mardi 23 avril 2024.
 

Fleur à Marie 13/31 : Sur le doute de saint Joseph.

Prudence et charité de saint Joseph ;

Dieu, dont les desseins sont impénétrables, ne voulut pas révéler à l’époux de Marie le grand mystère qui venait de s’accomplir en elle. Ce ne fut qu’après son retour de chez Elisabeth que Joseph s’aperçut de l’état où elle se trouvait, et il en fut très affligé ; mais comme il était juste, et qu’il ne voulait pas diffamer cette épouse chérie, dont il connaissait la vertu, il résolut de la quitter secrètement.

Exemple admirable de douceur, de prudence, de modération, de charité !

La haute idée qu’il avait de la sainteté de sa chaste épouse ne lui permet pas de la soupçonner ; il suspend son jugement, il ménage la réputation de Marie, il a pour elle les mêmes égards, la même charité, le même respect ; mais ne sachant pas ce qui se passe en elle, abandonne tout aux soins de la divine Providence.

Que de soupçons injurieux, que de jugements téméraires, que de péchés, nous éviterions, si nous avions la même prudence, la même réserve, la même charité, quand nous croyons voir quelque chose de défectueux dans la conduite de notre prochain, quand nous sommes tentés de le juger et de le condamner !

Humilité et patience de la Sainte Vierge ;

Quelle situation pour la reine des vierges, quand elle s’aperçoit de la peine qu’éprouve son chaste époux ! Elle en est vivement touchée : mais au lieu de se plaindre et de découvrir ce qui pourrait la justifier, elle garde le silence, elle s’humilie, elle se résigne et prend patience, elle met toute sa confiance en Dieu, elle se console dans la prière, et laisse à la Providence le soin de finir, quand il lui plaira, les peines de son époux et les siennes.

Si, pour nous éprouver et pour exercer notre patience, cette divine Providence permet qu’on nous soupçonne qu’on nous accuse et qu’on nous humilie mal à propos, imitons l’exemple que nous donne notre Sainte Mère ; et au lieu de nous plaindre et de nous laisser aller au découragement, taisons-nous, prenons patience, prions avec ferveur, mettons toute notre confiance en Dieu.

Conduite de Dieu à l’égard de Marie et Joseph.

Si Dieu mit les deux saints époux à une si rude épreuve, ce ne fut que pour faire paraître leur vertu avec plus d’éclat. Tandis que Joseph était occupé de la pensée de se séparer de Marie, un ange vint le tirer d’inquiétude en lui révélant le mystère qu’il ignorait. Joseph, docile à la voix de l’envoyé céleste, retint cette sainte épouse que tant de qualités glorieuses lui rendirent infiniment plus chère et plus respectable.

À l’exemple de Marie, abandonnons à la Providence le soin de notre justification et de notre repos, persuadés qu’elle saura faire connaître notre innocence et dissiper ce qui pourrait la flétrir ou l’obscurcir. Dieu ferait plutôt des miracles que d’abandonner ses serviteurs dans le besoin.

Il les met quelquefois à de terribles épreuves pour purifier leur vertu ; mais après les avoir laissés quelque temps dans la peine, il sait bien les en dédommager, et il les console à proportion de ce qu’ils ont souffert.

Prière.

Glorieuse mère du sauveur, vous ne dédaignez pas d’être aussi notre mère, notre protectrice et notre avocate auprès de lui.

Comme Mère de Jésus, vous pouvez tout sur son cœur ; comme notre mère, vous n’avez pour nous que des sentimens de tendresse et un cœur plein de charité et de miséricorde.

Heureux donc, ô aimable mère ! ceux qui se donnent à vous dans le dessein d’être plus parfaitement à Dieu !

Heureux le pécheur qui a recours à votre puissante protection, pour revenir de ses égarements et rentrer en grâce avec votre divin fils !

Vierge sainte, votre bonté m’encourage, et je viens me jeter à vos pieds, gémissant sous le poids de mes iniquités.

Prenez pitié de ma pauvre âme, délivrez-moi des liens de mes péchés, réprimez mes passions et mes mauvaises habitudes, et obtenez-moi les vertus qui me sont nécessaires, afin que je puisse aller dans le ciel jouir de votre aimable présence.

Exemple.

La confession.

Un des artifices les plus dangereux que l’ennemi du salut emploie pour la perte des âmes, c’est d’inspirer aux pécheurs une mauvaise honte qui leur ferme la bouche au saint tribunal, et les empêche de découvrir leurs plaies intérieures au médecin spirituel.

Un homme, qui avait mené jusqu’alors une vie assez régulière, eut le malheur de tomber dans une faute grave. Etant ensuite rentré en lui-même, il comprit toute l’énormité de son crime, et sa première pensée fut de recourir au remède salutaire de la pénitence ; mais il en conçut tant de honte qu’il ne put se déterminer à s’en confesser.

Bourrelé par les remords de sa conscience, qui ne lui laissait pas un moment de repos, il prit la résolution insensée d’aller se noyer, espérant par là mettre fin à ses peines ; mais quand il fut arrivé au bord de la rivière, il frémit à la vue du malheur éternel où il allait se précipiter, et s’en retourna pleurant à chaudes larmes, et priant le Seigneur de lui pardonner son péché sans qu’il fût obligé de s’en confesser.

Il crut pouvoir recouvrer la paix de l’âme en visitant plusieurs églises et en faisant des prières et des œuvres de pénitence ; mais ce fut en vain : Dieu voulait la lui accorder par l’intercession de la Très Sainte Vierge.

Une nuit qu’il était plongé dans une mélancolie profonde, il se sentit fortement inspiré d’aller se confesser ; il se leva de grand matin, se rendit à l’église ; mais quand il fut sur le point d’entrer au confessionnal, il se sentit plus que jamais tourmenté par cette funeste honte, et n’eut pas la force d’exécuter ce que la grâce lui inspirait. Quelque temps après la même chose lui arriva ; il se rendit à la même église, mais il fut encore arrêté par la honte, et prit la résolution de mourir plutôt que de déclarer son péché à un confesseur.

Cependant, il lui vint en pensée de se recommander à la Sainte Vierge avant de rentrer chez lui. Il va donc se prosterner au pied de l’autel de la mère de Dieu, il lui représente le grand besoin qu’il a de son secours, et la conjure avec instance de ne pas l’abandonner. Admirable effet de la prière ! La Mère de Miséricorde fut touchée des gémissements de ce malheureux pécheur, et lui obtint de son fils la victoire sur la terrible tentation qui le poursuivait.

À peine se fut-il mis à genoux, qu’il sentit son cœur tout changé : il se leva plein de courage, alla trouver son confesseur, et lui déclara tous ses péchés en versant des torrents de larmes. Il lui sembla qu’on lui ôtait un poids énorme de dessus la conscience, et il avoua ensuite qu’au moment où il reçut l’absolution, il éprouva plus de contentements que s’il eût gagné tout l’or du monde1.

Pratique.

Examinez si vous avez été toujours bien sincère dans vos confessions ; si vous avez eu le malheur de cacher quelques fautes grave, priez la Sainte Vierge de vous aider à vous en confesser sans délai, et ne restez pas un moment dans un état si dangereux pour le salut.

Oraison Jaculatoire.

Refugium peccatorum ; ora pro nobis.
Prier pour nous, ô vous qui êtes le refuge et l’asile des pécheurs.


Articles connexes


Messe du Jour

Saint Robert Bellarmin, évêque, confesseur et docteur.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

  1. (Le B. Liguori, Muzarelli.)

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