mercredi 22 janvier 2025.
 

De la Sainteté de Dieu

Père, sanctifiez-nous dans la vérité 1!

La Sainteté, amour et pureté2.

La sainteté est d’abord un grand amour, amour de l’ordre, amour du bien moral qui est Dieu. Et parce qu’elle est amour, elle est aussi pureté, horreur de l’imperfection, de la souillure, du péché. Pour souffrir d’une laideur, physique ou morale, il faut d’abord le sens et lamour de ce qui est beau.

La sainteté, en Dieu, c’est l’amour de son essence souverainement parfaite, principe de toute rectitude, fondement de cette loi éternelle qui règle la bonté morale de nos actions.

Pour les créatures, le point culminant de la perfection, c’est l’union à Dieu par la charité. Tel est le grand commandement, l’abrégé de la Loi, la manière d’imiter la sainteté divine.

Dieu ne peut pas ne pas s’aimer et ne pas haïr le péché d’une haine infinie. Sa volonté reste immuablement séparée de tout désordre, de toute impureté, de toute laideur morale. S’il supporte un temps le pécheur, c’est pour permettre à sa miséricorde de devancer sa justice, d’inspirer le repentir et de pardonner au pénitent.

Vos yeux sont purs, Seigneur, et vous ne pouvez voir le mal, et vous ne pouvez regarder l’iniquité »3.

Père juste, Père saint, 
faites-moi comprendre que la sainteté primordiale, 
pour moi aussi, c'est l'amour, 
et que l’amour conduit à la pureté plus encore que la pureté à l'amour !

Et vous, ô Âmes chéries de Dieu, 
mais qu’une sainteté, infinies comme la miséricorde, 
retiens encore dans le Purgatoire, 
obtenez-moi dès cette vie le besoin intense de pureté 
qui me saisira un jour à l’approche de Dieu !

Prérogatives de la Sainteté divine.

Elle est absolue, nécessaire, inaltérable ;

Dieu ne la doit qu’à sa nature et ne peut jamais la perdre. Dieu n’est pas seulement saint, il est la sainteté. Il n’est pas saint comme nous, par effort, par accumulation de vertus, par conformité avec une loi étrangère, mais par sa nature, à laquelle il est aussi essentiel d’être saint que d’être Dieu. Il y a incompatibilité de nature entre Dieu et l’imperfection, a fortiori entre Dieu et le péché.

Transcendante,

— cette sainteté contient éminemment tout ce qu’il y a de plus beau, de plus exquis dans la droiture et la pureté des saints. Chaste amour d’une Agnès, d’un Louis de Gonzague, d’une Thérèse de l’Enfant-Jésus, pourtant si captivant, vous n’êtes que le reflet d’une sainteté supérieure.

Si on la considère par rapport à nous, elle dépasse tellement nos justices que celles-ci, en sa présence, ne méritent plus ce nom :

Vous seul êtes saint, Seigneur (Gloria in exc.). Nos justices sont pareilles à des linges souillés4.

Elle est la source et le modèle de toute sainteté.

Nous sommes appelés à être parfaits non comme tel ou tel, mais comme notre Père céleste est parfait5.

Saint, saint, saint est le Seigneur, Dieu des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire !

Souffrez, ô Trinité adorable, 
que ma voix s'unisse à celle des Séraphins pour acclamer votre sainteté, 
car je veux mettre dès maintenant mon plaisir à ce qui fera mon bonheur et mon occupation Là-Haut.

Mais qui suis-je, ô pureté infinie pour oser m’approcher de vous, pour m’adresser familièrement à vous ? Vous êtes le Saint des saints, et je ne suis qu’un pécheur ! Tu sanctus sanctorum, et ego sordes peccatorum ! Cependant vous voulez que je traite avec vous comme un enfant avec son père : et vous m’y inclinez intérieurement en me communiquant l’Esprit d’adoption, qui pousse en moi des gémissements ineffables.

O Esprit de Dieu, 
qui seul mesurez la sainteté de Dieu, 
donnez-moi de vénérer comme il convient, 
dans mes adorations, mes prières et mes œuvres, 
la sainteté divine !

Estime de Dieu pour la sainteté.

Il l’aime en lui.

Si nous ouvrons les Ecritures, nous remarquons que, deux fois, le ciel s’est ouvert devant deux grands prophètes, Isaïe et saint Jean. Et qu’ont-ils vu ? Qu’ont-ils entendu ? Tous deux ont vu Dieu dans sa gloire, tous deux ont vu les esprits célestes entourer son trône, tous deux les ont entendus chanter sans fin non la beauté de Dieu, ni sa miséricorde, ni sa justice, ni sa grandeur, mais sa sainteté6 : « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire ! »

Pourquoi cela ? Parce que « la sainteté est l’abrégé, et comme le précis des perfections divines »7, parce que Dieu se délecte particulièrement dans le nom de Saint. Il se nomme très souvent le « Saint d’Israël ».

Lors de l’Annonciation, il fait dire à Marie en parlant du Christ : « l’être saint qui naîtra de vous ». Jésus-Christ lui-même, dans la dernière oraison qu’il adresse à son Père, le nomme « Père saint… Père juste »8, comme pour renfermer dans ce mot toutes ses perfections.

O Esprit divin, 
qui voulez pour nom propre non celui 
d'Immense ou d'Eternel, mais celui de Saint, 
à cause de votre estime souveraine pour la sainteté, 

accordez-moi, je vous en conjure, 
d'être continuellement tourmenté 
par cette faim et cette soif de « justice » 
auxquelles Jésus-Christ a promis l'apaisement. 

Faites qu'ici-bas je n'en sois jamais rassasié, 
afin de l'être mieux, un jour, dans votre gloire !

Il veut la sainteté pour nous.

Le Très-Haut a fait de nous ses enfants. Mais ce qu’il nous demande d’imiter, ce n’est ni sa puissance, ni la sagesse de ses conseils, ni la splendeur de sa beauté : c’est son admirable sainteté :

Soyez saints parce que je suis saint.

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Dieu est l’auteur de toute sainteté : il nous justifie en nous donnant au Baptême, en nous restituant par la Pénitence, son Esprit d’amour « qui est lui-même, nous dit la Liturgie, la rémission de tous les péchés »9.

Dieu est le consommateur de toute sainteté. Ses justes, il les travaille sans cesse, dans l’oraison, dans l’exercice de l’amour et des vertus, dans l’épreuve aussi. Il les travaille jusqu’à la purification totale, car rien de souillé n’entre en son royaume. Et la grande souffrance pour les amis de Dieu, le véritable purgatoire, c’est de se voir tels qu’ils sont à la lumière de son infinie sainteté et de comparer le peu d’amour qu’ils lui donnent avec l’amour sans mesure qu’ils lui doivent.

D'où me viendra, sinon de vous, 
Ô Père juste, la sainteté, 
cet air de famille sans lequel nul jamais ne vous a plu ?

Toujours occupée d'œuvres terrestres et de pensées charnelles, 
mon âme est l'hôte d'une maison de boue. 

Soyez béni à jamais de m'avoir donné votre Fils Jésus 
pour la dégager, la purifier, la soulever jusqu'à vous !
Qui le voit vous contemple, et qui l'imite imite votre sainteté. 
Mais personne ne vient à lui si vous ne l’attirez d’abord. 
Attirez-moi donc, ô Père, 
en me découvrant les attraits de votre Christ ! 

J'ai soif de vérité, de justice, de bonheur durable : 
n'est-il pas tout cela 10?

Messe du Jour

de la Férie. (Messe comme au dimanche précédent ou messe de la Mémoire)

mémoire de saint Blaise, évêque et martyre et Bénédiction de saint Blaise.


Lectures pour nourrir vos méditations

  • Imitation de Jésus-Christ, Livre III, De la vie intérieure,

5. Des merveilleux effets de l’amour divin

15. De ce que nous devons être et faire quand il s’élève quelque désir en nous.


Notes & Références

Sujet d’Oraison pour tous les jours de l’année, Tome I, Conseils pratiques pour l’oraison — La Très Sainte Trinité — Les perfections divines — La Grâce — Les fins dernières”, P. J.-B. Gossellin, S.J., 2ᵉ édition revue et augmentée, Apostolat de a prière, Toulouse, 1938, p. 166-170.

  1. Jean XVII, 17.
  2. “Imitation de Jésus-Christ”Livre III “De la vie intérieure”,
    5. Des merveilleux effets de l’amour divin. (particulièrement les points 3 et 6)
    15. De ce que nous devons être et faire quand il s’élève quelque désir en nous. (particulièrement le point 3)
  3. Hab., I, 12
  4. Isaïe, LXIV, 5
  5. Matt.V, 48
  6. Dom Marmion, Le Christ, vie de l’âme, p. 6.
  7. Bossuet, Xè Élévation.
  8. Jean XVII
  9. Mardi après la Pentecôte, postcommunion.
  10. Cf. Saint Augustin, Tract. 26, in Joan. Brev. Rom., mercredi après la Pentecôte.

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