Quels changements dans la vie de Jean, lorsque la mère de Jésus fut installée dans sa demeure !
Jean lui en a remis les clés, la direction.
Il veut qu’Elle se sente chez Elle, bien à l’aise, maîtresse de sa maison dont les moindres désirs seront des ordres, mère tendrement aimée dont la présence devient l’indispensable joie du cœur…
La prendre chez toi, âme mariale, c’est cela « vivre ta consécration ».
Tu penses peut-être que c’est une douce et simple imagination ?
Non pas. C’est la stricte réalité.
Réalité qui dépend évidemment de ton attention, de tes désirs, de ton degré de pureté et d’amour filial.
La prendre chez toi, et d’abord une façon tangible, sensible :
- Son image exposée en bonne place,
- Sa médaille ne te quittant jamais,
- Son chapelet porter sur toi,
- Ses fêtes rappelées dans ta petite sphère d’influence.
Mais ce n’est là qu’un aspect — un peu extérieur et secondaire sans doute, mais nullement négligeable —
De sa « prise de possession ».
Il y a une autre manière plus intime de lui faire partager ta vie.
Elle n’attend pour cela que ton appel aimant
Et ta vigilance attentive, plein d’amour…
Et d’abord, supprimer de ta vie ce qui pourrait L’éloigner de toi.
Simple question de politesse…
On n’invite pas quelqu’un pour faire ce qui lui déplaît.
En parcourant ta demeure intime, en visitant les coins et les recoins, n’y a-t-il pas bien des choses qui choquent « son regard » ?
Vois avec Elle, demande-toi ce qu’Elle pense :
- De ce livre ouvert sur ta table,
- De cette toilette dans ton armoire, de ce costume de sport…
- De cette relation qui te trouble…
- De ce film que tu as accepté d’aller voir et auquel tu sais très bien qu’Elle ne pourra pas t’accompagner…
- De cette antipathie profonde que tu entretiens,
- De cette petite vengeance secrète que tu prépares…
Sa présence, vois-tu, ne peut aller avec le péché.
Le péché, c’est la rupture avec le Christ, donc avec elle, c’est le mépris de leur amour.
Si tu veux prendre la Vierge chez toi, il faut de toute nécessité renoncer d’abord au péché, à l’odieux péché volontaire.
Ne parle pas de fautes vénielles en haussant les épaules.
Marie ne comprendrait pas…
Elle fixera sur toi un regard ému et douloureux.
Elle te dirait :
« Ce n’est pas pour rire que Jésus t’a aimé… »
Paroles de Notre-Seigneur à Sainte Angèle de Foligno : « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée »
Non, ce n’est pas pour rire qu’Il est mort sur une croix, ce n’est pas pour rire qu’Il descend et s’offre sur l’hôtel, et demeure au Tabernacle…
Elle te dirait que c’est péché véniel si vite commis, si peu regrettés, expiés avec le sang de Son Fils, les fouets de sa flagellation, les épines de sa couronne, la sueur de son agonie… ne sont pas « véniel » pour Son Cœur…
Demande-lui de te faire comprendre d’abord cela en venant chez toi.
Plus tu rentreras délibérément avec le péché volontaire, plus tu attacheras de prix à l’absolution bien reçue, plus aussi Marie sera présente.
La pureté l’attire, vois-tu !
Parce que la pureté, c’est déjà la Présence de Son Fils.
Et alors, Elle l’intensifie comme malgré nous, par son influence discrète et profonde parce que silencieuse et intime ;
Elle nous fait lever au-dessus de nos souillures, et frôler la boue sans nous éclabousser…