace, qui, non contente des paroles, se montre par les effets ; une charité pure et désintéressée, qui s’oubliant elle-même, ne voit dans le prochain que l’image de Dieu ; enfin une charité constante, qui ne se démente jamais et qui persévère jusqu’à la fin.

Prière.

Vierge sainte, lorsque vous avez visité sainte Elisabeth, cette pieuse parente s’écria, dans un transport d’allégresse, que le son de votre voix avait fait tressaillir son enfant dans son sein.

Ô ma Sainte Mère ! j’espère un jour dans le ciel entendre cette voix si douce et si maternelle ; mais attendant que j’aie ce bonheur, mon cœur se ranime et tressaille d’allégresse, dans ce lieu d’exil, lorsque je prononce votre doux et puissant nom de Marie.

Ô nom de Marie, soyez toujours dans mon cœur et sur mes lèvres ; soyez ma consolation, ma force, ma joie, mon bonheur ; ô Marie ! ô nom sous la protection duquel nul ne doit jamais désespérer !

ô Maria ! ô nomen sub que nemini desperandum !

Exemple.

La fervente novice.

Ce fut par l’intercession de la Très Sainte Vierge que sainte Véronique de Milan eut le bonheur de vaincre tous les obstacles qui s’opposaient à sa vocation à la vie religieuse. Prévenue dès son enfance d’une Tendre dévotion envers la Mère de Dieu, cette sainte fille s’efforçait surtout de lui plaire par l’imitation de ses vertus.

L’exercice de la prière faisait ses plus chères délices ; mais les devoirs de la piété ne prenaient rien sur ceux de son état. Elle travaillait avec une ardeur infatigable, et obéissait à ses parents et à ses maîtres jusque dans les plus petites choses. Elle prévenait ses compagnes par mille manières obligeantes, et se regardait comme la dernière d’entre elles ; sa soumission à leur égard était si entière, qu’on eût dit qu’elle n’avait point de volonté propre.

Cependant, elle sentait un vif attrait pour la vie religieuse. Persuadée que Dieu l’appelait à cet état, elle prit la résolution d’entrer chez les Augustines de sainte Marthe de Milan, où l’on suivait une règle fort austère. Malheureusement, elle ne savait ni lire ni écrire, car la pauvreté de ses parents ne leur avait pas permis de l’envoyer à l’école.

Elle ne perdit pas courage pour cela.

Comme elle était tout le jour occupée au travail, elle prenait sur la nuit pour apprendre à lire et à écrire, et elle y réussit sans le secours d’aucun maître.

Qu’on imagine les difficultés qu’elle eut à surmonter. Un jour que la lenteur de ses progrès l’avait jetée dans une grande inquiétude, la Sainte Vierge voulut bien la consoler.

Bannissez cette inquiétude, lui dit-elle ; il suffit que vous connaissiez trois lettres :

la première est cette pureté de cœur qui consiste à aimer Dieu par-dessus tout, et à n’aimer les créatures qu’en lui et pour lui ;
la deuxième est de ne murmurer jamais et de ne point s’impatienter à la vue des défauts du prochain, mais de le supporter avec patience et de prier pour lui ;
la troisième est d’avoir chaque jour un « temps marqué pour méditer sur la passion de Jésus-Christ. »

Ces consolantes paroles ranimèrent le courage de Véronique ; elle s’appliqua avec une nouvelle ardeur à la prière, à l’étude et à la pratique de toutes les vertus ; elle s’efforça surtout d’acquérir celles que la Sainte Vierge lui avait spécialement recommandées :

  • L’amour de Dieu par-dessus tout,
  • le support du prochain
  • et une tendre dévotion à la passion de Jésus-Christ.

Enfin, après une préparation de trois ans, elle fut reçue dans le monastère de sainte Marthe. Elle s’y distingua par sa ferveur dans tous ses exercices, et par son exactitude à observer tous les points de la sainte règle. Sa fidélité embrassait les plus petites choses comme les plus importantes : la volonté de ses supérieures était l’unique mobile de sa conduite, parce qu’elle était persuadée que l’obéissance est le plus agréable sacrifice que l’on puisse offrir à Dieu, et qu’elle voulait imiter Jésus-Christ, qui s’est rendu obéissant jusqu’à la mort pour accomplir la volonté de son père.

Oh ! que nous serions savants, si nous profitions, comme cette sainte, des leçons de Marie, notre céleste maîtresse 1!

Pratique.

Offrez à Marie vos actions dès votre réveil, et renouvelez ensuite cette offrande de temps en temps pendant la journée.

Oraison Jaculatoire.

Fac ut aedeat cor meum in amando Christum Deum.
Ô Marie ! Faites que mon cœur soit embrasé d’amour pour Jésus-Christ mon Dieu.


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Messe du Jour

Saints Philippe et Jacques, apôtres.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Vies des Saints par Godescard, 13 janvier.

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