mercredi 22 janvier 2025.
 

Fleur à Marie 29/31 : Motifs de confiance envers la Sainte Vierge.

Connaissance qu’elle a de nos besoins ;

La Bienheureuse Marie, Mère de Dieu, élevée au sein de la gloire dans le ciel, n’oublie pas ses enfants exilés sur cette terre de misère.

Mère sensible et compatissante,

  • elle ne dédaigne pas de tourner ses regards vers nous ;
  • elle connaît nos besoins et nos infirmités ;
  • elle voit les assauts que nous livrent les ennemis de notre salut ;
  • elle entend nos cris ;
  • elle écoute nos prières et nos vœux, et elle les accueille avec bonté.

Cette Divine Mère a traversé comme nous cette vallée de larmes ; elle a passé par les mêmes épreuves que nous ; elle a été en butte aux mêmes tribulations, et son cœur maternel s’attendrit sur nos misères, et est toujours disposé à nous secourir.

Quoi de plus propre à nous inspirer la plus ferme confiance envers cette mère de bonté ? Adressons-nous à elle comme à notre protectrice ; invoquons-la comme la Reine de miséricorde ; regardons-la toujours comme notre refuge, notre asile, notre consolation, notre espérance.

Son pouvoir auprès de Dieu ;

La foi nous apprend que le pouvoir des saints dans le ciel est proportionné au nombre et à l’excellence des vertus qu’ils ont pratiquées sur la terre.

Or, Marie a été le modèle de toutes les vertus ; elle les a portées jusqu’au plus haut degré de perfection. Quel doit donc être l’étendue de son pouvoir auprès de Dieu !

« Jésus-Christ, disent les saints pères, est la source de toutes les grâces, et Marie est comme le canal par lequel ces grâces coulent jusqu’à nous. Le tendre amour que ce divin Fils a pour cette Mère chérie ne lui permet pas de rien refuser à ses prières. »

Aussi, le bienheureux Pierre Damien ne craint pas de dire que toute puissance a été donné à Marie dans le ciel et sur la terre, et que ce n’est pas tant en qualité de suppliante qu’en qualité de Souveraine qu’elle s’approche du trône du Rédempteur :

Domina, non ancilla.

Saluons avec l’Église cette mère de miséricorde, comme notre commune espérance : Spes nostra, salve ; et conjurons-la de nous prendre sous les ailes de sa protection maternelle.

Sa tendresse pour les hommes.

Dès l’instant que la Bienheureuse Vierge conçut dans son chaste sein le sauveur du monde, elle partagea son amour pour les hommes, et épousa nos intérêts comme les siens propres. Ce tendre amour dont elle fut toujours animée pour nous prit encore de nouveaux accroissements au pied de la croix, au moment où Jésus mourant nous la donna pour mère.

Qui pourrait exprimer quels furent alors les sentimens de son cœur ?

C’est peu de dire qu’elle conçut pour ses enfants adoptifs tout l’amour, toute la tendresse, toute la sollicitude de la meilleure des mères, il faut ajouter qu’il n’y eut jamais sur la terre de mère aussi compatissante, aussi sensible, aussi pleine de bonté et de miséricorde. Et maintenant qu’elle est dans le ciel, dans l’heureux séjour de la charité, combien son amour pour ses enfants doit être devenu plus vif, plus tendre et plus ardent !

Oui, Divine Marie, vous êtes la Mère d’amour, et votre cœur maternel est toujours ouvert à tous vos enfants. Ne nous abandonnez pas sur cette terre de misère, et obtenez-nous tous les secours dont nous avons besoin pour arriver à la bienheureuse éternité.

Prière.

Mère du Dieu de l’univers, Marie, la plus sainte et la plus aimable de toutes les créatures, il n’est que trop vrai qu’il y a sur la terre plusieurs cœurs ingrats et insensibles qui ont le malheur de ne vous point connaitre, ou de n’avoir pour vous ni respect, ni sentiments de dévotion ; mais en revanche, il y a dans le ciel des millions d’anges et de bienheureux qui vous aiment et vous louent sans cesse ; et sur la terre même, combien d’âmes fidèles brulent de votre saint amour, et s’efforcent de vous honorer et de célébrer vos louanges !

Que ne puis-je être embrasé de la même flamme, et attirer à vous le cœur de tous les hommes ! Vous êtes l’objet de l’amour et des tendres complaisances de Dieu même ; et moi, misérable ver de terre, je pourrais ne vous aimer pas !

Ah ! loin de moi un pareil excès d’insensibilité et d’ingratitude !

Oui, mon aimable Mère, je vous aime, et je désire de vous aimer toujours davantage.

Faites que je persévère jusqu’à la fin dans votre amour, afin que je puisse continuer vous bénir et à vous aimer avec tous les bienheureux dans le ciel.

Exemple.

Pratique de piété de M. Olier.

Rien de plus édifiant que les pieuses pratiques que M. Olier, fondateur du séminaire de Saint-Sulpice à Paris, mettait en usage pour honorer la Très Sainte Vierge. Quoiqu’elles ne soient pas toutes imitables, elles montrent du moins quelle était la vivacité et la simplicité de la foi de ce saint prêtre et combien était tendre la dévotion dont il était animé envers la Reine des anges.

Désirant de se dévouer à Marie sans réserve, il lui avait fait vœu de servitude perpétuelle ; dès ce moment, se regardant comme son serviteur et son esclave, il porta toujours une petite chaîne pendue à son cou, et il prit l’inviolable résolution de lui offrir tout ce qu’il avait de plus précieux, et de ne rien refuser à ceux qui lui demanderaient quelque chose en son nom.

Une de ses proches parentes, en se faisant carmélite, lui ayant fait cadeau de plusieurs diamants et autres joyaux de grands prix, il les donna aussitôt pour orner plusieurs églises dédiées à la Sainte Vierge. Dès qu’il avait quelque chose de beau, il se sentait fortement pressé d’aller lui en faire hommage ; et il avouait que, quand il aurait voulu résister à ces mouvements intérieurs, il lui semblait qu’il ne l’aurait pas pu, tant ils étaient véhéments.

« Je ne sais pas, disait-il, comment on peut refuser quelque chose à cette grande Reine. Je souffre beaucoup lorsque je ne puis rien donner à un pauvre que j’entends nommer la Sainte Vierge. »

Aussi, plus de vingt ans avant sa mort, il s’était fait une loi de ne rien refuser à ceux qui lui demandaient au nom de Marie.

C’était dans cet esprit de dépendance universelle, que, dès sa jeunesse, il avait contracté l’habitude de n’user de rien sans lui avoir demandé son consentement.

Lorsqu’il avait un habit neuf, il allait à l’église se présenter à la Sainte Vierge, en la priant de ne pas souffrir que pendant tout le temps qu’il porterait cet habit, il eût le malheur d’offenser son fils.

Comme M. Olier avait ses pratiques pour honorer la Sainte Vierge en qualité de serviteur et d’esclave, il en avait aussi pour l’honorer comme son enfant. La plus ordinaire était de ne jamais sortir de la ville, de la maison, ou de sa chambre, et de n’y rentrer jamais sans lui demander sa sainte bénédiction.

Tous ses voyages commençaient ou finissaient par la visite d’une église ou d’une chapelle de Notre-Dame. Il avoua un jour à une personne de confiance, que, lorsqu’il était fidèle à aller recevoir la bénédiction de la Sainte Vierge avant de partir pour quelques voyages, il en était bientôt récompensé par une assistance particulière et que jamais, il n’y éprouvait aucune disgrâce ; mais que lorsqu’il manquait à ce devoir, il en était bientôt puni par quelques accidents.

Tout ce qui avait quelques rapports à la Sainte Vierge était pour lui un sujet de consolation, et répandait la joie dans son âme. Il tâchait, autant que possible, d’avoir toujours devant lui quelques images de la Sainte-Vierge, et soit qu’il fût seul ou en compagnie, il ne manquait jamais de saluer respectueusement toutes celles qu’il rencontrait. On a remarqué qu’il passait de préférence par les rues où il y avait quelques statues de la Sainte Vierge, pour avoir occasion de lui rendre plus souvent ses devoirs.

Tout le temps qu’il avait de libre, après les travaux des missions, était sanctifié par quelque pieux pèlerinage en son honneur.

Chaque jour, il récitait le chapelet, mais avec tant de goût et de ferveur, qu’il y trouvait le plus grand soulagement dans ses peines et une source inépuisable de grâces.

M. Olier ne faisait presque jamais de discours de piété, sans dire quelque chose à la louange de Marie. Son âme se dilatait en quelque sorte et entrait dans une espèce de ravissement lorsqu’il trouvait occasion de parler d’elle ; aussi avait-il de la peine à s’arrêter.

« Quand je parle sur cette matière, disait-il, j’en sors difficilement, tant j’ai de choses à dire ! »

Ce digne prêtre de Jésus-Christ, persuadé qu’il n’est point d’action plus glorieuse à Dieu et plus agréable à Marie que le saint sacrifice de la messe, l’offrait souvent à Dieu à l’honneur et à l’intention de celle divine mère. Outre cela, il faisait dire trois messes chaque jour par chaque prêtre de sa communauté ;

  • la première pour honorer la Sainte Vierge comme la Reine et la joie de l’Église triomphante ;
  • la seconde pour l’honorer comme la Reine et l’avocate de l’Église militante ;
  • la troisième pour l’honorer comme la Reine et la consolatrice de l’Église souffrante.

Mais, de toutes les pratiques par lesquelles il s’efforçait d’honorer la Très Sainte Vierge et de lui plaire, aucune ne lui paraissait comparable à l’imitation de ses vertus. Dans le désir de se rendre semblable à elle, il s’appliquait continuellement à l’étude de ses actions et à la méditation de ses mystères.

« Si nous aimions Marie comme it faut, disait-il, nous tâcherions sans cesse de nous conformer à ses désirs ; et comme son grand désir est de voir honorer son fils, comme elle voudrait qu’il régnât dans tous les cœurs, nous n’aurions point aussi de pratique plus inviolable que d’aimer son adorable Fils1. »

Pratique.

Tous les matins, jetez-vous entre les bras de Marie et demandez-lui sa bénédiction.

Oraison Jaculatoire.

Numquid oblivisci potest mulier infantem suum ?
Une mère peut-elle oublier son enfant ?


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Messe du Jour

Lundi de la Pentecôte.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. Vie de M. Olier.

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