mercredi 22 janvier 2025.

Fête de Sainte Thérèse d’Avilla

Sainte Thérèse naquit à Avila, l’an 1515, de parents qui faisaient plus de cas de la piété que de leur origine et de leur fortune. A cette heureuse époque , les familles vivaient de la vie chrétienne ; la sève des vertus qu’elle inspire coulait dans toutes les veines. Le soir, après les occupations de la journée, le père et la mère, ayant autour d’eux leurs pieux et dociles enfants, faisaient une sainte lecture, et jetaient dans leurs cœurs les germes précieux que Dieu devait bénir et faire fructifier.

Chez les parents de Thérèse, le livre privilégié était la Vie des Saints.

Chaque soir, l’édifiante légende du saint ou de la sainte dont l’Église rappelle la mémoire était racontée et entendue avec une pieuse avidité. C’est là que notre sainte puisa les premiers principes de cette haute piété, qui lui obtint de Dieu tant de faveurs merveilleuses et qui la fit choisir pour être l’instrument de si grandes œuvres. Heureux les enfants qui reçoivent une éducation aussi chrétienne !

Cependant, un jour, la ferveur de Thèrèse se refroidit, le monde lui apparut sous des dehors séduisants, et peu s’en fallut qu’elle ne tombât dans les goûts frivoles et peut-être dans les égarements si communs à la jeunesse.

Quelle fut la cause d’un pareil changement ?

Privée de la surveillance de sa mère qu’elle venait de perdre, la jeune enfant trouva des romans, qui, sans être licencieux, n’en offraient pas moins les plus grands dangers pour son esprit et pour son cœur. Elle fut séduite par l’intérêt que leurs auteurs savent y mettre, et dès lors sa tête se remplit d’idées romanesques, frivoles, bizarres, exaltées, scandaleuses qui prirent la place de ces hautes pensées , de ces goûts nobles et purs qui avaient tant réjoui le cœur de sa mère. Thérèse nous a décrit elle-même le changement effrayant que ces lectures avaient opéré insensiblement dans son cœur ; et bien qu’elle n’ait jamais commis de péché mortel, selon toute probabilité, elle n’hésite pas à dire que son nouveau genre de vie l’eût conduite en enfer, si Dieu ne l’eût arrêtée dans cette voie.

Grande leçon pour les pères et mères de famille !

Qu’ils sachent bien que les lectures romanesques ont toutes pour résultat d’égarer l’esprit et de corrompre le cœur. Qu’ils retiennent aussi ce mot si profond, si plein de sens de Rousseau, cet homme inconséquent qui faisait des romans et condamnait les romans :

Jamais fille chaste n’a lu de romans.

Le père de Thérèse, pressentant les dangers auxquels sa fille allait être-exposée, la mit au couvent des Dames Augustines d’Avila, où elle retrouva bientôt ses premiers goûts et sa première piété. Elle en remercia le Seigneur et prit l’engagement de se donner à Lui pour toujours sans aucune réserve.

Ce fut à l’âge de vingt-et-un ans qu’elle consomma son sacrifice, et depuis ce jour elle ne mit plus de bornes à sa ferveur. On peut voir dans sa Vie et dans ses OEuvres, ses ravissements, ses extases, et les opérations les plus étonnantes de la grâce. Ses épreuves et ses consolations furent, tour-à-tour et souvent à la fois, portées à un degré extraordinaire. L’Esprit-Saint s’était emparé de cette âme généreuse, et la menait à la perfection par les sentiers les plus abruptes. D’effrayantes maladies la conduisirent aux portes du tombeau et l’exercèrent ensuite toute sa vie. La réforme de l’Ordre du Carmel et la fondation de ses monastères lui coûtèrent dés peines sans nombre. Mais Dieu la combla de tant de faveurs et l’embrasa d’un tel amour pour Lui, qu’elle était vraiment heureuse de souffrir, et qu’elle répétait avec une admirable ardeur :

Ou souffrir ou mourir !

Elle mourut au mois d’octobre de l’année 1582, àgée de 67 ans. Ses dernières paroles furent :

Ô Mon Seigneur et mon Dieu, la voilà donc arrivée cette heure que je désirais si ardemment !
Je touche au moment de ma Délivrance…
Que votre volonté s’accomplisse !…
Voici l’heure de sortir de mon exil, et de trouver le bonheur après lequel je soupire depuis si longtemps !

Aimons Dieu comme sainte Thérèse l’a aimé, et, au moment de la mort, nous pourrons nous abandonner à la même espérance.


Messe du Jour

Sainte Thérèse, vierge


Notes & Références

Semaine Religieuse de Bayeux, 1865.

Articles Récents

Suivez-nous !

Choix de la Rédaction

Catégories

Étiquettes