jeudi 25 avril 2024.
 

Lecture pour le Dimanche de la Sexagésime 

On donne le nom Sexagésime au dimanche qui suit immédiatement la Septuagésime, et qui précède de même celui de la Quinquagésime.

L’institution de la Sexagésime remonte, comme la Septuagésime, à la fin du Vᵉ siècle, du moins dans l’Église romaine. Elle avait été instituée en particulier, croit-on, pour ceux qui, qui ne jeûnant point les samedis de Carême, avaient néanmoins la dévotion de vouloir accomplir les quarante jours de jeûne prescrit par l’Église ; et, en effet, dans l’espace de huit semaines, comprise depuis ce dimanche jusqu’à Pâques, il se trouve précisément quarante jours, en exceptant les samedis et les dimanches.

Le dimanche de la Sexagésime est consacré en partie à la mémoire de l’apôtre saint Paul. L’épître qui se lit à la messe est l’histoire ou la description qu’il a faite lui-même aux Corinthiens de ses travaux évangéliques, de ses souffrances, de son ravissement au troisième ciel, de ses tentations et de tout ce qu’il a cru pouvoir dire à son avantage ; pour ne pas laisser discréditer son ministère, et pour confondre la vanité des faux docteurs qui s’étaient introduits dans l’église de Corinthe, et cherchaient à y faire prévaloir une nouvelle doctrine.

Saint-Bruno a commenté l’Évangile de ce jour dans un de son sermon. Voici comment s’exprimer ce grand Saint :

La semence, c’est la parole de Dieu, etc.— et c’est vous, Mes Frères, vous qui êtes le champ. C’est donc à vous d’examiner quel sol vous offrez à cette divine semence.

« Prenez garde que vous ne soyez ce terrain public et souvent fangeux que le voyageur endurci sous ses pieds, et qu’ainsi vous n’exposiez la parole de Dieu à la merci des passants ; car le démon, venant dans la foule, ne tarderait pas à l’enlever de votre sein.

Prenez garde aussi que vous ne soyez pas ce terrain pierreux, ce cœur endurci, où elle ne puisse jeter des racines, car bientôt elle périrait en vous faute d’aliment.

Prenez garde encore que vous ne soyez pas cette terre qui produit, mais qui ne produit que pour le mal ; c’est-à-dire ce cœur aimant, mais qui n’aime que les voluptés de la terre, car, dans un temps plus ou moins éloigné, la divine semence, surmontée par l’effervescence des passions, finirait par disparaître et s’anéantir.

Mais plutôt, puisque vous le pouvez avec le secour d’en-haut, recevez la parole de Dieu dans ce cœur bon est excellent, où elle germe, où elle croisse, où elle produise au centuple. »


Pour aller plus loin…

Billet dominical « la Septuagésime »

Billet dominical « la Sexagésime »

Billet dominical « la Quinquagésime »

Billet Spirituel « le Mercredi des Cendres »


Messe du Jour

Dimanche de la Sexagésime.


Notes & Références

Semaine Religieuse de Bayeux, 1865, p.493-494.

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