jeudi 25 avril 2024.
 

Fleur à Marie 10/31 : Sur la salutation angélique.

Observation importante.

Nous voici parvenus au dixième jour du mois de Marie. Heureux si nous avons été fidèles à lui rendre chaque jour nos hommages, comme nous nous l’étions proposé !
Combien son cœur maternel aura été sensible à ces témoignages de notre amour si souvent réitérés ! Quel trésor de grâce n’avons nous pas lieu d’attendre de cette divine mère si nous continuons pendant tout ce mois à l’honorer et à l’invoquer avec une ferveur toujours nouvelle !

Tâchons donc aujourd’hui de ranimer dans nos cœurs les sentimens de confiance et de piété envers la Très Sainte Vierge. Nous pourrons employer à cet effet les pratiques suivantes :

  1. Examiner comment nous avons passé cette première dizaine du mois de Marie, et nous humilier des négligences dont nous nous reconnaîtrons coupables ;
  2. Nous proposer de servir la mère de Dieu avec plus de fidélités pendant celle nouvelle dizaine, et prévoir ce que nous ferons pour l’honorer et lui plaire ;
  3. Faire une nouvelle distribution de billets, et nous appliquer avec plus de zèle à la pratique de la vertu que nous avons tirée ;
  4. Faire aujourd’hui quelque bonne œuvre extraordinaire en l’honneur de Marie ; telle qu’une aumône plus considérable, une action de charité, une pratique d’humilité ou de mortification plus pénible à la nature ;
  5. Réciter avec une dévotion particulière l’office de la Sainte-Vierge, ou celui de l’immaculée conception, ou le rosaire, ou le chapelet, ou les sept allégresses, ou quelque autre prière ;
  6. Communier en ce jour, ou du moins le dimanche le plus proche, suivant l’avis du confesseur, afin de nous ranimer dans l’amour de Jésus et de Marie.

Ces saintes pratiques peuvent servir pour le vingtième jour du mois, qui doit être aussi l’époque d’un renouvellement général dans la ferveur.


MÉDITATION Sur la salutation angélique.

L’ange Gabriel félicite Marie, de ses prérogatives excellentes ;

L’ange félicite Marie de ses excellentes prérogatives :

Ave, gratià plena ; je vous salue, pleine de grâce.

C’est en ces termes que l’esprit céleste salue la Très Sainte Vierge, comme ambassadeur de l’auguste Trinité, pour lui annoncer la plus importante, la plus heureuse nouvelle qui fut jamais, c’est-à-dire l’incarnation du Verbe.

Plein de respect et de vénération pour celle qu’il regarde déjà comme sa souveraine, il ne l’appelle pas par son nom ; mais il la nomme pleine de grâce, ce qui renferme l’éloge le plus complet et tout ce qu’on peut dire de plus glorieux à son honneur. En effet, cette admirable Vierge était remplie de grâce en toute manière, dans son esprit, dans son cœur, dans sa mémoire, dans ses sentimens, ses paroles, ses œuvres. Elle possédait au suprême degré

  • la grâce sanctifiante,
  • les grâces actuelles,
  • les vertus surnaturelles,
  • les dons du Saint-Esprit ;

et cette plénitude surpassait tout ce qu’il y eut jamais de dons célestes dans tous les anges et tous les saints ensemble.

Unissons-nous à l’envoyé céleste et pénétrés des mêmes sentiments, félicitons notre divine mère des trésors spirituels dont l’a enrichie la main du Créateur.
Prions-la d’avoir pitié de notre misère, et de nous faire part des grâces précieuses dont elle est comblée, et dont elle a été établie la dispensatrice en faveur des hommes.

L’ange Gabriel félicite Marie, de son union intime avec Dieu ;

L’ange félicite Marie de son union intime avec Dieu :

Le Seigneur est avec vous, lui dit-il ; Dominus tecum.

Il est avec vous non seulement par sa présence et sa providence, comme il est avec toutes les autres créatures, ou par sa grâce et son amour, comme il est avec tous les justes ; mais il est avec vous d’une manière plus intime et plus spéciale, avec une tendresse particulière.

Il veut resserrer encore les liens sacrés qui vous unissent à lui ; votre cœur déjà consacré, sanctifié par sa présence, va devenir un temple vivant où le saint même des saints établira sa demeure ; un sanctuaire où il habitera corporellement et où sera renfermée la plénitude de sa divinité et de son humanité tout ensemble.

Nous participons en quelques manières au bonheur de la Sainte Vierge, lorsque nous sommes en état de grâce ; Dieu se plaît à habiter dans notre âme, il nous déclare même qu’il y trouve ses délices. Mais, lorsque nous souillons notre âme par le péché mortel, Dieu l’abandonne et la livre au démon.
Quel affreux malheur ! ah ! prions la divine Marie de nous en préserver à jamais.

L’ange Gabriel félicite Marie, de son élévation au-dessus de toutes les créatures.

L’ange félicite Marie de son élévation au-dessus de toutes les créatures :

Vous êtes bénie entre toutes les femmes : Benedicta tu in mulieribus.

Vous êtes favorisée et privilégiée au-dessus de toutes les créatures. Semblable au lis naissant au milieu des épines, vous seule avez été préservés de la souillure du péché ; vous seule êtes pure, sans tache et ornée de toutes les vertus.

Comme Eve avait attiré sur les hommes toutes les malédictions, vous avez attiré sur eux toutes les bénédictions du ciel.

Les anges, les hommes, toutes les créatures vous béniront et vous donneront mille louanges.

Souffrez, ma divine mère, que j’unisse mes faibles hommages à ceux de vos fidèles serviteurs, et que je célèbre vos grandeurs tous les jours de ma vie, en attendant que j’aie le bonheur de vous bénir, de vous louer, de vous aimer, comme je l’espère, pendant toute l’éternité.

Prière.

Ô ma souveraine ! Ô Mère de mon Sauveur ! vous êtes bénie entre toutes les femmes ; vous êtes la plus pure des vierges, la plus parfaite de toutes les créatures, et toutes les générations vous appellent bienheureuse par excellence :
faites qu’unissant ma faible voix à ce concert ravissant qui s’élève de toutes parts à votre gloire, je publie vos grandeurs autant que je pourrai les publier ; que je vous aime autant que je pourrai vous aimer ; que je vous invoque autant que je serai en état de vous invoquer ; que je contribue à vous faire honorer autant que mes forces, mon zèle, mon amour pourront y contribuer.

Je voudrais voir tout l’univers prosterné à vos pieds ; tous les cœurs embrasés de votre amour, pour être tous en état d’aimer votre divin Fils comme vous l’avez aimé en ce monde, et comme vous l’aimerez à jamais dans le ciel.

Ô ma Très Aimable Mère ! je vous demande bien instamment cette grâce, quelque indigne que je sois de l’obtenir.

Exemple.

Paraphrase de l’Ave Maria.

Nous avons raconté comment le pieux Thomas à Kempis eut le malheur de laisser refroidir dans son cœur les tendres sentiments dont il avait été animé dès l’enfance envers la Très Sainte Vierge, et par quel moyen cette bonne mère sut ramener cet enfant prodige et lui fit reprendre ses pieux exercices.

Pénétré de reconnaissance envers celle qui l’avait tiré de la funeste tiédeur où il était tombé, il n’omit rien dans la suite pour réparer sa faute et pour dédommager sa divine maîtresse de la négligence avec laquelle il l’avait servie. Il avait une dévotion singulière à la salutation angélique ; il la récitait souvent, et toujours avec les plus vifs transports ; et voici comment il avait paraphrasé cette belle prière :

« Je m’approcherai de vous, ô Marie ! avec respect, avec dévotion et avec une humble confiance, lorsqu’il s’agira de vous offrir la salutation de l’ange.
Je vous l’offre donc la tête courbée par respect pour votre personne sacrée, les bras étendus par un tendre sentiment de dévotion, et je désire que tous les esprits célestes puissent la répéter pour moi cent mille fois, et plus souvent encore.
Je ne connais rien de plus glorieux pour vous, ni de plus consolant pour nous.

Que ceux qui aiment votre saint nom écoutent et se rendent attentifs.

Les cieux se réjouissent et toute la terre doit être saisie d’étonnement quand je dis :
Je vous salue, Marie.
Le démon s’enfuit, la terre tremble quand je répète :
Je vous salue, Marie.
La tristesse disparait, et une joie toute nouvelle remplit mon âme quand je dis :
Je vous salue, Marie.
Mon amour languissant se ranime et mon âme se renouvelle tout entière quand je répète : Je vous salue, Marie.
Ma dévotion augmente, la componction s’excite en moi, mon espérance se fortifie, je sens de nouvelles consolations, en disant :
Je vous salue, Marie. »

Telle est la douceur de cette salutation, qu’il n’y a point de termes capables de l’exprimer ; elle est trop profondément gravée dans nos cœurs, pour que les paroles puissent la manifester au-dehors. Je me prosterne donc de nouveau devant vous, à la plus sainte des vierges ! pour vous dire : Je vous salue, Marie, pleine de grâce.

Qui me donnera de satisfaire le désir que j’ai de vous honorer de toutes les puissances de mon âme ? Puissent tous les membres de mon corps se changer en langues, pour vous saluer en mille manières différentes ; puissent toutes mes paroles être des paroles de feu, pour vous glorifier sans cesse, ô Sainte Mère de Dieu !

Prosterné en votre présence, pénétré d’une sincère dévotion de cœur, et tout rempli des délices ineffables de votre saint nom, je vous présente la joie que vous causa la salutation qui vous fut adressée par l’archange Gabriel. Puissé-je répéter avec une bouche aussi pure que l’or et avec une affection brûlante :

Je vous salue, Marie, pleine de grâce !

Quels admirables sentimens ! Oh ! que de grâce, nous obtiendrions par l’intercession de notre divine mère, si nous étions fidèles à réciter tous les jours cette belle prière avec un cœur aussi rempli de dévotion, de confiance et d’amour !

Pratique.

Prenez la sainte habitude de réciter la salutation angélique au moins le matin, à midi et le soir. Plusieurs personnes pieuses le récitent chaque fois que l’heure sonne.

Oraison Jaculatoire.

Ave, Maria, gratia plena.
O vous qui êtes pleine de grâce ! Recevez mes très humbles salutations.


Articles connexes


Messe du Jour

Saint Antonin, évêque et confesseur.

Mémoire de saint Gordien et Épimaque, martyrs.


Notes & Références

Nouveau MOIS DE MARIE, ou Le mois de mai consacré à la gloire de la Mère de Dieu, par un prêtre du diocèse de BELLEY, Paris, 1845, G. Martin, Libraire-Editeur.

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