jeudi 28 mars 2024.
 

Fleur à Marie 12/31 : Prodiges que Notre-Seigneur opère dans la Visitation de la Sainte Vierge.

À l’égard de sa Sainte Mère ;

Le Sauveur se sert de sa Très Sainte Mère pour tirer Jean-Baptiste de l’état du péché, dans lequel il a été conçu comme tous les autres hommes, et pour le combler de grâces et de bénédictions. Il veut que cette mère chérie soit l’instrument de la première sanctification qu’il opère en venant au monde.

Marie fait dès lors l’office de médiatrice, qu’elle exercera dans la suite avec tant de gloire pour elle et d’avantage pour nous. Jésus a voulu nous apprendre par là que la Sainte Vierge est la dépositaire des grâces, la médiatrice des pécheurs, la protectrice des justes, le refuge, l’asile de tous les chrétiens.

Quoi de plus propre à nous inspirer la plus ferme confiance envers cette mère de miséricorde !

À l’égard de saint Jean ;

Le Sauveur purifie saint Jean de la tache du péché originel, il le prévient de grâces extraordinaires, il éclaire son esprit de ses divines lumières, il embrase son cœur du feu de son saint amour, il remplit son âme d’une joie inexprimable. Le saint précurseur, encore dans le sein de sa mère, entend la voix de la mère du Sauveur : il connaît son Dieu, il l’adore et tressaille d’allégresse en sa présence.

Quand notre Seigneur vient en nous par la sainte communion ou par ses visites intérieures, et qu’il trouve nos cœurs bien disposés, produit des effets à peu près semblables ; il nous éclaire, il nous embrase, il nous excite à la pratique de toutes les vertus, et nous inspire de fervents désirs de la perfection.

Si nous n’éprouvons pas ces sentimens de dévotion et de ferveur après la sainte communion, si nous sommes toujours tièdes, lâches et sans ardeur pour le bien, craignons que ce ne soit l’effet des mauvaises dispositions de notre cœur, et prions la Très Sainte Vierge de nous obtenir la grâce de communier toujours dans de saintes dispositions.

À l’égard de ses parents.

Considérons les grâces que Jésus fait à Zacharie et à Elisabeth : ce divin Sauveur les honore de sa présence ; il porte la bénédiction dans leur maison ; il leur met devant les yeux les exemples d’humilité, d’obéissance, de charité et de dévotion, que la Sainte Vierge leur donne pendant tout le temps qu’elle demeure avec eux.

Heureuses les familles et les communautés où Jésus daigne habiter avec sa Sainte Mère ! tous les biens y entrent de concert avec lui ; il y répand abondamment la grâce, la joie, la sainteté, toutes les bénédictions à la fois.

N’obligeons pas Jésus et Marie à s’éloigner de nous ; retenons-les au contraire par notre ferveur, notre piété, notre régularité, et par la sainteté de notre vie.

Prière.

Ô ma mère et ma patronne, très digne mère de mon Dieu ! mes péchés me rendent indigne de m’approcher de vous, et je ne devrais attendre de votre part que des châtiments ;
mais quand vous me rebuteriez, je ne cesserais de crier vers vous et d’implorer votre secours, dans la ferme espérance que vous serez sensible à mes prières ;
ou si vous ne voulez pas m’écouter, dites-moi en qui je dois avoir plus de confiance et à qui je dois aller pour trouver plus de miséricorde qu’auprès de vous.

Oui, mon aimable mère, c’est en vous après Dieu que je mets toute ma confiance ;
et pourvu que je sois assez heureux pour mourir devant votre image et en implorant votre miséricorde, j’ai la ferme espérance d’aller vous louer dans le ciel, avec cette multitude innombrable de vos serviteurs qui se sont sauvés par votre puissante intercession.

Exemple.

Le péché reste converti.

Le bienheureux Liguori raconte qu’une grande pécheresse, appelée Hélène, étant entrée dans une église, le hasard, ou plutôt la Providence qui dispose de tout pour le bien de ses élus, voulut qu’elle entendît un sermon sur la dévotion du rosaire.

Frappée de tout ce que le prédicateur dit de l’excellence et des admirables effets de cette sainte pratique, elle eut envie d’en avoir un, et elle fut l’acheter après le sermon.

Mais, pendant assez longtemps, elle le tenait soigneusement caché, de peur qu’on ne le vit et qu’on ne tournât sa dévotion en ridicule. Elle commença ensuite à le réciter, et quoique ce fût d’abord sans dévotion, la Sainte Vierge lui fit trouver tant de goût dans cette prière, qu’elle ne pouvait se lasser de la dire.

Par sa fidélité à cette pieuse pratique, elle mérita que celle qui est appelée à si juste titre le refuge des pécheurs, jetât sur elle un regard de miséricorde et lui fit concevoir une telle horreur de sa vie passée, que sa conscience ne lui donnait point de repos. Déchirée jour et nuit par ses cuisants remords, elle ne put résister à la voix de la grâce qui la pressait de recourir au sacrement de pénitence, comme à l’unique remède aux maux de son âme.

Elle va donc se jeter aux pieds du ministre du Seigneur, et lui fait l’aveu de ses crimes ; mais avec tant de marques de contrition et une si grande abondance de larmes, que le confesseur en était dans l’admiration et ne pouvait assez bénir Dieu de la grande miséricorde dont il avait usé envers cette brebis égarée.

La confession finie, Hélène alla se prosterner au pied d’un autel de Marie, et pénétrée des sentiments de la reconnaissance :

Ah ! Très Sainte Vierge, lui dit-elle, il est vrai que j’ai été un monstre jusqu’ici ; mais vous, dont le pouvoir est si grand auprès de Dieu, aidez-moi à me corriger ; car je me donne à vous, et je veux employer le reste de mes jours à faire pénitence.

Hélène ne fut pas infidèle à ses promesses ; sa prière finie, elle rentra chez elle, brisa pour jamais les funestes engagements qui la retenaient dans le désordre, distribua aux pauvres tout ce qu’elle avait et embrassa un genre de vie très austère. De terribles tentations venaient souvent l’assaillir ; mais avec le secours de Marie, elle en sortit toujours victorieuse.

Elle fut favorisée de plusieurs grâces surnaturelles, et même du don de prophétie. Jésus et Marie lui apparurent à ses derniers moments, et elle eut le bonheur de mourir de la mort des saints, en invoquant le nom de celle qui avait arraché son âme à l’enfer.

Pratique.

Prosternez-vous humblement aux pieds de Marie, et priez-la avec ferveur de vous obtenir la contrition de vos péchés.

Oraison Jaculatoire.

Ô Domina nostra, advocata nostra ! tuo filio nos commenda.
Ô notre souveraine et notre avocate ! recommandez-nous à votre divin Fils.


Articles connexes


Messe du Jour

Saints Nérée, Achille et Domitille, vierge, et Pancrace, martyrs.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

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